Héroïne

L’héroïne, diamorphine ou diacétylmorphine, est une drogue (substance psychotrope) utilisée pour ses puissants effets antidouleur et euphorisants. Découverte par Bayer, c'est un opiacé semi-synthétique obtenu par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du pavot à opium.

Pour les articles homonymes, voir Héroïne (homonymie).

Diacétylmorphine
Molécule de diacétylmorphine
Identification
Nom UICPA diacétate de (5α,6α)-7,8-didéhydro-
4,5-époxy-17-méthylmorphinan
-3,6-diol
No CAS 561-27-3
No ECHA 100.008.380
No EC 209-217-7
Code ATC N02AA09
PubChem 5462328
ChEBI 27808
SMILES
InChI
Apparence poudre blanche (sel acide)
poudre marron (sel basique)
Propriétés chimiques
Formule brute C21H23NO5  [Isomères]
Masse molaire[1] 369,411 ± 0,0201 g/mol
C 68,28 %, H 6,28 %, N 3,79 %, O 21,66 %,
Précautions
SGH[2]

Danger
H300, H310, H330, P260, P264, P280, P284, P302, P310, P350,
Données pharmacocinétiques
Métabolisme Désacéthylation rapide en 6-monoacéthylmorphine
Demi-vie de distrib.

3 minutes

Considérations thérapeutiques
Voie d’administration IV, respiratoire, orale
Caractère psychotrope
Catégorie Dépresseur, opiacé
Mode de consommation

Ingestion, insufflation (sniff), inhalation (fumée), injection ("fix"), voie anale (plug)

Autres dénominations
  • Héro, H, Hélène
  • Came
  • Rabla
  • Meumeu
  • bedi
  • Blanche
  • Horse
  • Shmack, Jazz, Slow
  • Poudre, Drepou
  • Cassonade, Brown Sugar, Brown, Marron, Carla.
  • Afghan
Risque de dépendance Très élevé (physique et psychique) si usage non thérapeutique
Composés apparentés
Autres composés

Morphine


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Elle est utilisée à des fins médicales comme antalgique, mais surtout de manière illégale dans des cadres d'utilisations récréatives. La tolérance à l'héroïne est importante, et son usage chronique est susceptible d'entraîner une très forte dépendance physique (syndrome de sevrage), bien que les patients consommateurs habituels y succombent rarement[3].

L'héroïne est une substance contrôlée au niveau international. Elle figure sur les tableaux I et IV de la Convention unique sur les stupéfiants[4].

Historique

Bouteille d'« Heroin » vendue par Bayer (circa 1895-1900) : disponible en pharmacie, elle contenait 5 % d'héroïne pure.

Elle est synthétisée pour la première fois à partir de la morphine en 1874 par C.R. Alder Wright[5] travaillant au St Mary's Hospital de Londres, mais son potentiel n'est pas reconnu. Elle est de nouveau synthétisée en 1898 par Heinrich Dreser (en), (ou par Felix Hoffman[6] qui travaille pour Dreser), un chimiste allemand de l'entreprise pharmaceutique Bayer qui l’exploitera comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la tuberculose[5]. Bayer dépose le nom « Heroin », du terme allemand heroisch (« héroïque ») parce qu’on pensait qu’elle permettrait de soigner l’addiction à la morphine sans induire d’accoutumance[5], très répandue à l’époque notamment depuis que l'usage s'en était produit chez les soldats de la guerre de Sécession ou lors de la guerre de 1870. Ironie du sort, car la morphine elle-même avait été préconisée comme substitut à l'opium : l’héroïne allait devenir l’un des fléaux du XXe siècle. En effet, elle était, avant 1914, vendue librement en pharmacie, entre autres sous la fome de pilule antitussive, contre l’asthme, la diarrhée et même comme somnifère pour enfants. À cette époque, la plupart des substances connues aujourd'hui comme addictives (opiacés, cocaïne, etc.) étaient alors en vente libre en pharmacie[7].

L’héroïne, du fait de sa popularité et de son mode de diffusion, devient vite un problème de santé publique et dès 1918, la Société des Nations s’engage dans une campagne contre l’héroïne avançant qu’un produit aussi dangereux doit être supprimé par une action internationale. En 1920, c’est le corps médical américain lui-même qui en demande la prohibition. En 1923, un premier texte international réglemente l’usage d’héroïne même si dès 1925 un sociologue américain Lawrence Kolb souligne que l’héroïne n’est pas criminogène en elle-même mais est consommée majoritairement par des populations appartenant à ces milieux[5].

L’Europe attendra 1931 pour reconnaître à son tour que le peu d’intérêt thérapeutique du produit ne compense pas son coût social[5].

En 1956, son usage médical est totalement interdit aux États-Unis ce qui ouvrira la voie à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961[5].

La Convention unique sur les stupéfiants de 1961 porte principalement sur la coca, l’opium, le cannabis et leurs dérivés. L’héroïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu’ils adaptent leur législation propre et classée comme stupéfiant. Elle reste très exceptionnellement utilisée dans certains traitements de substitution aux opiacés, sous surveillance médicale stricte[5].

