Maladie de Willebrand

La maladie de Willebrand aussi appelée maladie de von Willebrand ou syndrome de Willebrand, est la plus fréquente des maladies hémorragiques constitutionnelles (prévalence mondiale  : 1 %). Elle touche les deux sexes. Il s'agit en réalité d'un ensemble de maladies qui ont comme point commun une anomalie quantitative ou qualitative du facteur Willebrand.

Maladie de Willebrand

Spécialité Hématologie
CIM-10 D68.0
CIM-9 286.4
OMIM 193400
DiseasesDB 14007
MedlinePlus 000544
eMedicine 959825
eMedicine ped/2419 
MeSH D014842
GeneReviews von Willebrand Disease

Mise en garde médicale

Erik Adolf von Willebrand, médecin finlandais, a été le premier à décrire la maladie en 1926[1] sous le nom de pseudohémophilie héréditaire.

Chez de nombreux patients atteints de la maladie de von Willebrand, un autre facteur de coagulation, le facteur VIII, est également touché ce qui fait que cette maladie a souvent été confondue avec l’hémophilie A.

Elle se manifeste beaucoup plus souvent chez la femme que chez l’homme en raison de la grossesse ou des règles. Le sous diagnostic chez l’homme est fréquent.

L’importance des manifestations varie beaucoup même dans une famille.

Le traitement dépend du type et de l’importance des hémorragies.

Les manifestations hémorragiques ne s'améliorent généralement pas avec l'âge.[réf. nécessaire]


Cause

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  • Mutation du gène VWF localisé sur le locus p13.3 du chromosome 12[2]. Le facteur Willebrand FW joue un rôle dans l'agrégation plaquettaire. En effet le FW joue un rôle d'interaction entre les plaquettes et le tissu sous-endothélial.

Manifestations cliniques

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Elle se manifeste par des hémorragies muqueuses (saignements de nez, gingivorragies, ménorragies ..) et cutanées, spontanées ou provoquées par un traumatisme[3]. Dans les formes sévères (type 3), on retrouve même parfois des hématomes, des hémorragies intra-abdominales et rétro-péritonéales.

Types

Trois types sont décrits[4] :

  • Maladie de Willebrand Type I : La plus fréquente, 75 % des Willebrand, correspond à un déficit quantitatif partiel. Le facteur Von Willebrand fonctionne normalement, mais se trouve en quantité insuffisante.
  • Maladie de Willebrand Type II : 20 % des Willebrand, correspond à un déficit qualitatif (la quantité dans le sang des personnes atteintes est souvent normale. Le problème est que le facteur Von Willebrand ne fonctionne pas normalement). Il existe plusieurs sous types dont la distinction est importante entraînant des traitements différents.
    • IIA (10 à 15 % des Willebrand et 75 % des maladies de Willebrand de type II). Le facteur von Willebrand ne possède pas une structure normale lui permettant d’interagir normalement avec les plaquettes sanguines et les vaisseaux sanguins.
    • IIB : Le facteur von Willebrand se fixe avec trop d’affinité aux plaquettes sanguines. Le taux de plaquettes sanguines peut être abaissé.
    • IIC
    • IIM : Le facteur von Willebrand présente une affinité réduite pour les plaquettes.
    • IIN : Le facteur von Willebrand ne se lie pas normalement au facteur VIII de la coagulation sanguine, sa mutation manque d'affinité, il ne protège plus les plaquettes. La concentration en facteur Willebrand est normale alors que celle facteur 8 est sévèrement abaissée, ce qui fait souvent confondre ce type avec une hémophilie A. Cette forme se dénomme ainsi ("N") car le premier cas recensé était Normand.
  • Maladie de Willebrand Type III  : elle est très rare. Elle affecte environ une personne sur 500 000. Elle correspond à un déficit quantitatif complet : il n'y a pas de synthèse de facteur Willebrand.

Diagnostic

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Le diagnostic se fait lors de l'examen médical.

Test de dépistage

Évalue de façon globale l’hémostase primaire (mesure le temps qu’il faut à une simple coupure pour cesser de saigner). Les méthodes habituelles de Duke et d’Ivy ne sont pas standardisées. Il faut faire un temps de saignement avec des dispositifs type Simplate II ou Surgicutt.

Mais un résultat normal n’exclut pas le diagnostic de maladie de Willebrand et n’est pas prédictif des complications hémorragiques.

Non spécifique de la maladie.

Un temps de céphaline activé normal n’exclut pas le diagnostic de la maladie de Willebrand car dépend du type de Willebrand. Utile pour le diagnostic différentiel des autres maladies hémorragiques.

  • Taux de plaquettes

Normal dans la maladie de Willebrand à l'exception de celle de type IIb.

  • Dosage du facteur VIII

Constamment diminué dans le type 3.

Permet le diagnostic différentiel avec l’hémophilie de type A.

  • Analyse des fonctions plaquettaires

Test de diagnostic

  • Dosage immunologique du facteur de Von Willebrand

Son interprétation dépend du groupe sanguin.

