Maladie des griffes du chat

La maladie des griffes du chat, également connue sous le nom de lymphoréticulose bénigne d’inoculation, ou encore lymphogranulome bénin, est une maladie infectieuse bactérienne principalement transmise, comme son nom l'indique, par griffure d'un félin. C'est une zoonose[1] qui semble en croissance, si ce n'est une maladie émergente.

Cet article possède un paronyme, voir Maladie du cri du chat.
Maladie des griffes du chat
Coupe histologique d'un nœud lymphatique atteint lors d'une maladie des griffes du chat. Coloration à l'hématoxyline et à l'éosine.
Spécialité Infectiologie (en)
CIM-10 A28.1
CIM-9 078.3
DiseasesDB 2173
MedlinePlus 001614
eMedicine 214100
eMedicine emerg/84 
MeSH D002372

Mise en garde médicale

Agents et vecteurs

Cette pathologie a deux agents connus (des bactéries du genre Bartonella et non pas comme on l'avait d'abord cru la bactérie Afipia felis) :

  • Bartonella henselae : une bactérie gram-négative de la famille des bartonellaceae.
    Son temps d'incubation est de 7 à 60 jours si le vecteur infectieux est le chat. Le chat est le vecteur principal, les chats errants contaminant les chats domestiques, via leurs puces[2] ;
  • Bartonella clarridgeiae (plus rarement).

Épidémiologie

L'infection survient dans 10 % des cas après une morsure, dans 75 % après une griffure, mais elle peut apparaître à la suite d'une griffure de ronces.[réf. souhaitée] Elle peut également survenir sans griffure mais par la salive de l'animal ou encore en se frottant les yeux après avoir caressé son chat[3].

Le chien (également infecté par des puces) pourrait aussi être un vecteur[réf. nécessaire], mais cela reste discuté.
Il semblerait également que les puces puissent directement inoculer la bactérie lors de piqûres chez l'homme.

Un chat peut rester porteur de la bactérie durant plusieurs mois[4], et guéri, il peut se réinfecter[5],[6].

Cette maladie ubiquitaire touche principalement les enfants.

Symptômes

Dans un premier temps, une papule se forme au lieu d'inoculation, qui le plus souvent disparaît par la suite.

Quelques semaines après, on retrouve une lymphadénopathie (hypertrophie des nœuds lymphatiques). Dans 60 % des cas, un seul nœud lymphatique est atteint. Plus rarement, le malade peut présenter des myalgies, de la fièvre, des maux de tête, une perte de poids, des éruptions cutanées (dues à une angiomatose bactérienne). On peut également observer une vasculite systémique affectant des organes parenchymateux, notamment le foie. Il est parfois possible de constater une conjonctivite associée à une lymphadénopathie préauriculaire (syndrome de Parinaud).

Sous ses formes graves, les malades peuvent développer des endocardites, voire des encéphalites[7]. Quelques formes graves atypiques ont été décrites, à l'instar d'une femme américaine qui a perdu l'usage de son œil gauche à la suite de l'infection[3].

Diagnostic

Le diagnostic se fait par l'examen clinique et la sérologie. Cette dernière consistant à rechercher et à doser les anticorps de type IgM dirigé contre le Bartonella henselae, le seuil de positivité dépendant du test utilisé[8].

En cas de doute l'ADN du germe peut être recherché par PCR tant dans une ponction d'un ganglion[9] que dans le sang du patient[10].

La biopsie ganglionnaire permet, outre la recherche de la bactérie ou de son ADN, de faire une analyse anatomopathologique de ce dernier[11].

Traitement

Dans les formes graves un traitement antibiotique peut être administré (doxycycline ou macrolide ou rifampicine ou une fluoroquinolone). Si les antibiotiques n'ont aucun effet, le nœud lymphatique infecté peut être retiré. Il faut aussi traiter le chat.

Il n'existe aucun vaccin, et le caractère apparemment bénin de la maladie des griffes du chat ne dispense pas de suivre quelques mesures de précaution :

  • éviter les griffures ou les morsures de chat ;
  • éviter le léchage des plaies par les chats ;
  • désinfecter les plaies en cas de morsures ou de griffures ;
  • se nettoyer les mains à l'eau et au savon après avoir manipulé un chat ;
  • lutter contre l'infestation des chats par les puces.

Notes et références

  1. (en) Koehler JE, Glaser CA, Tappero JW. Rochalimaea henselae infection. A new zoonosis with the domestic cat as reservoir. JAMA. 1994;271:531–5.
  2. (en)Chomel BB, Kasten RW, Floyd-Hawkins K, Chi B, Yamamoto K, Roberts-Wilson J, et al. Experimental transmission of Bartonella henselae by the cat flea. J Clin Microbiol. 1996;34:1952–6.
  3. « Une femme perd un œil après que son chat l’a léchée », sur 20minutes.fr, (consulté le 3 juin 2015).
  4. (en) Kordick DL, Breitschwerdt EB. « Persistent infection of pets within a household with three Bartonella species » Emerg Infect Dis. 1998;4:325–8.
  5. (en) Arvand M, Viezens J, Berghoff J. « Prolonged Bartonella henselae bacteremia caused by reinfection in cats » Infect Dis. 2008;14(1):152-4. Texte intégral.
  6. (en) Yamamoto K, Chomel BB, Kasten RW, Hew CM, Weber DK, Lee WI, et al. « Infection and re-infection of domestic cats with various Bartonella species or types: B. henselae type I is protective against heterologous challenge with B. henselae type II » Vet Microbiol. 2003;92:73–86. PMID 12488072.
  7. Armengol CE, Hendley JO, Cat-scratch disease encephalopathy: a cause of status epilepticus in school-aged children, J Pediatr, 1999;134:635-638
  8. Sander A, Berner R, Ruess M, Serodiagnosis of cat scratch disease: response to Bartonella henselae in children and a review of diagnostic methods, Eur J Clin Microbiol Infect Dis, 2001;20:392-401
  9. Chondrogiannis K, Vezakis A, Derpapas M, Melemeni A, Fragulidis G, Seronegative cat-scratch disease diagnosed by PCR detection of Bartonella henselae DNA in lymph node samples, Braz J Infect Dis, 2012;16:96-99
  10. Arvand M, Schäd SG, Isolation of Bartonella henselae DNA from the peripheral blood of a patient with cat scratch disease up to 4 months after the cat scratch injury, J Clin Microbiol, 2006;44:2288-2290
  11. Shin OR, Kim YR, Ban TH, et al. A case report of seronegative cat scratch disease, emphasizing the histopathologic point of view, Diagn Pathol, 2014;9:62-62

Voir aussi


Articles connexes



  • Portail de la médecine
  • Portail des maladies infectieuses
This article is issued from Wikipedia. The text is licensed under Creative Commons - Attribution - Sharealike. Additional terms may apply for the media files.