Windy City

Le terme Windy City (en français : « La ville des vents ») est certainement le plus connu des nombreux surnoms que l'on donne familièrement à la ville de Chicago aux États-Unis. Parmi les nombreuses spéculations qui existent et qui perdurent, il y a trois principales hypothèses pour expliquer ce surnom que l'on donne depuis longtemps à cette ville : le vent provenant du lac Michigan, l'exposition universelle de 1893, et la rivalité avec la ville de Cincinnati dans l'Ohio. Il a été suggéré que des journalistes et des hommes politiques sont largement responsables de la popularisation et de la déformation de ce surnom.

Cet article de journal a été publié par la Gazette de Cleveland en 1885.

La première référence connue est un article du Chicago Tribune attribuant ce surnom à la ville suite aux vents forts et glaciaux qui frappèrent Chicago durant l'hiver 1858[1]. La deuxième référence date de 1876 et implique la rivalité entre les villes de Chicago et Cincinnati pour le commerce de la viande et les équipes de baseball des White Sox de Chicago et des Red Stockings de Cincinnati.

Le terme Windy City est censé avoir d'abord été utilisé par l'éditeur Charles Dana du journal The Sun, dans l'appel d'offres pour l'Exposition colombienne de 1893. Le surnom fut populaire pendant longtemps, bien après que la rivalité entre Cincinnati et Chicago pour la candidature de l'Exposition colombienne de 1893 ne soit terminée.

Une autre source souvent désignée localement : la puissance du mot "Windy" réside dans l'utilisation métaphorique du mot "vent" pour "bavard" ou "vantard". Les politiciens de Chicago sont devenus célèbres pour leur prolixité, la situation géographique centrale de la métropole du Midwest comme ville hôte des conventions politiques a ainsi contribué à associer Chicago avec les politiciens loquaces, ce qui justifierait ainsi le surnom à double sens. Extrait librement traduit de The Electronic Encyclopedia of Chicago.

Explications du surnom

Le climat

L'une de ces raisons concerne la position géographique de Chicago en bordure du lac Michigan et de ses vents forts et glaciaux qui frappent la ville certains jours d'hiver. Un autre facteur est la façon dont la ville a été reconstruite après le Grand incendie de Chicago en 1871 ; les urbanistes Daniel Burnham et Edward H. Bennett qui sont les concepteurs du plan de restructuration urbaine de Chicago de 1909 (projet connu sous le nom de « Plan Burnham ») ont tracé les rues en système de grille, assez typique des villes américaines, ce qui a favorisé des couloirs venteux dans les zones à haute densité, comme dans le secteur financier du Loop par exemple, où le vent traverse le bas des colonnes et des lignes formées par les bâtiments. Toutefois, indépendamment de ces faits, Chicago n'est pas plus venteuse que toute autre ville américaine.

Par exemple, la vitesse moyenne annuelle du vent à Chicago est la suivante : 16,6 km/h; Boston: 12,0 km/h; New York, Central Park: 15,0 km/h et Los Angeles: 12,1 km/h[2].

L'explication du texte qui suit a été publiée le , dans le journal Freeborn County Standard de la petite ville d'Albert Lea au Minnesota.

« Chicago a été appelée la "ville venteuse", le terme étant utilisé métaphoriquement du fait de son incapacité, malgré les déclarations dithyrambiques des politiciens locaux, d'inaugurer à temps l'Exposition universelle pour la célébration du 400e anniversaire de l'arrivée de Christophe Colomb sur le continent. Celle-ci fut inaugurée un an plus tard, en 1893 ! Ce surnom signifiant en fait "qui brasse de l'air", lui fut donné par la presse de New York, et bien qu'à la base ce fut un terme péjoratif, ce surnom lui est resté. »

« Mais dans un autre sens Chicago gagne en réalité le titre de "ville venteuse" en rapport avec les grandes constructions qui sont réalisées par des architectes qui n'ont apparemment pas prévu que le vent pouvait souffler violemment par moments dans les rues. La promenade devant le Masonic Temple Building ou l'Auditorium Building durant n'importe quel jour bien que cela puisse être parfaitement calme ailleurs, vous rencontrerez une brise vive à la base du bâtiment qui vous contraindra de mettre votre main à votre chapeau. »

La rivalité avec Cincinnati

Cincinnati et Chicago ont été citées comme étant rivales dans les années 1860 et 1870. Cincinnati était bien connue pour son commerce de la viande et elle était appelée « Porkopolis », un surnom qui date d'au moins 1843. À partir du début des années 1860, Chicago a dépassé Cincinnati dans ce commerce et a fièrement revendiqué le même surnom « Porkopolis »[3].

À cette époque, les matchs de baseball étaient particulièrement intenses. En 1869, les Red Stockings de Cincinnati (les chaussettes rouges) faisaient la fierté du baseball aux États-Unis, de manière que Chicago est arrivée avec une équipe rivale appelée White Sox de Chicago (les chaussettes blanches). Le terme Windy City apparaissait souvent dans les nouvelles sportives de Cincinnati dans les années 1870 et 1880.

L'exposition universelle de 1893

Lieu de l'exposition universelle de Chicago avec la statue de la République au premier plan.

Pour la célébration du 400e anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb le , les États-Unis avaient prévu d'organiser une foire mondiale. Cela a été considéré comme un moment important, en raison du succès français de l'Exposition universelle de l'année précédente avec la construction de la Tour Eiffel. La prochaine exposition internationale a été vue comme une chance par de nombreux américains de montrer au monde que leur pays était lui aussi capable d'organiser et de concevoir des chefs-d'œuvre architecturaux.

Ce prestige a incité plusieurs grandes villes américaines à la concurrence pour accueillir la foire. Tout en haut de la liste, New York, Saint-Louis et Washington, D.C ont toutes durement lutté et pour les New-Yorkais de droite, beaucoup pensaient que leur ville avait la victoire assurée. En fin de compte, New York et Chicago sont les deux villes retenues. En 1890, après huit tours de scrutin, Chicago remporte la candidature pour accueillir l'exposition universelle de 1893 (World Columbian Exposition), aussi connue comme « l'exposition universelle de Chicago ». Beaucoup de grands politiciens new-yorkais étaient extrêmement irrités qu'une ville de "frontière" puisse les battre[4].

Un mythe populaire désigne Charles Dana, alors rédacteur en chef au New York Sun, comme étant la première personne à avoir utilisé le terme de Windy City. Il existe quelques preuves démontrant que Charles Dana ait déjà utilisé ce terme pour qualifier la ville de Chicago. La première attribution connue de Charles Dana sort d'un article paru dans le Chicago Tribune où il fait allusion au terme de Windy City.

« Ne faites pas attention aux revendications insensées de cette ville venteuse [écrit Charles A. Dana jour après jour dans le New York Sun], les Chicagoans n'avaient pas les épaules pour bâtir une Exposition universelle, même si leur ville a gagné. »

Références

  1. (en) Barry Popik, « The Big Apple: Windy City (summary) », Barrypopik.com, (consulté le )
  2. (en) Dan Dellinger, « Wind - Average Wind Speed - (MPH) », National Climatic Data Center, (consulté le )
  3. (en)The Big Apple: Porkopolis (Cincinnati and Chicago nickname)
  4. Chicago Tribune, Feb. 25, 1890, p.1 (reporting the Congressional votes for the host city)

Voir aussi

Articles connexes

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