Espérance de vie humaine

L'espérance de vie humaine est un des indicateurs statistiques les plus utilisés dans le domaine de la prospective et des projections démographiques[1],[2],[3], et pour évaluer le niveau de développement et l'indice de développement humain d'un État ou d'une région du monde.

Carte indiquant l' espérance de vie à la naissance dans les États membres de l'ONU en 2007.
70 ans et plus
  •      82 ans et plus
  •      80-81 ans
  •      78-79 ans
  •      76-77 ans
  •      74-75 ans
  •      72-73 ans
  •      70-71 ans
  •      indisponible
moins de 70 ans
  •      65-69 ans
  •      60-64 ans
  •      55-59 ans
  •      50-54 ans
  •      45-49 ans
  •      40-44 ans
  •      35-39 ans
  •      moins de 35 ans

Elle permet de quantifier les conditions de mortalité une année donnée : l'espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d'une population fictive qui vivrait toute son existence dans les conditions de mortalité de l'année considérée.

Contrairement à ce que le terme « espérance de vie » peut laisser penser, cette statistique n'est pas une prévision des probabilités de décès pour les années ultérieures. Dire par exemple que l'espérance de vie des hommes en 2000 est de soixante-quinze ans signifie que les hommes nés en 2000 vivront en moyenne soixante-quinze ans, mais seulement si les conditions de mortalité qu'ils rencontreront au long de leur vie correspondent à celles de l'année 2000. Si les progrès continuent, les hommes nés en 2000 pourront vivre en moyenne plus de 75 ans. Inversement, il se peut que les conditions se dégradent, et que la durée de la vie diminue.

Cette statistique est calculée sous l'égide de l'ONU, et publiée par de nombreux organismes, incluant l'OMS.

L'espérance de vie à la naissance se calcule à partir des quotients de mortalité par âge, c'est-à-dire des probabilités de décéder dans l'année pour des personnes qui atteignent un âge donné. À chaque âge le risque de décès est donc mesuré par le quotient par âge observé cette année-là. Elle synthétise donc les conditions de mortalité de l'année, sous forme d'une génération fictive. Elle diffère de la moyenne des âges au moment du décès de toutes les personnes mortes au cours d'une année qui, elle, est sensible à la structure par âge de la population.

Dans la quasi-totalité des pays, l'espérance de vie des femmes est plus importante que celle des hommes.

Les guerres, les catastrophes naturelles et les épidémies la font diminuer, alors que les progrès de la médecine et du niveau de vie (hygiène, vaccins, alimentation...) tendent à l'allonger.

Calcul

Espérance de vie à la naissance

Le calcul de l'espérance de vie à la naissance une année donnée d'une population encore vivante au moment de l'étude s'opère en deux phases[4] :

  • Dans un premier temps, les démographes calculent la probabilité de décéder à chaque âge (la probabilité de mourir à 1 an, à 2 ans, etc). Pour cela, ils rapportent le nombre de personnes décédées à un âge donné au nombre de personnes ayant cet âge dans la population l'année considérée. Par exemple, pour le calcul de l'espérance de vie à la naissance en 2000, les démographes ont calculé que cette année là, 0,4 % des Français sont décédés dans leur première année et que 0,08 % des Français âgés de 30 ans sont décédés en cours d'année. Ce même calcul est étendu à tous les âges possibles (de 0 à l'âge le plus élevé de la population analysée). Les démographes obtiennent ainsi le taux de mortalité par âge pour l'année 2000.
  • Dans un second temps, les démographes se basent sur une génération fictive de 1 000 personnes et supposent que le taux de mortalité observé en 2000 demeure constant dans le futur. Sachant que la mortalité des individus qui ont moins d'un an en 2000 est de , ils retirent 4 individus et ainsi de suite ; à l'âge de 30 ans, ils retirent 0,08 % des individus restants, et ce, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucun individu. À la fin de l'opération, tous les membres de cette génération fictive sont décédés. Il ne reste alors plus qu'à faire la moyenne des âges de décès observés.

