Yves Dechezelles

Yves Dechezelles, né le aux Sables-d’Olonne (Vendée) et mort en , est un militant et avocat français.

Biographie

Famille, formation, débuts dans la politique

Issu d'une famille engagée à gauche (il est le neveu des syndicalistes Louis Bouët et de sa femme Gabrielle), il s'engage au sein des étudiants socialistes en 1928. Il prend des responsabilités au sein des Jeunesses socialistes d'Alger dont il devient le secrétaire fédéral en 1932.

En 1936, il participe comme délégué du Calvados au conseil national de la SFIO.

Il est cependant déçu par la politique de Léon Blum, et notamment le refus d'intervention dans la Guerre d'Espagne. Il quitte alors la SFIO pour rejoindre le Parti communiste français, dont il devient très rapidement le secrétaire de la section de Caen. Son expérience au sein du PCF n'est cependant pas très concluante. Il est suspecté de « trotskysme », et apprécie peu le caractère très autoritaire du fonctionnement du parti, qu'il quitte en 1938.

Seconde Guerre mondiale

Il effectue ensuite son service militaire, et ne sera démobilisé qu'en 1940, année où il s'installe à Alger, dont sa femme est originaire. Là, il s'inscrit au barreau tout en participant à la résistance au sein du réseau Combat. Faisant partie du groupe D de Paul Ruff, qui va couper les communications téléphoniques à l'intérieur d'Alger et avec Vichy, il participe avec 400 résistants, juifs pour la majorité, au putsch du 7 et à Alger, dont la réussite ouvre la voie au succès rapide à Alger de l'Operation Torch, le débarquement allié en Afrique du Nord.
Mais le nouveau pouvoir mis en place par les Alliés conserve l'administration vichyste avec l'amiral Darlan, pour diriger les territoires libérés, laissant de côté les résistants, déçus et révoltés, qui mènent rapidement une violente campagne contre lui. Lors d'un collage d'affiches au début , Dechezelles est arrêté avec Paul Ruff, pendant que Hugues Fanfani s'enfuit. Sont ainsi incarcérés 28 résistants de la première heure, gardés au secret puis déférés ensemble devant une juridiction d'exception du gouvernement de Vichy toujours en fonction. Alerté par les requêtes incessantes de leurs femmes (dont Annie Ruff, Myriam Dechezelles et Florence Atlan) un détachement militaire allié armé obtient du juge lors du procès, le , l'abandon des poursuites en audience, et ainsi que ses compagnons, tous sont alors relâchés.

En 1943, il participa à la reconstitution de la SFIO alors dirigée par Daniel Mayer sous le nom de "Comité d'action socialiste". En , il est chef de cabinet d'Adrien Tixier, ministre au sein du gouvernement provisoire.

1945 à 1955

Secrétaire administratif du groupe parlementaire socialiste en 1946, il soutient activement Guy Mollet lors du congrès qui voit Daniel Mayer mis en minorité. Il est élu au comité directeur et devient secrétaire général adjoint de la SFIO.

L'année suivante, cependant, il rompt avec Mollet, estimant que l'écart entre les positions définies par le congrès de 1946 et l'attitude des parlementaires et ministres socialistes est un "fossé". Il démissionne du secrétariat général et présente, lors du congrès d', une motion dite « d'action socialiste et révolutionnaire » (ASR). En décembre de cette même année, son courant quitte la SFIO et se transforme en parti politique autonome.

L'ASR, dont Dechezelles est secrétaire général, manque cependant de militants et d'influence. Elle participe au Rassemblement démocratique révolutionnaire, qui est sans lendemain.

1955 à 1970

Parallèlement, il s'engage au travers de son activité professionnelle d'avocat, dans la défense des militants des mouvements de libération nationale, algériens, tunisiens, malgaches, notamment. Il est ainsi l'un des amis de Messali Hadj.

Lorsqu'en 1957 la Nouvelle Gauche fusionne avec le Mouvement de libération du peuple pour créer l'Union de la gauche socialiste, il devient membre du bureau politique de la nouvelle organisation, qui fusionna elle-même trois ans plus tard avec d'autres partis pour créer le Parti socialiste unifié. Il est alors membre du comité politique national du nouveau parti. Il s'éloigne cependant de la vie politique à partir du début des années 1970.

Fin de vie

En 1990, il signe l'« Appel des 75 » contre la guerre du Golfe.

Il meurt en .

Bibliographie et sources

Liens externes

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