Chimie

« Héroïne » est son nom usuel, son nom scientifique étant diamorphine ou encore diacétylmorphine.

Elle est liposoluble.

Synthèse

L’héroïne (diacétylmorphine) est un opiacé semi-synthétique obtenu à partir de la morphine, elle-même tirée du latex du pavot (Papaver somniferum). Elle est obtenue par acétylation de la morphine. L’équipement nécessaire à la production est sommaire même si un laboratoire et des compétences minimums sont requises pour obtenir un produit de qualité.

Nombre de laboratoires clandestins seraient en fait des campements temporaires installés dans les endroits reculés des zones de production[8].

La méthode décrite ci-dessous a été pratiquée par des chimistes clandestins afghans expérimentés face à une équipe de l'autorité fédérale de contrôle des stupéfiants allemands qui a pu observer, détailler et analyser la procédure avec le concours du CNPA (Counter-Narcotics Police of Afghanistan). Le produit obtenu avec cette procédure est du chlorhydrate d'héroïne de couleur blanche à blanc cassé dont l'analyse révèle une composition de 74 % de diacétylmorphine, 5,3 % de monoacétylmorphine, 0,3 % de morphine et 4,4 % d'acétylcodéine[9].

L'opium brut est réduit en petits morceaux, celui-ci est dissous dans de gros barils remplis d'eau que l'on a mis à chauffer. La solution est mélangée jusqu'à obtention d'une consistance homogène. Le pH à ce stade est de 8. Les résidus solides flottant à la surface sont retirés. On y ajoute une solution aqueuse de chaux aérienne qui permettra de convertir la morphine de l'opium en morphinate de calcium soluble dans l'eau. La solution est mélangée pendant une heure, ajoutant de temps en temps une solution de chaux afin de rincer l'opium pouvant rester collé aux ustensiles. On complète le mélange avec de l'eau chaude afin de remplir les barils et ceux-ci sont laissés à refroidir et décanter durant la nuit. Une partie des autres alcaloïdes présents dans l'opium dont le principal est la codéine restent dans la solution aqueuse.

Le lendemain matin, une couche de mousse ainsi qu'un film huileux apparaissent au-dessus de la solution, le pH est alors entre 10 et 12. La solution est siphonnée à l'aide d'un tuyau écartant la couche supérieure d'impuretés. Le liquide est alors filtré à travers des sacs de toile qui seront eux-mêmes pressés pour récupérer le maximum de liquide.

Du chlorure d’ammonium est ajouté dans les barils afin de convertir le morphinate de calcium soluble en morphine-base non soluble dans l'eau. Ceux-ci sont recouverts alors que la solution est laissée à reposer quelques heures tandis que la morphine-base précipite au fond du récipient. Celle-ci est récupérée par filtrage à travers de fines toiles puis laissée à sécher. Les produits chimiques utilisés au cours des étapes précédentes sont aisément disponibles sous forme de fertilisants. À ce stade, la poudre est de couleur brun clair à foncée provenant des impuretés présentes[10].

La morphine-base est traitée avec de l’anhydride acétique afin obtenir l’héroïne-base. Dans les laboratoires artisanaux, on emploie de grandes marmites en aluminium habituellement destinées à la cuisson du riz[10]. La morphine est recouverte d'anhydride acétique. On remue le mélange jusqu'à ce que la morphine-base soit dissoute puis on laisse reposer pendant 45 minutes. Le pot est recouvert et laissé à chauffer pendant 30 minutes à une température de 85 °C en évitant l’ébullition (d'autres sources indiquent cependant un temps de réaction plus long[11]). Après cette opération, il reste une mixture d’eau, d'acide acétique et de diacétylmorphine (héroïne) dans le récipient. La solution est diluée avec de l'eau chaude puis filtrée afin d'éliminer les éventuelles impuretés solides.

Du carbonate de sodium (cristaux de soude) en solution est versé dans le mélange jusqu'à ce que plus aucun gaz ne se forme, précipitant ainsi l'héroïne-base. Le pH de la solution à ce stade est de 10. L'héroïne-base est alors filtrée puis rincée avec de l'eau chaude. L'opération est répétée une fois de plus, puis l'héroïne-base est disposée dans un nouveau récipient.

À ce stade, l'héroïne-base est brune. Certains laboratoires arrêtent la synthèse après ces opérations et le produit obtenu est alors connu sous le nom d'héroïne no 3. Il s'agit d'une héroïne principalement destinée à être fumée, nécessitant l'ajout d'un acide (acide citrique, citron, vinaigre ou acide ascorbique/vitamine C) pour pouvoir être dissoute dans de l'eau pour injection.

Afin de transformer cette héroïne-base en chlorhydrate d'héroïne soluble dans l'eau, celle-ci est dissoute dans une solution d'acide chlorhydrique. Le pH de la solution est alors entre 7 et 8. Toute l'héroïne-base n'étant pas dissoute, la solution est filtrée à travers une toile.