L'espérance de vie étant un calcul statistique pris à la naissance, la chute de la mortalité infantile au XIXe et au début du XXe siècle explique en grande partie l'augmentation rapide de l'espérance de vie durant cette même période[5].

Statistiques

Évolution

Évolution de l'espérance de vie entre 1978 et 1998.
  •      Pays pour lesquels l'espérance de vie a augmenté de plus de dix ans.
  •      Pays pour lesquels l'espérance de vie a diminué.
  • Monde

    La philosophe Hannah Arendt considère que l'espérance de vie augmente en Occident uniquement par rapport à la période des débuts de l'industrialisation, dont certains aspects sont nocifs pour la vie humaine. En revanche, si l'on considère une durée plus longue, nous ne possédons pas de données statistiques sur les anciens à Rome et en Grèce et on y voyait communément des vies vécues jusqu'à 70, voire 80 ans (Diophante, 84 ans). En revanche, les historiens montrent une espérance de vie en Grèce et à Rome bien inférieure à celle de l'ère contemporaine[6],[7].

    De même, Hannah Arendt affirme dans un ouvrage en 1953 que certains groupes humains traditionnels ont une espérance de vie similaire aux sociétés occidentales sans que cela puisse être attribué à la médecine moderne, comme en Kabylie ou en Arménie[8]. L'espérance de vie était malgré tout meilleure en 1900 qu'en 1750[9]. En outre, quelques études suggèrent que chez les groupes humains adoptant des modes de vie « civilisés », la fréquence des infections augmente plutôt qu'elle ne diminue[10]. Ces auteurs supposent donc que les progrès scientifiques et techniques résolvent par la médecine des problèmes qu'ils ont eux-mêmes créés par la modernisation des modes de vie[11].

    Entre 1990 et 2013, l’espérance de vie mondiale des deux sexes a augmenté, passant de 65,3 ans (65,0 à 65,6) en 1990 à 71,5 ans (71,0 à 71,9) en 2013[12].

    Les causes individuelles ont également joué un rôle dans l’augmentation de l'espérance de vie. La prise de conscience de l’importance de la prévention a modelé les comportements : diminution de la consommation d’alcool, hygiène, asepsie, prise de conscience de l’importance de l’activité physique et de l’équilibre alimentaire pour la santé.

    Aujourd'hui, la prévention des risques de santé par l'individu constitue le moyen le plus efficace pour permettre la poursuite de l'augmentation de l'espérance de vie dans les pays développés. Or, il semble qu'une compression de la morbidité se produise effectivement : c'est-à-dire que les individus vivent de plus en plus longtemps sans présenter d'incapacités ou de dépendances.

    États-Unis

    En 2015, d'après le Centre américain des statistiques de santé, alors que la mortalité infantile (589,5 morts d'enfants pour 100 000 nouveau-nés vivants en 2015, contre 582,1 en 2014, différence statistiquement non significative) a très légèrement augmenté, l'espérance de vie aux États-Unis a diminué pour la première fois depuis 23 ans (depuis 1993). La perte moyenne d'espérance de vie à la naissance est d'environ un mois de vie par Américain, passant de 78,9 ans en 2014 à 78,8 ans en 2015[13].

    Les chercheurs sont inquiets de constater que si la mortalité par cancer a légèrement diminué en 2014 (probablement grâce au recul du tabagisme et à une détection précoce de la maladie, qui est par ailleurs mieux soignée), les taux de mortalité ont augmenté pour huit des dix autres principales causes de décès (y compris pour les maladies cardiaques, le diabète et le suicide), phénomènes qui n'ont pas été constatés dans d'autres pays occidentaux comparables pour le niveau de vie.

