Zinal

Zinal est un village suisse situé dans le val d'Anniviers, en Valais. Il est connu pour être le lieu d'arrivée de la course Sierre-Zinal, et représente également le point de départ pour l’ascension de plusieurs sommets de plus de 4000 mètres de hauteur.

Zinal
Zinal vu depuis le roc de la Vache, vieux village et église.
Administration
Pays Suisse
Canton Valais
District Sierre
Commune Anniviers
Démographie
Population
permanente
200 hab.
Géographie
Coordonnées 46° 08′ 08″ nord, 7° 37′ 33″ est
Altitude 1 670 m
Divers
Langue Français
Localisation
Géolocalisation sur la carte : canton du Valais
Zinal
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Zinal
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Zinal
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    Avant la fusion entre les villages de la vallée de 2009, le village faisait partie de la commune d'Ayer.

    Géographie

    Localisation

    Zinal se situe à une altitude de 1 670 m, au fond du val d'Anniviers, une vallée latérale sud de la vallée du Rhône, dans le canton du Valais. Le ruisseau de la Navizence traverse le village et rejoint le Rhône à Chippis. Le Roc de la Vache, les Diablons et le Besso, un avant-corps du Zinalrothorn, s'élèvent à l'est au-dessus du village. À l'ouest du village s'élèvent la Corne de Sorebois et la Garde de Bordon. Plus haut dans la vallée se trouve le Plat de la Lée, un fond de vallée utilisé comme pâturage. Derrière elle, après un pas de rocher, la vallée se divise vers le Weisshorn avec les glaciers du Weisshorn et de Moming qui émanent, ainsi que vers le glacier de Zinal, le Grand Cornier, la Dent Blanche et l'Ober Gabelhorn.

    Toute la tête de la vallée, avec ses sommets enneigés de quatre mille mètres, est également appelée Couronne Impériale en raison de son aspect majestueux[3].

    Climat

    Le climat de Zinal est tempéré froid et de type Dfb selon la classification de Köppen. La température moyenne annuelle à Zinal est de 3,1 °C. Le mois de janvier a la moyenne de température la plus froide, avec −4,7 °C, tandis juillet est le mois le plus chaud avec une moyenne de 11,7 °C[4].

    Relevé météorologique de Zinal
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −7,8 −7,5 −5 −2,3 1,8 5,3 7,7 7,3 5,2 1,3 −3,3 −6,3 −0,7
    Température moyenne (°C) −4,7 −4,4 −1,7 1,3 5,7 9,3 11,7 11,2 8,7 4,4 −0,4 −3,3 3,1
    Température maximale moyenne (°C) −1,6 −1,2 1,7 5 9,6 13,3 15,8 15,1 12,3 7,6 2,5 −0,2 6,7
    Précipitations (mm) 120 109 113 117 138 144 122 140 116 117 120 123 123,3
    Source : [4]

    Flore

    La flore du vallon de Zinal est moins riche que celles des vallées parallèles, principalement car le val d'Anniviers ne s'étend pas autant au sud. En 1806, le botaniste Louis Thomas signale dans les alpages de la gentiane des neiges (Gentiana nivalis) et délicate (Gentiana tenella), de l'ancolie des Alpes (Aquilegia alpina), de l'astragale à fleurs pendantes (Phaca alpina) et de la fléole des Alpes (Phleum alpinum). Près du glacier de Zinal, du côté du mont Durand, il signale de la saule myrtillin (Salix myrtilloïdes) et du pédiculaire tronquée (Pedicularis recutita) et à rostre (Pedicularis rostrata), tandis que près du sommet du mont il trouve du doronic de Clusius (Aronicum clusii), du jonc à fleurs aiguës (Juncus spadiceus) et à trois glumes (Juncus triglumis), du saxifrage mousse (Saxifraga bryoides) et mucronée (Saxifraga hypnoides), du Aretia poenina, du laiche des bruyères (Carex approximata) et fétide (Carex fœtida) ainsi que de la gentiane pourpre (Gentiana purpurea)[5].

    Selon les botanistes modernes, la flore du vallon de Zinal a un caractère steppique. Ils signalent ainsi du fétuque du Valais (Festuca velesiaca), du stipe pennée (Stipa pennata) et voile de mariée (Stipa capillata), du Koeleria gracilis, de la pulsatille des montagnes (Pulsatilla montana), du muscari à toupet (Muscai comosum), de l'astragale esparcette (Astragalus onobrychis), de la bugrane jaune (Ononis Natrix) et à feuilles rondes (Ononis rotundifolia), du géranium sanguin (Geranium sanguineum), de l'euphorbe petit-cyprès(Euphorbia Cyparissias) et de Séguier (Euphorbia seguieriana), de l’armoise des champs (Artemisia campestris) et du Valais (Artemisia vallesiaca), de l'achillée sétacée (Achillea setacea), de la joubarbe des toits (Sempervivum tectorum), à toile d'araignée (Sempervivum arachnoideum) et des montagnes (Sempervivum montanum)[6].