On ajoute du charbon actif à la solution. On remue avant de laisser reposer 30 minutes. Le charbon actif absorbe les impuretés responsables de la coloration. Cette étape peut être répétée jusqu'à obtention d'une solution bien claire permettant ainsi la fabrication d'une héroïne claire, voire blanche ou légèrement grisâtre. L'héroïne est à nouveau précipitée grâce à une solution diluée d'ammoniaque en convertissant le chlorhydrate d'héroïne en solution d'héroïne-base non soluble. Le pH est alors de 12. Celle-ci est filtrée à travers une toile. Puis une nouvelle fois, l'héroïne-base est transformée en chlorhydrate d'héroïne. Celle-ci est dissoute dans une solution diluée d'acide chlorhydrique contenant une petite quantité d'acétone. La solution est filtrée au travers d'un filtre papier, versée dans un récipient et le liquide est évaporé grâce à un bain de vapeur.

Les étapes de purification sont régulièrement omises. L'héroïne ainsi obtenue est alors de couleur beige à brun foncé. L'héroïne disponible en Europe provient principalement d'Afghanistan et celle-ci est de couleur beige à brune.

L'héroïne est-asiatique, principalement exportée aux États-Unis, est souvent blanche du fait d'un raffinage plus poussé nécessitant l'utilisation d'alcool, d'éther et d'acide chlorhydrique lors de l'étape finale. C'est ce que l'on nomme héroïne no 4.

L'héroïne black-tar, provenant principalement du Mexique, doit sa consistance et son aspect à une méthode d'acétylation moins efficace, utilisant de l'acide acétique glacial et différents catalyseurs[12]. Cette variété d'héroïne contient bien souvent des concentrations élevées de 6-monoacétylmorphine, l'acide acétique n'étant pas à même d'acétyler pleinement la molécule de morphine. À noter que la 6MAM, contrairement à la 3-monoacétylmorphine, est psycho-active.

Un kilogramme de morphine permet d’obtenir sept cents grammes d’héroïne[10].

Pharmacologie

C’est un dépresseur du système nerveux central[13]. Elle a une action analgésique et sédative comme les opiacés ainsi qu’une puissante action anxiolytique et antidépressive[5].

Métabolisme

Dans l’organisme, elle est métabolisée en monoacétylmorphine puis en morphine par le foie[5].

Usage détourné et récréatif

Formes

L’héroïne pharmaceutique se présente sous la forme d’une poudre blanche très fine, soluble à froid (ou dans de l'eau tiède), mais dans la rue, elle peut se présenter sous la forme de poudres brunes, beiges ou blanches, plus ou moins fines. Il arrive que le produit soit compressé sous forme de « cailloux » lors de son conditionnement. On trouve également une forme solide ou pâteuse, très impure, produite au Mexique et importée aux États-Unis, le black tar ; son importation en Europe est anecdotique[14]. En sortie de laboratoire, la couleur et l’apparence du produit dépendent de sa pureté (certaines étapes de la production permettant d’obtenir un produit plus pur et blanc étant omises) mais également des produits de coupe utilisés. La couleur n’est cependant pas une indication fiable pour juger de la qualité, pas plus que la présentation sous forme de « cailloux » : il est très facile de recompresser la poudre après coupage[réf. nécessaire].

Il existe des appellations sous forme de numéros. Celles-ci sont relativement anciennes et désuètes à présent. Elles correspondaient à l'origine aux différentes étapes de fabrication et de purification :

Héroïne no 3

Voir[15].

Aussi désignée sous les termes héroïne brune, brown-sugar, brown, golden brown, brownstone, cassonade ; il s’agit (à l'origine) d’héroïne-base, contrairement aux sels (chlorhydrates et sulfates), celle-ci est traditionnellement produite — afin d’être fumée — et consommée en Asie du Sud-Est car elle n’est pas soluble dans l’eau bien que certains consommateurs ajoutent du vinaigre ou du citron pour la transformer en sels (acétates et citrates) afin de la rendre soluble et injectable. Celle-ci est occasionnellement mélangée à des produits de coupe (caféine) présentant un point de fusion plus bas facilitant son inhalation lorsqu’elle est fumée. Elle se présente comme une poudre granuleuse de couleur brune à grise. Cette héroïne ne peut être pure en raison d'une étape de raffinement manquante. Ainsi, dans les annales des saisies d'héroïne brune, 25 % correspondant à une héroïne marron puissante, 40 % au maximum.

Héroïne no 4

Voir[15].

Aussi désignée sous le terme d’« héroïne blanche », il s’agit du produit sous forme de sel soluble dans l’eau, en général du chlorhydrate d’héroïne. Elle se présente comme une poudre blanche à beige très fine et légère. Elle est obtenue en poussant plus loin le raffinage de la morphine. Elle est traditionnellement produite dans le Triangle d’or mais aussi au Liban, en Syrie et au Pakistan.