    De 1970 à 2009, l'espérance de vie des Américains augmentait de 2,6 mois/an en moyenne mais, en 2010 aux États-Unis, malgré une baisse de la mortalité infantile, qui atteint un minimum historique, l'espérance de vie a, pour la première fois depuis le XIXe siècle, diminué (d'un peu plus d'un mois, passant de 77,9 à 77,8 ans et plus précisément 80,3 ans pour les femmes et 75,3 ans pour les hommes)[14]. Toutefois, en 2011, les CDC ont réfuté cette baisse, concédant une erreur de calcul[15]. Cependant quatre ans plus tard, entre 2014 et 2015, les CDC ont confirmé un recul d'un mois environ de vie par américain (passant d'une espérance de vie de 78,9 ans en 2014 à 78,8 ans en 2015[13].

    D'importantes inégalités sociales persistent, par exemple entre les populations blanche et noire (4,6 ans de moins pour les noirs). Les causes de cette régression sont une dégradation de la santé aux États-Unis : les maladies cardiaques (dues notamment à l'obésité) et une augmentation des taux de cancer (principales causes de mortalité aux États-Unis, avec 48 % des décès en 2008). Les maladies respiratoires et la maladie d'Alzheimer (en hausse de 7,5 %), la grippe et les pneumonies (en hausse de 4,9 %), l'hypertension (+4,1 %), les suicides (+2,7 %), et les maladies rénales (+2,1 %) viennent ensuite comme principales explications selon les CDC[réf. nécessaire].

    Canada

    Au Canada, en 1901, en tenant compte de la mortalité infantile élevée, une femme « moyenne » née dans le pays pouvait espérer vivre jusqu’à 50 ans et un homme, jusqu’à 47 ans. Seuls 44 % des femmes et 38 % des hommes atteignaient 65 ans. Ceux qui y parvenaient pouvaient encore espérer vivre dix années (en moyenne)[16]. L'espérance de vie en bonne santé ou sans dépendance[17] s'est améliorée, mais n'a cependant pas évolué au même rythme[18]. Là encore de fortes différences existent entre hommes et femmes.

    France

    Avant 1909

    L'espérance de vie à la naissance est mesurée par année pour toute la population de France à partir de 1740. Avant cette date et dans les autres pays à cette époque, les données fiables manquent pour cela. Elle est passée d'une moyenne décennale de 24 ans pour les hommes et 26 ans pour les femmes en 1740 à 78,5 ans pour les hommes et 84,9 ans pour les femmes en 2012. L'espérance de vie s'allonge dès 1749, avec une probable accélération avant 1740, mais non-observé par manque de données de qualité. De 1750 à 1870, d'importantes variations annuelles sont dues aux famines et épidémies. Il y a eu quatre diminutions importantes de l'espérance de vie pour cause de guerres qui ont touché plus les hommes que les femmes : les guerres napoléoniennes (1800-1815), la guerre franco-prussienne (1870), la Première Guerre mondiale (1914-1918), la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). L'espérance de vie à 25 ans (il s'agit du nombre d'années que les gens de 25 ans vivent en moyenne après leur 25 ans, pas l'âge auquel ils meurent en moyenne) est passée de 32 ans en 1740 à 40 ans à 1870. L'intense mortalité infantile faisait qu'en 1740 une personne de 25 ans avait en moyenne davantage d'années à vivre qu'un nouveau-né.

    L'espérance de vie à 25 ans des nobles a pu être estimée pour une période antérieure à 1740. Pour les hommes, elle est passée de 35,6 ans avant 1550 à 40,5 ans entre 1600 et 1649, à 38 ans entre 1650 et 1679 à 43 ans entre 1770 et 1819. L'espérance de vie à 25 ans des femmes nobles était inférieure de un à deux ans à celle des hommes. Elle était donc plus grande que celle de la population totale, mais plus petite que l'espérance de vie à 25 ans de 2012[19]. Le taux de mortalité chez les nobles de moins de 25 ans est passé de 24 % en 1730-1749 à 17 % en 1880-1909, chez la population totale de moins de 25 ans, il est passé de 60 % en 1730-1749 à 29 % en 1880-1909. Le taux de mortalité des moins de 25 ans a donc fortement diminué surtout chez les non-nobles, mais est demeuré très grand en 1909[20].

