William Dessaint

William Dessaint (William Lang Dessaint), né le et mort le , est un anthropologue, ethnologue et linguiste français[1], ethnographe spécialisé dans l'étude du peuple Lissou[2].

Biographie

Il est né en 1930 à Villerupt . À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il quitte la France pour les États-Unis avec sa mère et son frère, à la suite de la séparation de ses parents. Il se découvre une passion pour l'étude de la géographie et des peuples du monde, notamment pour l’Europe balkanique et l'Asie. Il suit des études d'anthropologie, de géographie et de linguistique à l'université Columbia[2].

À partir de 1955, il dirige un programme de recherches sur le terrain au Kosovo et s'intéresse aux Albanais et aux Tsiganes, ce qui débouche sur un ouvrage publié et sa thèse de doctorat soutenue à l'université Cornell en 1957[3]. Entre 1956 et 1957, il donne des cours d’anthropologie dans cette même université. En 1959, il intègre le milieu académique en tant que lecturer en anthropologie sociale, d'abord à la School of Oriental and African Studies, de 1959 à 1965, puis à l’université de Strathclyde de 1965 à 1968, et à l’université d'Ulster de 1968 à 1982[2].

Il étudie les Lissou depuis les années 1960. Il est le premier occidental à avoir séjourné au cœur du pays lissou. Il y rencontre sa future épouse, Avòunado Ngwâma, née en 1956, fille d’un érudit et chef lissou et la première personne lissou diplômée en ethnologie[4] : « c’est aux Tibéto-Birmans lissou des confins de la Chine, de la Birmanie et de la Thaïlande qu’il consacra la majeure partie de ses publications et s’affirma rapidement comme le spécialiste au niveau international. Il fallait être particulièrement téméraire pour, dès 1962, sillonner de long en large la région de peuplement lissou. Celle-ci non seulement correspondait à des reliefs très accidentés, mais recouvrait aussi la partie la plus dangereuse du fameux Triangle d’or, vaste zone de non-droit et alors haut lieu de la production d’opium dans le monde. En gagnant le respect et l’amitié des chefs locaux grâce à sa faculté d’empathie et à sa curiosité intellectuelle, comme il avait obtenu quelques années auparavant le patronage bienveillant des plus hautes autorités du Sikkim et du Bhoutan, William Dessaint put alors poursuivre sa vocation d’explorateur de terres inaccessibles sans mettre sa vie en péril[2] ».

À partir des années 1990, avec l'aide de son épouse, il entame une démarche de restitution de la langue et de la tradition lissou qui donnera deux ouvrages, dont un primé, Au sud des nuages publié en 1994 chez Gallimard[2].

Ouvrages

  • William Dessaint et Avòunado Ngwâma, Au sud des nuages : mythes et contes recueillis oralement chez les montagnards lissou (tibéto-birmans), Paris, Galliamard, coll. « L'aube des peuples », , 644 p. (ISBN 2-07-073899-X, notice BnF no FRBNF35726617)
- Prix Auguste-Pavie 1995 de l'Académie des sciences d'outre-mer.
  • William Dessaint et Avòunado Ngwâma, Parlons lissou : introduction à une civilisation tibéto-birmane, Paris/Budapest/Kinshasa etc., L'Harmattan, , 556 p. (ISBN 2-296-00141-6, notice BnF no FRBNF40115083)

Références

  1. Dessaint, William, « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  2. Bernard Formoso et Jacques Lemoine, « William Lang Dessaint (1930-2013) », L Homme, no 209, , p. 7–11 (ISSN 0439-4216 et 1953-8103, DOI 10.4000/lhomme.23452, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Dessaint, William Lang, 1957. Prizren. Some Aspects of a Balkan Market Town. Ithaca, Cornell University, PhD dissertation.
  4. Michel Ferlus, « Compte-rendu de: DESSAINT William et NGWÂMA Avòunado (2006). Parlons lissou : Introduction à une civilisation tibéto-birmane. Préface de Bernard Le Calloc'h. Paris : L'Harmattan. 556 pages, cartes et dessins. », (consulté le )

Voir aussi

  • Portail de l’anthropologie
  • Portail des langues
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.