Héroïne no 1 et no 2

Ces appellations ne sont pas couramment utilisées. Elles correspondent théoriquement aux produits intermédiaires de la fabrication, l’héroïne no 2 correspondant à la morphine-base.

Héroïne « Black tar ».

Héroïne « black tar »

Une troisième sorte d’héroïne produite au Mexique existe bien que celle-ci soit principalement exportée aux États-Unis : le black tar (goudron noir)[14] C’est une héroïne impure se présentant sous la forme d’une pâte, plus ou moins solide de couleur noire ou brunâtre, à l’aspect plus proche de l’opium que d’une poudre ; ses caractéristiques en font une substance particulièrement utilisée par les fumeurs d’héroïne.

C’est une forme impure de la drogue, celle-ci est produite par les paysans mexicains qui n’ont qu’une faible expérience dans la culture du pavot et la production d’héroïne. Ceux-ci omettent nombre d’étapes dans le procédé de fabrication en transformant directement la morphine contenue dans l’opium en héroïne, sans passer par les étapes intermédiaires[14].

Habitudes de consommation

L’héroïne se présente sous forme de poudre brune, rarement blanche. Elle est coupée de manière variable (souvent 90 % à 95 %[5]) parfois avec d’autres produits psychoactifs ou non, voire toxiques (caféine pour 86 % des échantillons, paracétamol pour 79 %[16]). La composition comme le degré de pureté sont très variables.

L’héroïne peut se consommer par :

  • insufflation (sniff) ;
  • injection intraveineuse, l’effet apparaît en moins d’une minute et s’estompe au bout de 3 à 5 heures[17] ;
  • inhalation (fumée ou prisée), l’effet analgésique est alors dominant[17] lors des premières prises. Rapidement l’effet psychoactif « apaisant » reste seul recherché.

On parle de « chasser le dragon » ou « faire un alu » : méthode consistant à inhaler les vapeurs d’héroïne, chauffée la plupart du temps sur une feuille d’aluminium par le dessous.

L’injection présente des risques accrus de surdose ou d’infections locales ou systémiques graves.

L’héroïne a longtemps été associée à l’injection intraveineuse du fait des ravages sanitaires qu’avait provoqués ce mode de consommation dans les années 1970. L'utilisation des traitements de substitutions comme le Subutex (buprénorphine) et la méthadone et les campagnes de prévention et d’information sur cet usage qui permettait la transmission d’un certain nombre d’infections via les échanges de seringues (vih, hépatites B et C), ont fait considérablement baisser ce mode de consommation, au point qu’il est considéré comme minoritaire dans les pays occidentaux[18].

Si les risques de transmission infectieuse sont considérablement réduits par la consommation en inhalation prisée, ils restent présents du fait de l’échange des pailles qui transportent le même type d’infections, la tuberculose en plus.

L’héroïne peut être consommée en « descente » de la cocaïne (c’est-à-dire après) pour atténuer les effets angoissants de la diminution de ce produit dans l’organisme ; et parfois en « speed-ball » (cocaïne avec héroïne) afin de compenser les effets dépresseurs de l’héroïne par les effets stimulants de la cocaïne[19].

Effets et conséquences

Dans une enquête de 2011 auprès de 292 experts cliniques en Écosse, l'héroïne a été classée 1re à la fois pour le préjudice personnel et pour le préjudice causé à la société, sur 19 drogues récréatives courantes[20].

Du fait de leur structure moléculaire relativement proche des endorphines produites par l’organisme, les métabolites de la substance vont se lier au récepteur opiacé-µ. Par ressemblance, les opiacés vont donc se substituer aux endorphines dans les récepteurs, entraînant une euphorie, une analgésie et des effets anxiolytiques.

L’utilisation répétée de la diacétylmorphine aboutit à un certain nombre de changements physiologiques, y compris une diminution des récepteurs opiacés disponibles.

4 à 24 heures après la dernière prise de diacétylmorphine, les récepteurs sont toujours occupés par les opiacés, mais les effets de la substance perdent en intensité. Les récepteurs ne sont alors plus disponibles pour lier les endorphines, ce qui entraîne des conséquences graves et des effets inverses de ceux recherchés. C’est ce processus qui est responsable de l’accoutumance et de la dépendance physique, où le corps ayant réduit sa production d’endorphines présente des symptômes physiques de manque de cette substance, appelé le syndrome de sevrage aux opiacés. Ce syndrome entraîne des symptômes extrêmement inconfortables, comme la douleur, l’anxiété, l’insomnie et des spasmes musculaires.

Du fait de son fort caractère analgésique, elle peut masquer les douleurs dues aux infections.

En cas de surdose, l’héroïne peut entraîner la mort par dépression respiratoire. Le surdosage étant généralement accidentel et imputé à une dose trop concentrée[13].