    De 1900 à 2000

    Depuis le début du XIXe siècle, période où l'espérance de vie des Français était au plus bas avec une moyenne de 33 ans[21], celle-ci n'a cessé d'augmenter.

    De 1900 à 2000, l’espérance de vie en France (moyenne hommes et femmes) est passée de 48 à 79 ans, soit une hausse de 65 % en un siècle seulement. Cette avancée a été le résultat de nombreux progrès :

    • sanitaires : prise en charge de la grossesse et des nourrissons, asepsie, antibiotiques, vaccinations, chirurgie, médecine dentaire, mais aussi campagnes contre le tabac et l’alcool, etc.
    • sociaux : allègement de la pénibilité du travail, congés payés, diminution du temps de travail, accès aux soins et à la scolarité, hausse du niveau de vie, réduction de l’extrême pauvreté et des carences alimentaires graves qui lui sont associées, accessibilité à la majorité d’un confort autrefois réservé à une élite : eau courante, électricité, chauffage, accès au logement, etc.
    • des normes : politique de sécurité des transports, normes de sécurité dans les entreprises et les bâtiments, conservation des aliments par le froid, matériels de sécurité incendie.
    Depuis 2000

    En France, l'espérance de vie d'une personne est corrélée à son niveau de revenu. Ainsi, les 5 % de Français les plus riches ont une espérance de vie supérieure de treize ans à celle des 5 % les plus pauvres[22].

    2012 : L'espérance de vie a baissé cette année là (84,8 ans pour les femmes au lieu de 85 ans en 2011)[23].

    2014 : l’espérance de vie à la naissance atteint 79,3 ans pour les hommes et 85,5 ans pour les femmes. Au cours des 60 dernières années, hommes et femmes ont gagné 14 ans de vie en moyenne[24].

    2017 : l'espérance de vie à la naissance atteint est de 85,3 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes. Après avoir diminué en 2015, l'espérance de vie a de nouveau augmenté en 2016 pour les femmes et les hommes en 2015, phénomène qui se poursuit en 2017 pour les hommes (+ 0,2 an par rapport à 2016) alors que l’espérance de vie des femmes reste stable[25].

    Statistiques par pays

    Depuis quelques années, des espérances de vie en bonne santé sont également calculées. Ainsi, l'OMS publie depuis 2001 une statistique appelée espérance de vie en bonne santé, qui ne tient pas compte des années de vie durant lesquelles les individus souffrent de maladies incurables. Eurostat publie annuellement depuis 2004 une statistique appelée espérance de vie en bonne santé, ou espérance de vie sans incapacité (EVSI), basée sur la déclaration des limitations d'activité. Les États-Unis utilisent des indicateurs similaires dans le cadre de leur programme national de promotion de la santé et de prévention des maladies « Healthy People 2010 » (en français, littéralement, Personnes en bonne santé). De plus en plus de pays utilisent aujourd'hui des espérances de vie en bonne santé pour surveiller la santé de leur population.

    Différence entre hommes et femmes

    En rose, les pays où les femmes vivent plus longtemps que les hommes. En bleu, quelques pays au sud de l'Afrique ravagés par le SIDA où les femmes vivent moins longtemps[26].

    Le fait que l'espérance de vie des hommes soit de plusieurs années inférieure à celle des femmes dans la plupart des pays « suscite la réflexion et [...] questionne » les chercheurs, qui tentent des explications[27].

    Facteurs déterminants

    Facteurs comportementaux et alimentaires

    Au Royaume-Uni, une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge, en partenariat avec le Conseil de la recherche médicale, a mené une enquête sur 20 244 individus pendant quatorze ans (entre 1993 et 2007), dont 1 987 sont décédés en cours d'enquête, afin de déterminer l'impact du mode de vie sur l'espérance de vie[28]. L'étude conclut que le « mode de vie idéal » - absence de tabac, consommation d'alcool égale ou inférieure à un demi verre par jour, consommation de cinq fruits et légumes par jour, exercice physique d'une demi-heure par jour - majore l'espérance de vie de quatorze ans par rapport au cumul de quatre facteurs de risque[29]. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et légumes et d'exercice physique) multiplie le risque de décès par 4,4, trois facteurs, de 2,5, deux facteurs de près de 2 et 1 facteur de 1,4. Selon le professeur Kay-Tee Khaw, premier signataire de l'étude, « c'est la première fois que l'on analyse l'effet cumulé des facteurs de risque sur la mortalité »[29].