    Mine de cuivre

    Le val d'Anniviers est riche en minerais de cuivre. Située à 1 920 mètres d'altitude au fond du plat de la Lée, le filon de la mine de cuivre de la Lée est découvert dans les années 1830 puis exploré entre 1857 et 1859 par la creusée d'une galerie. Elle n'est réellement exploitée qu'entre 1900 et 1902 lors du rachat de la concession par la Société des Mines du val d'Anniviers. Les 500 mètres de galerie font l'objet de visites guidées organisées par l'office du tourisme du val d'Anniviers[7].

    Transports et accès

    Les cars postaux sont les seuls transports publics amenant à Zinal.

    Les conditions topographiques étant très exigeantes, la route de Zinal ne voit le jour que tardivement, en 1957. Des cars postaux relient Zinal au réseau de transport public jusqu'à Sierre via Vissoie. Il est également possible de se rendre directement au barrage de Moiry en passant par Grimentz.

    Toponymie

    L'origine du mot Zinal vient des mots patois Chinal et Tsina, qui signifient chenal[8]. C'est une allusion au fait que la vallée devient plus étroite à l'emplacement du village.

    Histoire

    À l'origine, Zinal est un village-mayens composé de petites habitations destinées à n'être habitées que quelques semaines par année[9]. Il représente une étape intermédiaire pour les paysans avant de conduire le bétail aux alpages en mai et juin, ainsi que pour le retour en octobre[9].

    La première auberge est construite en 1856 en bois de mélèze. Dans les années 1860, le village obtient une certaine renommée dans le milieu de la grimpe[9]. Plusieurs clubs alpins voient alors le jour à Zinal. En 1864, Edward Whymper, le premier alpiniste à gravir le Cervin, passe la nuit à Zinal. En 1889, une chapelle dédiée à Saint Barthélémy est construite. L'arrivée de touristes anglais dans le village est à l'origine de la construction de plusieurs hôtels à la fin du 19e siècle. En 1906, un projet de chemin de fer électrique reliant Sierre à Zermatt en passant par le val d'Anniviers est imaginé[9]. Le projet est cependant abandonné à cause de la Première Guerre mondiale. Le village n'est accessible qu'à pied depuis Ayer jusqu'en 1957, année d’ouverture de la route de Zinal[9].

    Le téléphérique de Sorebois est construit en 1966. Il permet le développement des sports d'hiver et la construction de plusieurs remontées mécaniques. Le village grandit énormément dans les années 1960. Il passe de 6 habitants en 1960 à 110 en 1970[9].

    Zinal appartient à la commune d'Ayer jusqu'au , date de la fusion des communes du val d'Anniviers et de la création de la commune d'Anniviers dont fait partie Zinal.

    Course Sierre-Zinal

    Chaque année depuis 1974, le 2e dimanche d'août, le village accueille l'arrivée de la course à pied Sierre-Zinal.

    Tourisme

    Le téléphérique de Sorebois est construit en 1966. Le sommet se trouve à 2438m d'altitude. Le village compte 5 hôtels et de nombreux appartements et chalets de vacances pour un total de plus de 4000 lits[8].

    Été

    Autour de Zinal se trouvent plus de 300 kilomètres de sentiers de randonnée balisées[10]. Plusieurs cabanes de montagne sont à disposition des randonneurs et permettent de faciliter l'accès au Weisshorn, Zinalrothorn, Bishorn et à l'Ober Gabelhorn. Il est également possible de marcher jusqu'au barrage de Moiry depuis le sommet du téléphérique de Sorebois.

    Hiver

    Le domaine skiable de Sorebois en 2021.

    Le domaine skiable de Sorebois propose 70 kilomètres de pistes entre 1670 et 2895m d'altitude. L'ouverture d'un domaine freeride de 100 hectares fait de Zinal une station prisée pour la pratique du ski hors-pistes[10].

    Depuis 2014, un téléphérique relie les domaines skiables de Zinal et de Grimentz[11].

    Annexes

    Bibliographie

    • Bernard Crettaz, Zinal : Défi à la montagne, Sierre, Association « Les Amis du Vieux Zinal », . 

    Liens externes

    Notes et références

    1. « Population résidente permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, le sexe, l'état civil et le lieu de naissance, en 2019 », sur Office fédéral de la Statistique.
    2. « Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le )
    3. « La Couronne Impériale », sur www.valdanniviers.ch (consulté le )
    4. « Climat Zinal », sur climat-data.org (consulté le ).
    5. Crettaz 2011, p. 101.
    6. Crettaz 2011, p. 102.
    7. « Mine de Cuivre de la Lée », sur www.valdanniviers.ch (consulté le )
    8. « Zinal se présente », sur www.valdanniviers.ch (consulté le )
    9. « Un peu d'histoire », sur www.valdanniviers.ch (consulté le )
    10. « Zinal », sur https://www.schweizmobil.ch (consulté le )
    11. « Le nouveau téléphérique Grimentz-Zinal ouvert », sur https://www.loisirs.ch (consulté le )
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