Effets psychiques

  • flash, relaxation, apaisement[17]
  • euphorie[17]
  • extase
  • sensation d'éloignement et d'évasion face au monde réel[réf. nécessaire]
  • apaisement de l'angoisse (anxiolytique)
  • sensation de voyage astral

Effets somatiques

Ces effets sont suivis d’un état de somnolence.

Effets à court terme

  • problèmes gastro-intestinaux[17]
  • ralentissement du rythme cardiaque
  • baisse de l’amplitude respiratoire[17]
  • contractions importantes de la pupille (myosis)[13]
  • action antitussive[13]
  • hypothermie
  • démangeaisons

Effets à moyen terme

  • baisse de l’appétit pouvant entraîner des carences alimentaires voire des problèmes buccodentaires[17]
  • constipation[17] et difficultés à uriner
  • insomnies
  • interruption des menstruations chez la femme
  • courbatures

Effets à long terme

Dépendance

L’héroïne entraîne une accoutumance et une dépendance fortes. L’arrêt brutal d’héroïne provoque un syndrome de sevrage autrement appelé manque.

La cure de désintoxication à l’héroïne inclut généralement la prise de médicaments de substitution, tels que la méthadone ou la buprénorphine (Subutex). Ces substituts sont des opioïdes synthétiques. Ils ralentissent l’apparition des symptômes de sevrage, les repoussant sans pour autant les supprimer. Les effets euphoriques de ces substances sont moindres et leur temps de demi-vie (durée d’action) est plus grande que celle de l’héroïne, permettant ainsi une prise quotidienne unique. La substitution permet également de couper les patients toxicomanes du milieu de la drogue.

La finalité étant le sevrage définitif à court ou long terme en baissant les doses afin d’atténuer graduellement les symptômes de manque.

La prise d’héroïne par voie intraveineuse est considérée comme un mode d’administration particulièrement addictogène. Elle induit une alternance cyclique entre un effet euphorisant rapide et intense, et un état de manque.

L’addiction à l’héroïne est décrite par un processus en trois étapes[21] :

  • la lune de miel : l’usager consomme pour le plaisir. Sa consommation est considérée comme contrôlée. Une tolérance s’installe ainsi qu’une dépendance psychique ;
  • la gestion du manque : la dépendance physique apparaît. L’usager consomme pour éviter l’état de manque. Il développe souvent une polyconsommation de gestion du manque (consommation de benzodiazépines, alcool, cannabis, etc.) ;
  • la galère : le manque est omniprésent. La dépendance est majeure avec des comportements de perte de contrôle.

Traitements de l’héroïnomanie

Articles détaillés : addiction, toxicomanie et sevrage (toxicologie).

Le traitement de la dépendance à l’héroïne est long et vise à obtenir l’abstinence. Il nécessite souvent une aide extérieure[21].

La première phase de ce traitement passe par un sevrage où un traitement médical aide l’usager à supporter les symptômes du manque. Pour ce faire les usagers passent :

  • soit par un sevrage médicamenteux (mélange de différents médicaments visant à réduire les symptômes du manque) qui est proposé à ceux qui sont le moins « accros » à la substance et qui, de ce fait, durera moins longtemps ;
  • soit par un sevrage à la buprénorphine proposé à ceux qui ont eu un parcours plus long dans le cheminement de la toxicomanie, ce traitement de substitution est prescrit par n'importe quel médecin, ce qui peut entraîner des dérives : trafic, marché noir, etc.

Enfin, il y a le traitement à la méthadone, produit de substitution beaucoup plus difficile à se procurer que la buprénorphine, car très contrôlé. Pour suivre un traitement à la méthadone, il faut obligatoirement passer par un centre spécialisé où l'usager devra suivre une procédure stricte passant par différents rendez-vous (en général avec un médecin, un psychologue, et un travailleur social) visant à établir le degré de sa dépendance et à mettre en place son traitement. En général, les sevrages à la méthadone sont les plus longs, cela peut aller de quelques mois à plusieurs années, du fait de la puissante addiction due au produit. Le manque physique de l'héroïne dure environ une semaine, celui de la buprénorphine environ deux semaines, tandis que celui de la méthadone peut durer un à deux mois.

Cette aide extérieure peut se manifester de différentes façons : obligation de soins, début de prise en charge sanitaire via une structure de premier plan type site d’injection supervisée, mise en place d’un traitement de substitution, hospitalisation en cure de désintoxication voire post-cure[22].

Héroïne et grossesse

L'héroïne n'est pas tératogène mais sa consommation durant la grossesse pose néanmoins de nombreux problèmes, dont une fréquente découverte tardive de la grossesse qui implique un mauvais suivi et des risques accrus de prématurité et de retard de croissance intra-utérin.

Le risque fœtal majeur est l'hypoxie aiguë secondaire aux épisodes de manque, le syndrome de manque chez la femme enceinte est par conséquent une indication à l'instauration d'un traitement de substitution aux opiacés en urgence (par méthadone ou buprénorphine).