    Voir aussi Longévité.

    Liens avec les dépenses de santé

    Selon un rapport de la NRC, en 2010, les États-Unis dépensaient (depuis 25 ans) plus en soins de santé que toute autre nation, pourtant l'espérance de vie y a progressé moins vite que dans la plupart des autres pays développés (dont Japon et Australie).

    De même en Europe, la Suisse dépense-t-elle le plus, avec une espérance de vie qui est importante, mais l'espérance de vie en bonne santé y est moindre qu'en Suède ou même que dans d'autres pays européens plus « pauvres » (Grèce par exemple).

    Facteurs économiques et sociaux

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    L’espérance de vie varie selon la classe sociale et est influencée par les inégalités économiques[30].

    Facteurs environnementaux

    Les facteurs environnementaux deviennent de plus en plus importants avec la maîtrise de facteurs sanitaires. Dans le nord de la Chine, de 1981 à 2001, la pollution liée au chauffage gratuit au charbon a diminué de 5 ans et demi l'espérance de vie[31].

    Une évolution future incertaine

    Alors que les projections de l'Insee[32] et l'ONU[33] prédisent une évolution vers le haut, certaines études[34] contredisent ce scénario. Elles relèvent principalement la non prise en compte de phénomènes considérés comme des « bombes à retardement » que sont l'obésité, les maladies dues à l'amiante, le tabagisme et les impacts des produits phytosanitaires et de la pollution sur la santé (augmentation impressionnante et avérée du nombre de cancers[35]). L'augmentation importante des cas de cancers - près de 90 % entre 1980 et 2005 en France — ne peut en effet être expliquée par les seuls facteurs démographiques (vieillissement et accroissement de la population) ou médicaux (amélioration du dépistage)[36]. Bien que la mortalité due au cancer régresse — tout au moins dans nombre de pays développés dont la France[37] - les cas de guérisons ne suffisent pas à compenser les nouveaux décès dus à la rapide progression de cette maladie[38].

    Tendances

    Dans la plupart des pays, et notamment dans les pays riches, la tendance a été depuis deux siècles à une augmentation globale et régulière de l'espérance de vie, mais régresse depuis quelques années dans certains pays (pays de l'Est, et même depuis peu (de 2007 à 2008) aux États-Unis[39]). D'autres études montrent une très faible augmentation de 2007 à 2008 aux États-Unis. Dans tous les cas, l'espérance de vie a augmenté de 0,2 ans/années aux États-Unis entre 1968 et 2011 sans montrer de signe de déclin et il est absurde de comparer seulement deux années pour donner une tendance globale[40]. Ainsi, aux États-Unis, toutes les causes traditionnelles de mortalité (maladies cardiaques, cancers et AVC notamment, mais aussi tabagisme) régressaient de 2007 à 2008[41],[42],[39], le nombre de cancers détectés précocement augmente la survie des patients (qui selon la NRC semble plus élevée aux États-Unis que dans la plupart des pays à revenu élevé) et le taux de survie après une crise cardiaque augmente également, cependant le taux de mortalité par maladies respiratoires s'est fortement accru (de + 7,8 %)[39]. Des différences régionales importantes existent dans la plupart des pays (Aux États-Unis, on vit le plus longtemps à Hawaï, et le moins longtemps en Virginie-Occidentale (qui est aussi l'État où l'obésité est la plus fréquente).

    Dans les pays ou régions où l'espérance de vie moyenne augmente, l'espérance de vie en bonne santé peut diminuer pour une catégorie de la population (ex : population blanche aux États-Unis en 2008 ou la population pauvre en Allemagne en 2010[43]) alors qu'elle augmente pour une autre (population noire aux États-Unis, mais qui avait une espérance de vie de 5 ans inférieure à celle des blancs)[39].