Variation du taux en cas d’inflammation, de l’âge, de la grossesse et de la prise de contraception.

Détecte la plupart des types 1, une partie des types 2 et tous les types 3.

  • Dosage de l’activité cofacteur de la ristocétine

C’est le test diagnostique. Il s'agit d'un test biologique qui apprécie l'activité fonctionnelle du facteur Willebrand.

Presque toujours diminué (excepté le type 2 N) donc très spécifique

  • Étude de la distribution des multimères

Ne se pratique que dans des laboratoires de références de l’exploration de l’hémostase.

  • Étude de l’agrégation à faible doses de ristocétine

Permet de diagnostiquer certains types de maladie de Willebrand.

Diagnostic différentiel

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La maladie de Willebrand a souvent été confondue avec l’hémophilie surtout de type A d’où son nom de pseudo hémophilie.

Traitement

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Moyens

  • Desmopressine
  • Concentré de facteur VIII avec facteur de Von Willebrand
  • Acide tranexamique
  • Acide aminocaproïque

Indications

Type I

Type II et III

  • Le traitement fait appel aux concentrés de facteur VIII avec facteur de Von Willebrand.

Prévention secondaire

  • En cas de chirurgie, le facteur VIII doit impérativement être dosé, de même que parfois le facteur Willebrand selon la forme de la maladie.
  • En cas de chirurgie urgente, si le service hospitalier ne peut pas doser le facteur VIII voir le facteur Willebrand sur place, ou se procurer les produits sanguins à administrer rapidement, le patient devra être transféré au CHU le plus proche.
  • Du facteur Willebrand en association avec du facteur VIII (Wilstart) doit être perfusé une heure avant la chirurgie, son acheminement est assuré par la banque du sang. La dose dépend du pourcentage de facteur VIII dosé chez le patient. Le facteur VIII du patient va ainsi réaugmenter, et le facteur Willebrand non muté apporté va éviter la dégradation précoce de ce même facteur VIII.
  • Après la chirurgie, du facteur Willebrand seul doit être apporté (Wilfactin) pour éviter la surcharge en facteur VIII, la dose dépendant du pourcentage de facteur Willebrand dosé chez le patient. Ce facteur Willebrand non muté va ainsi prévenir la destruction du facteur VIII exogène et endogène.
  • L'administration de ces produits ainsi que leur dose dépend de la forme de la maladie du patient ainsi que de son taux de facteur VIII et de facteur Willebrand. Le patient doit porter sur lui un papier ou une carte indiquant sa maladie et son type, ainsi qu'un numéro de téléphone joignable 24 h/24 permettant de contacter le centre d'hémopathie du CHU le plus proche, où un spécialiste pourra détailler toute la marche à suivre.

Mode de transmission

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  • Type I → Transmission autosomique dominante
  • Type IIC Type IIN et Type III → Transmission autosomique récessive

Déficit acquis en facteur Willebrand

Il est beaucoup plus rare que le déficit congénital. Il est décrit dans certains myélomes ou certaines gammapathies monoclonales[5]. Il peut être associé à une angiodysplasie du tube digestif pouvant se compliquer d'hémorragie[6]. C'est le cas, en particulier, lors d'un syndrome de Heyde associant rétrécissement aortique, angiodysplasies coliques et déficit en facteur Willebrand[7]. Dans ce cas, le déficit serait due à la destruction du facteur qui est élongué par les turbulences sanguines secondaires à l'atteinte valvulaire, facilitant l'action d'une protéase[8].

Notes et références

  1. Von Willebrand E, Hereditar pseudohemofili, Fin Lakaresallsk Handl, 1926;68:87-112
  2. « VWF gene », sur Genetics Home Reference (consulté le 4 mai 2015)
  3. « Von Willebrand disease », sur Genetics Home Reference (consulté le 4 mai 2015)
  4. Leebeek FW, Eikenboom J, Von Willebrand’s Disease, N Engl J Med, 2016;375:2067-2080
  5. (en) Lamboley V, Zabraniecki L, Sie P, Pourrat J, Fournie B., « Myeloma and monoclonal gammopathy of uncertain significance associated with acquired von Willebrand's syndrome: seven new cases with a literature review », Joint Bone Spine, no 69, , p. 62-67 (lire en ligne)
  6. (en) Gupta PK, Kannan M, Chatterjee T et al., « Acquired von Willebrand's disease associated with gastrointestinal angiodysplasia: a case report », Haemophilia, no 12, , p. 452-455 (résumé)
  7. (en) Loscalzo J, « From clinical observation to mechanism — Heyde's syndrome », N Engl J Med., no 367, , p. 1954-1956 (lire en ligne)
  8. (en) Tsai HM, Sussman II, Nagel RL., « Shear stress enhances the proteolysis of von Willebrand factor in normal plasma », Blood, no 83, , p. 2171-2179 (lire en ligne)
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