Le syndrome de sevrage néonatal survient chez 40 à 60 % des nouveau-nés de mères ayant consommé des opiacés pendant la grossesse, dans un délai de 24 à 36 heures pour l'héroïne et la buprénorphine, et de 2 à 7 jours pour la méthadone. Il se manifeste par des signes d'irritabilité du système nerveux central, des troubles digestifs, respiratoires et neuro-végétatifs. Il est côté par le score de Lipsitz ou le score de Finnegan, et peut justifier un traitement du nouveau-né par chlorhydrate ou sulfate de morphine, uniquement en cas de syndrome de sevrage très sévère.

Statistiques

En France, en 2010, on estime le nombre d’expérimentateurs d’héroïne à environ 500 000[23]. En 2005, on comptait environ 160 000 héroïnomanes dont la moitié suivait un traitement substitutif aux opiacés (buprénorphine, méthadone, etc.).

Selon le rapport de l’OICS du [réf. nécessaire] :

  • l’abus d’héroïne est peu répandu en Afrique avec un taux annuel de prévalence de l’abus d’opiacés de 0,2 % (pour la période 2002-2004, chez les individus âgés de 15 à 64 ans), chiffre inférieur à la moyenne mondiale de 0,3 % ;
  • en Europe, la prévalence annuelle de l’abus d’opiacés est de 0,8 % (et atteint même 1,7 % en Lettonie) ;
  • aux États-Unis, la consommation d’héroïne a augmenté de 77 % entre 2002 et 2013[24].
  • l’abus d’héroïne ne pose pas de problème majeur en Amérique du Sud ou en Océanie[réf. nécessaire] ;
  • en Asie de l’est et en Asie du Sud-Est, les opiacés restent les principales drogues consommées ;
  • dans les pays d’Asie centrale, la principale drogue donnant lieu à des abus est désormais l’héroïne.

Jargon

Vocabulaire

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (août 2010). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.
  • Accrocher, être accro, être en chien, être mal, être en keukeu : le fait d’être dépendant.
  • Alu, taper un alu : voir chasser le dragon : méthode consistant à inhaler les vapeurs d’héroïne chauffée, la plupart du temps, sur une feuille d’aluminium (d'où le nom) par le dessous, ou aussi appelé tache d'où l'expression taper une tache.
  • Fixer, shooter, se faire (ou se mettre) un taquet, se faire un trou, caler, (se) tanker : synonyme d’injecter.
  • Flash : montée violente de l'effet d'euphorie, consécutive principalement à une prise par voie intraveineuse ou anale.
  • Héroïnomane, camé, tox : usager d’héroïne.
  • Paille, burette : petit tube permettant l’inhalation de la substance généralement fait en aluminium pour pouvoir consommer ce que la fumée a laissé comme dépôt, ce qui donne un bel aperçu de ce que ce mode de consommation peut faire aux voies respiratoires et aux poumons.
  • Pompe, shooteuse, fix, flute, stylo, sister : seringue.
  • Rails, traces, lignes, pointes, gouttes, tracks, trait, poutre, poutrelle, sentier, poteau, aller-retour, diagonale : disposition en petits tas filiformes en vue d’inhalation à l’aide d’une paille.
  • Nourrir le singe : expression qui désigne un toxicomane prenant de l'héroïne afin d'éviter ou de combler les symptômes liés au manque.
  • Kepa, kep’s, bonbonne, meug, bille, cabane, pochon, packs, enveloppe : petits paquets dans lesquels sont conditionnées les doses destinées au commerce au détail. Ces termes ne sont pas spécifiques à l’héroïne.
  • Shoot, fix, flush, caler : injection.
  • Came, Hélène, keuch, cheval - horse, smack, brune, brown, meumeu, rabla, schnouf, poudre, peuf, meux, marron, ronron, bedi, Jazz, chocolat : termes d’argot désignant l’héroïne.
  • Piquer du blaze, piquer du zen, plonger, bétonner, comater : piquer du nez. On somnole, l’héroïne fait piquer du nez, on plane.
  • se mettre une seut (seutra : trace, ligne) : priser (ou plus simplement « sniffer »).

Termes apparentés

  • Héroïnomanie : terme composé de « héroïne » et de « manie », du grec mania pour « folie, passion ». Il désigne une toxicomanie à l’héroïne, une consommation régulière et non-contrôlée d’héroïne, amenant un état de dépendance.
  • Héroïnomane : dérivé du précédent, désigne les personnes atteintes d’héroïnomanie.

Production et trafic

Article connexe : Trafic de stupéfiants.
Principaux pays producteurs d’héroïne.

Jusqu’au milieu des années 1970, les filières d’acheminement d’héroïne sont tenues par les Français de la « French Connection » qui s’approvisionnent en Turquie[25] et la mafia américaine héritière de Lucky Luciano.

Une fois la « French connection » supprimée, c’est la filière asiatique qui reprend le marché avec la Turquie ou l’Albanie comme pays de transit[25].