    Article détaillé : Espérance de vie en bonne santé.

    En octobre 2016, le journal Nature publie une analyse critique concernant une étude génétique présentée dans le même numéro[44], estimant improbable qu'on vive jamais beaucoup au delà de 115 ans[45]. Cette analyse critique argumente que l'étude mésestime les progrès futurs de la médecine et conclut qu'il est trop tôt pour avoir, aujourd'hui, des certitudes définitives sur la durée limite de l'espérance de vie humaine[46].

    L'espérance de vie corrigée de l'incapacité ou en bonne santé

    Un indicateur proche a été mis au point par l'OMS pour représenter le nombre d'années passées en bonne santé, l'espérance de vie corrigée de l'incapacité (EVCI).

    Un autre indicateur a été mis au point par Eurostat pour représenter le nombre d'années passées en bonne santé : l'espérance de vie en bonne santé.

    Notes et références

    1. Révision de 2004, Résumé de 17 pages en français, PDF, Nations Unies ; New York, 2005
    2. Révision de 2006, Résumé de 21 pages en français, PDF, Nations Unies ; New York, 2007
    3. Perspectives démographiques mondiales 1950-2050 : révision de 2008 (DAES 2009D), source des estimations et projections démographiques de l’Organisation des Nations Unies. Préparé tous les deux ans par la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DAES) des Nations Unies, ce rapport intègre les données des registres d’état civil, des recensements de la population et des études démographiques au niveau national.
    4. Institut National d'Étude Démographique, « Mesurer l’espérance de vie », sur ined.fr (consulté le 2 juillet 2017)
    5. René Souriac, Histoire de France, 1750-1995: Société, culture, 1750-1995, 1996, p. 55
    6. https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/camg/documents/Le_cas_de_la_Grece_antique.htm
    7. http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1957_num_45_154_9419_t1_0144_0000_3
    8. La Condition de l'homme moderne, Hannah Arendt, p. 183, 1953
    9. http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/graphiques_mois/esperance_vie_france/.
    10. Edouart Goldsmith, 1994, Le Défi du XXe siècle, p. 261
    11. Serge Latouche, 1995, La Mégamachine, raison techno scientifique, raison économique et mythe du progrès, p. 89)
    12. (en) GBD 2013 Mortality and Causes of Death Collaborators, « Global, regional, and national age–sex specific all-cause and cause-specific mortality for 240 causes of death, 1990–2013: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2013 », The Lancet, (lire en ligne).
    13. Jiaquan Xu, M.D., Sherry L. Murphy, B.S., Kenneth D. Kochanek, M.A., and Elizabeth Arias, Ph.D. (2016) Mortality in the United States, 2015 , NCHS Data Brief N°267, Décembre 2016 publiée 2016-12-08, consulté 2016-12-10
    14. Source : étude publiée le 9 décembre 2010 par les CDC (Centers for Disease Control and Prevention).
    15. États-Unis : l'espérance de vie toujours en hausse.
    16. Étude « Une analyse de l’évolution de l’espérance de vie sans dépendance au Canada entre 1986 et 1996 », publiée dans le rapport sur l’état de la population du Canada, 1998-1999, produit no 91-209-XPF au catalogue de Statistique Canada.
    17. Laurent Martel et Alain Bélanger, L’espérance de vie sans dépendance au Canada ; Tendances sociales canadiennes, Automne 2000 ; Statistique Canada — No 11-008 au catalogue (Télécharger l'étude)
    18. L.M. Verbrugge, « Longer Life but Worsening Health? Trends in Health and Mortality of Middle-Aged and Older Persons », Milbank Memorial Fund Quarterly / Health and Society, vol. 62, no 3, 1984, p. 475 à 519 ; E.M. Crimmins, « Are Americans Healthier as Well as Longer-Lived? », Journal of Insurance Medicine, vol. 22, no 2, 1990, p. 89 à 92 ; S. J. Olshansky, M.A. Rudberg, B.A. Carnes, C.K. Cassel et J.A. Brody, « Trading Off Longer Life for Worsening Health », Journal of Aging and Health, vol. 3, no 2, 1991, p. 194 à 216.
