William Empson

Sir William Empson[1], né le à Hawdon, dans le Yorkshire (GB) , mort le , à Londres est un poète, critique littéraire, rédacteur radiophonique et professeur d'université britannique. Il s'est fait connaître et reconnaître par sa contribution au renouveau de la critique littéraire[2]notamment par le mouvement dit "New Criticism"[3]. Il est anobli en 1979.

Biographie

William Empson est né en 1906 dans une famille de la petite noblesse terrienne du Yorkshire. Après ses études primaires à Yorkfleeet, il entre à la Folkestone Preparatory School, brillant élève il est admis en 1920 au Winchester College. En 1925 il poursuit des études de mathématiques au Magdalene College, rattaché à l'Université de Cambridge. Assistant à des conférences de Gertrude Stein et de T.S. Eliot, enseignants à Cambridge, il se détourne des mathématiques pour la littérature anglaise. Il sera accompagné par son directeur de recherche Ivor Armstrong Richards[4], l'un des fondateurs des chaires de critique littéraire en Grande-Bretagne. À la suite d'une rumeur supposant qu'il aurait eu des relations sexuelles avec une étudiante, en 1929, il est renvoyé de Cambridge, renvoi accompagné de la suppression de toute mention de son nom dans les documents de Cambridge et de sa bourse d'études. Cette ostracisation vient clore les débats qu'il avait suscité lors de conférences sur la présence du sexe et de la sexualité dans les romans.

Diffamé par le puritanisme, William Empson part au Japon en 1930 enseigner la littérature anglaise à l'Université de Tokyo. Les relations entre le Japon et le Royaume-Uni se dégradant, il part en 1934 enseigner à l'Université Nationale de Pékin, il y restera jusqu'en 1948, date à laquelle il est embauché comme professeur de littérature anglaise au Kenyon College à Gambier dans l'Ohio[5]. Durant la Seconde Guerre mondiale, il travaille pour la BBC comme rédacteur en chef pour le département de l'Extrême-Orient. En 1941, il épouse Ester Henrietta "Hetta" Crouse[6].

En 1952, il se décide à rentrer au Royaume-Uni, après un bref passage au Gresham College de Londres, il accepte en 1953, un poste de professeur à l'Université de Sheffield, il y restera jusqu'à sa retraite en 1972.

Ses manuscrits et ceux de son épouse sont déposés à la bibliothèque de l'Université de Sheffield[7].

Le High College, Winchester College, a créé la "William Empson Society" en 1986.

Œuvres

Recueils de poésie

  • The Complete Poems, éd. Penguin Classics, 2000,
  • Collected Poems, éd. Mariner Books, 1949,
  • The Gathering Storm, éd. Faber and Faber, 1940
  • Poems, éd.  Chatto & Windus, 1935,
  • Poems, éd. Fox & Daffodil, 1934.

Essais et critiques littéraire

  • The Face of the Buddha, éd.  Oxford University Press, 2016[5],
  • Strengths of Shakespeare's Shrew: Essays, Memoirs and Reviews, éd. Sheffield Academic Press, 1996
  • Essays on Renaissance Literature, Volume Two: The Drama, éd. Cambridge University Press, 1994
  • Essays on Renaissance Literature, Volume One: Donne and the New Philosophy, éd. Cambridge University Press, 1993,
  • Argufying: Essays on Literature and Culture, éd. University of Iowa Press, 1987[8],
  • Faustus and the Censor: The English Faust-Book and Marlowe's Doctor Faustus, éd. Blackwell Publishers, 1987,
  • Essays on Shakespeare, éd. Cambridge University Press, 1986,
  • The Royal Beasts and Other Works, éd.  Chatto and Windus, 1986,
  • Using Biography, éd. Not Avail, 1985,
  • English Pastoral Poetry, éd. Books for Libraries Press, 1972,
  • Milton's God, éd.  Greenwood Press, 1961,
  • The Structure of Complex Words, éd. Penguin Books, 1951,
  • Some Versions of Pastoral: Literary Criticism, éd. New Directions, 1935, réed. 1974,
  • Seven Types of Ambiguity, éd. New Directions, 1930, réed. 1966,

Bibliographie

William Empson est plus connu pour ses travaux sur la poétique, ses critiques littéraires que pour sa poésie. Son apport est d'en finir avec les analyses qui prétendent révéler ce que "veut dire" un poème ou un écrit, pour faire apparaître les «multiples pouvoir dire» d'un texte, qu'il n'y a pas une interprétation, mais des interprétations, qu'il existe des niveaux d’interprétations qui ne peuvent se synthétiser dans une interprétation, par exemple les interprétations techniques (linguistiques, sémantiques, rhétoriques) relèvent de champs différents des interprétations liées aux émotions suscitées par le même texte. Cette approche de la complexité fait qu'il a désarmé bien des critiques, car ne pouvant le classer dans une école donnée, certains passages l'apparentaient à une herméneutique psychanalytique, d'autres marxistes et d'autres formalistes. Ce n'est là qu'une des raisons parmi tant d'autres pour lesquelles le monde académique et littéraire a eu du mal à s'entendre avec William Empson.Pour certains c'était un génie pour d'autres un idiot vaniteux, pour d'autres encore un funambule intellectuel qui utilisait la poésie pour faire une exposition de son savoir. Cette attitude des critiques était renforcée par le fait que William Empson était marginal par rapport au système académique et universitaire, il n'a jamais brigué de postes auprès d'université prestigieuse, ce qui provoquait des sarcasmes vis-à-vis du « petit professeur de Sheffield ».