En France, elle est remplacée dans les années 1980 par la filière nigériane changeant ainsi de pays de transit mais pas de pays producteurs[26].

L’année 2000 vit le commandeur des talibans, le mollah Mohammad Omar, décréter que la culture du pavot, étant anti-islamique, devait cesser, alors que l'Afghanistan était considéré comme premier producteur mondial de pavot à cette date[27].

D’après l’organe international de contrôle des stupéfiants dans son rapport du , l’Afghanistan est redevenu le premier producteur mondial de pavot à opium (87 % de la production mondiale), 60 % du produit transite par l’Asie occidentale et 20 % par l’Asie centrale pour rejoindre ensuite essentiellement l’Europe mais aussi l’Amérique du Nord.

Mais c’est en Amérique du Sud notamment en Colombie qu’est produite et transformée près de 60 % de l’héroïne disponible sur le marché américain où elle entrerait en passant par le Mexique.

Une partie de la production licite de pavot à opium d'Inde est détournée pour le marché clandestin et transformée et consommée sur place.

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime estime en 2010 que la surface totale de plantations de pavot dans le monde est passé de 223 000 hectares produisant 8 890 tonnes d'opium en 2007 à 181 000 hectares produisant 7 754 tonnes d'opium donnant 657 tonnes d'héroïne en 2009 mais en 2008, seules 340 tonnes sont effectivement consommées, la Russie étant le premier pays consommateur[28].

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) The Likely Cause of Addiction Has Been Discovered, and It Is Not What You Think
  3. http://www.incb.org/pdf/forms/yellow_list/48thedYL_Dec_08F.pdf; Liste Jaune : Liste des stupéfiants placés sous contrôle international, « Organe international de contrôle des stupéfiants »
  4. Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, (ISBN 2-03-505431-1)
  5. Norman Ohler, L'extase totale. Le IIIe Reich les Allemands et la drogue., p.18
  6. L’aspirine : propriétés générales, applications. La somatose. L’héroïne, plaquette publicitaire de l’entreprise Bayer du début des années 1900 vantant les mérites de l’héroïne.
  7. (en)Feasibility Study on Opium Licensing in Afghanistan.
  8. https://www.unodc.org/pdf/research/Bulletin07/bulletin_on_narcotics_2007_Zerell.pdf
  9. (en) Erowid - Rhodium Archive - Heroin Manufacture
  10. http://www.erowid.org/archive/rhodium/chemistry/opium.html
  11. http://acs.confex.com/acs/56serm/techprogram/P13571.HTM
  12. (en) Yasmina Salmandjee, Les drogues : Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », , 223 p. (ISBN 978-2-708-13532-1, OCLC 181336267).
  13. (en) Interpol « Drug Sub-Directorate - Heroin ».
  14. (en) Michel Hautefeuille et Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 3625), , 127 p. (ISBN 978-2-130-52059-7, OCLC 300468465)
  15. Cinquième rapport national du dispositif TREND, Phénomènes émergents liés aux drogues depuis 2003 ([PDF] téléchargeable).
  16. Amine Benyamina, Le cannabis et les autres drogues, Solar, (ISBN 2-263-03904-X).
  17. Nicole Maestracci (dir.) et comité français d’éducation pour la santé et de la mildt, Drogues savoir plus risquer moins, Paris, MILDT CFES, , 146 p. (ISBN 978-2-908-44465-0, OCLC 490925142).
  18. Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (ISBN 2-13-052059-6).
  19. (en) M. Taylor, K. Mackay, J. Murphy, A. McIntosh, C. McIntosh, S. Anderson et K. Welch, « Quantifying the RR of harm to self and others from substance misuse: results from a survey of clinical experts across Scotland », BMJ Open, vol. 2, no 4, , e000774–e000774 (DOI 10.1136/bmjopen-2011-000774, lire en ligne)
  20. Marie-José Auderset, Jean-Blaise Held et Jean-François Bloch-Lainé (ill. Christine Coste, photogr. Bertrand Machet), Héroïne, cocaïne ... voyage interdit, Paris, De La Martinière Jeunesse, coll. « Hydrogène », (ISBN 978-2-732-42712-6, notice BnF no FRBNF37638884).
  21. Jean-Paul Bruneau, « Entretien avec Jean-Paul Bruneau à propos de l'association ADVO », Revue française de criminologie et de droit pénal, vol. 7, (lire en ligne)
  22. François Beck, Romain Guignard, Jean-Baptiste Richard, Maryline Tovar, Stanislas Spilka, Les niveaux d’usage des drogues en France en 2010, Tendances, 2011 ; 76 :1–6.
  23. Maxime Robin, « Overdoses sur ordonnance aux États-Unis », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
  24. Alain Labrousse, Géopolitique des drogues, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je? » (no 3693), (réimpr. 2011), 1re éd., 126 p. (ISBN 978-2-130-54186-8, notice BnF no FRBNF39217754).
  25. Michèle Diaz et Marc-Eden Afework, La drogue, Paris, Hachette, coll. « Qui, quand, quoi? » (no 7), (ISBN 978-2-012-91469-8, OCLC 406599226, notice BnF no FRBNF35777468).
  26. Collectif Liberté Afghanistan.
  27. Production et consommation d'opium et d'héroïne dans le monde, Ria Novosti 2010