    19. L'espérance de vie à 20 ans en 2012 est de 59,0 ans pour les hommes et 65,3 ans pour les femmes, donc l'espérance de vie à 25 ans en 2012 est nécessairement supérieure (mais de très peu, car la mortalité est très faible entre 20 et 25 ans) à 54,0 ans pour les hommes et 60,3 ans pour les femmes. Voir Insee « Bilan démographique 2014. Espérance de vie à divers âges, France », 13 janvier 2015.
    20. Houdaille, Jacques « La noblesse française 1600-1900 » Population, 44e année, no 3, 1989, p. 501-513.
    21. François de Closets, 1970, p. 201
    22. « Espérance de vie en France : treize ans d’écart entre les hommes plus pauvres et les plus aisés », sur Le Monde.fr,
    23. « L'espérance de vie a baissé en France en 2012 », Le Figaro, consulté le 8 février 2013
    24. L'espérance de vie augmente, l'écart hommes-femmes diminue. 15/01/15
    25. « Espérance de vie - Mortalité − Tableaux de l'économie française | Insee », sur www.insee.fr (consulté le 9 juillet 2018)
    26. Carte mondiale avec la différence d'espérance à la vie à la naissance entre les femmes et les hommes en années (rose : pays où les femmes plus longtemps, en bleu, quelques pays au sud de l'Afrique ravagés par le SIDA où les femmes vivent moins longtemps). Combinant plusieurs sources (OMS2015, ONU2015, CIA2012, GBD2010, OCDE2013). En cas de multiplicité de sources pour un pays, le minimum de la différence est retenu.
    27. La nécessaire compréhension entre les sexes, Paul-Edmond Lalancette, p. 32 à 38, Québec, 2008.
    28. Public Library of Medecine, n°de la semaine du 9 janvier 2008, cité dans Le Figaro, 9 janvier 2008, page 12
    29. Une vie saine peut accroître la longévité de 14 ans, dans Le Figaro, 9 janvier 2008, page 12
    30. Fletcher, Michael A. (March 10, 2013). "Research ties economic inequality to gap in life expectancy". Washington Post.
    31. Harold Thibault, « Dans le nord de la Chine, le charbon gratuit a coûté cinq ans et demi d'espérance de vie. », Le Monde, (lire en ligne).
    32. Insee, « Population - Projections de population à l'horizon 2060 - Un tiers de la population âgé de plus de 60 ans », (consulté le 20 décembre 2014)
    33. (en) ONU, « WPP2012 Methodology » [PDF], sur http://esa.un.org/wpp/, (consulté le 20 décembre 2014)
    34. Espérance de vie, la fin des illusions, par Claude Aubert. Éditions Terre Vivante, mars 2006.
    35. Le nombre de cas de cancers augmente-t-il ou diminue-t-il dans le monde ?, OMS, avril 2008
    36. Hill C. « Analyse de l'augmentation de l'incidence des cancers en France » [Critical interpretation of the cancer incidence increase in France] Med Sci (Paris). 2009 Mar;25(3):297-9. PMID 19361395 DOI:10.1051/medsci/2009253297
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    Annexes

    Articles connexes

    • Espérance de vie
    • Liste des pays par espérance de vie
    • Prix de la Souris Mathusalem, prix visant à l'accroissement radical de l'espérance de vie humaine
    • L'espérance de vie entre dans le calcul de l'indice de développement humain et de l'indice de pauvreté humaine
    • Table de mortalité
    • Immortalité - Mythe de la fontaine de jouvence
    • EVCI, ou espérance de vie corrigée de l'incapacité
    • Longévité

    Liens externes

    Bibliographie

    Perspectives démographiques mondiales 1950-2050 : la révision de 2008 (DAES 2009D) (Source officielle des estimations et des projections démographiques de l’Organisation des Nations unies).

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