  • On Empson, article de Michael Wood pour la revue Times Higher Education, 2017[9],
  • The Codebreaker, article de Marjorie Perloff pour The Weekly Standard, 2017[10],
  • Several Types of William Empson, article de Chenxin Jiang pour The Nation, 2016[11],
  • It’s unfashionable to call someone a “genius” – but William Empson was one, article de John Gray pour New Statesman, 2016[5],
  • Dot Wordsworth's week in words: Did William Empson have the first clue what 'bare ruined choirs' meant?, article de Dot Wordsworth pour The Spectator, 2013[12],
  • Réévaluation du New Criticism, article de Bernard Gendrel et Patrick Moran pour la revue Poétique, 2009[13],
  • William Empson, volume 2: Against the Christians, by John Haffenden, article de Fred Ingliss pour The Independent, 2007[14]
  • John Haffenden. William Empson, Volume I: Among the Mandarins, article de Ronald Shusterman pour E-rea, la revue électronique d’études sur le monde anglophone, 2006[15],
  • Adventures in Ambiguity, article de Stephen Burt pour The New York Times, 2006[16],
  • Disgusting, article de Frank Kermode pour la London Review of Books, 2006[17],
  • Empson and his several types of infidelity, article de Vanessa Thorpe pour The Guardian, 2006[18],
  • Incomparable Empson, article de Michael Wood, pour the New York Review of Books, 1975[19],
  • Christopher Norris, William Empson and the Philosophy of Literary Criticism, éd. Bloomsbury Academic, 2014,
  • Robert Reay-Jones, William Empson and The Common Sense of Theory, thèse de doctorat soutenue à l'Université de Cardiff, 2007[20],
  • John Haffenden, William Empson, Vol. 2: Against the Christians, éd. Oxford University Press, 2006[17],
  • John Haffenden, William Empson: Vol. I: Among the Mandarins, éd. Oxford University Press, 2005[21],[22],
  • Christopher Norris and Nigel Mapp, William Empson: The Critical Achievement, éd. Cambridge University Press, 1993,
  • Frank Day, Sir William Empson: An Annotated Bibliography, éd. Garland, 1984.
  • Philip and Averil Gardner, The God Approached: A Commentary on the Poems of William Empson, éd. Chatto & Windus, 1978.

Références

  1. (en) « Sir William Empson | British critic and poet », Encyclopedia Britannica, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) « William Empson », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  3. Cleanth Brooks, « L'ironie comme principe de structure », Poétique, no 151, , p. 363–378 (ISSN 1245-1274, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « I.A. Richards | British critic and poet », Encyclopedia Britannica, (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « It’s unfashionable to call someone a “genius” – but William Empson was one »
  6. (en) « William Empson | poetryarchive.org », sur www.poetryarchive.org (consulté le )
  7. (en-GB) University of Sheffield, « Empson Documents - Special Collections - The University Library - The University of Sheffield », sur www.sheffield.ac.uk (consulté le )
  8. John Gross, « Empson: Argufying Against Mufflement », The New York Review of Books, (ISSN 0028-7504, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « On Empson, by Michael Wood », Times Higher Education (THE), (lire en ligne, consulté le )
  10. « The Codebreaker », Weekly Standard, (lire en ligne, consulté le )
  11. Chenxin Jiang, « Several Types of William Empson », The Nation, (ISSN 0027-8378, lire en ligne, consulté le )
  12. (en-US) « Dot Wordsworth’s week in words: Did William Empson have the first clue what ‘bare ruined choirs’ meant? | The Spectator », sur The Spectator (consulté le )
  13. Bernard Gendrel et Patrick Moran, « Réévaluation du New Criticism », Poétique, no 157, , p. 111–125 (ISSN 1245-1274, lire en ligne, consulté le )
  14. (en-GB) « William Empson, volume 2: Against the Christians, by John Haffenden », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Ronald Shusterman, « John Haffenden. William Empson, Volume I: Among the Mandarins », E-rea. Revue électronique d’études sur le monde anglophone, no 4.1, (ISSN 1638-1718, lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) Stephen Burt, « William Empson: A Biography and a Letters Collection - Books - Review », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  17. Frank Kermode, « ‘Disgusting’ », London Review of Books, , p. 12–14 (ISSN 0260-9592, lire en ligne, consulté le )
  18. (en-GB) Vanessa Thorpe, « Empson and his several types of infidelity », The Observer, (ISSN 0029-7712, lire en ligne, consulté le )
  19. Michael Wood, « Incomparable Empson », The New York Review of Books, (ISSN 0028-7504, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) « William Empson and The Common Sense of Theory »
  21. Frank Kermode, « The Savage Life », London Review of Books, , p. 3–5 (ISSN 0260-9592, lire en ligne, consulté le )
  22. (en-GB) James Wood, « Review: William Empson by John Haffenden », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )

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