Voir aussi

Bibliographie

Sur le trafic de l’héroïne et les services spéciaux
  • (en) Edward Jay Epstein, Agency of fear: opiates and political power in America, G.P. Putman and sons, New York, 1977.
  • (en) Alfred W. McCoy, The politics of heroin in southeast Asia, The Washington Monthly Company, 1972 (ISBN 0061319422)
  • (en) Henrik Krüger, The Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence, and International Fascism, Boston: South End Press, 1980. 240 pages (d’abord publié au Danemark sous le titre Smukke Serge og Heroinen en 1976) (ISBN 0896080315)
Sur la consommation dans le milieu rock
  • (en) Anthony Kiedis, Scar tissue (autobiographie)
  • Keith Richards, Life (autobiographie)
  • Slash, Slash (autobiographie)

Culture populaire

Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

Littérature

  • Tony O'Neill, Du bleu sur les veines ou le titre original : Digging The Vein (2006)
  • William S. Burroughs, Junky, Le Festin Nu
  • Christiane F. Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… ou le titre original : Wir Kinder vom Bahnhof Zoo
  • The Basketball Diaries (1978) de Jim Carroll
  • Candy, Luke Davies
  • Bleu presque transparent, Ryû Murakami
  • anonyme, L'Herbe bleue
  • Charles Duchaussois, Flash ou le Grand Voyage
  • Junk, Melvin Burgess
  • Un peu d'espoir, Edward St Aubyn
  • Le Livre de Caïn, Alexander Trocchi
  • Dernière descente à Murder Miles, Tony O'Neil

Musique

  • The Velvet Underground, Heroin, 1967
  • The Velvet Underground, Sister Ray, 1968
  • David Bowie, Space Oddity, 1969
  • The Rolling Stones, Brown Sugar, 1971
  • Lou Reed, Perfect Day, 1972
  • The Beatles, Happiness Is a Warm Gun, 1968
  • The Stranglers, Golden Brown, 1982
  • The Stranglers, Don't Bring Harry (album The Raven), 1979
  • Serge Gainsbourg, My Lady Héroïne, 1986
  • Aux enfants de la chance
  • Sumo, Heroina (album Llegando los monos (es)), 1986
  • The Gun Club, She's Like Heroin To Me (album Fire of Love), 1981
  • Guns N' Roses, Mr Brownstone, 1987
  • The La's, There She Goes, 1988
  • Mano Solo, Au Creux De Ton Bras (album La Marmaille Nue), 1995
  • Vidoll, Heroin (album If… yakubutsu ranyô bokumetsu campaign…), 2003
  • Manu Chao, Helno est mort (album Sibérie m'était contée), 2004
  • Neil Young, The Needle and the Damage Done (album Harvest (album)), 1972
  • The Red Hot Chili Peppers, Transcending (album One Hot Minute), 1995
  • Silverstein, My Heroïne (album Discovering the Waterfront), 2005
  • System of a Down, She's Like Heroin, 2005
  • LIM, Laisse tomber Hélène, 2005
  • The Only Ones, The Beast (album The Only Ones), 1978
  • Svinkels - Le Blues Du Tox (album Dirty Centre), 2008
  • Tagada Jones, La Descente aux enfers (album Descente aux enfers), 2011
  • Ministry, Just one fix (album Psalm 69: The Way to Succeed and the Way to Suck Eggs), 1992
  • Anticeptik, White City, 2015
  • Blur, beetlebum, 1997

Cinéma

  • Connection (1961) de Shirley Clarke
  • Trainspotting (1996) de Danny Boyle
  • Requiem for a Dream (2000) de Darren Aronofsky
  • Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… (1981) de Uli Edel
  • Basketball Diaries (1995) de Scott Kalvert
  • The Corner (série) (2000) de David Simon, David Mills (en) et Robert F. Colesberry (en)
  • Candy (2006) de Neil Armfield
  • Gridlock'd (1997) de Vondie Curtis-Hall
  • Panique à Needle Park de Jerry Schatzberg
  • La French (2014) de Cédric Jimenez

Articles connexes

Sur le trafic de l’héroïne

  • Narcotrafic en Colombie
  • French connection
  • Pizza connection

Liens externes

  • Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Héroïne
  • OFDT (observatoire français des drogues et des toxicomanies), organisme public chargé du recueil, de l’analyse et de la synthèse des données relatives aux substances psychoactives illicites ou réglementées en France
  • Fiche héroïne sur le site de Drogues info service
  • Portail de la chimie
  • Portail de la pharmacie
This article is issued from Wikipedia. The text is licensed under Creative Commons - Attribution - Sharealike. Additional terms may apply for the media files.