Wallaby à cou rouge

Macropus rufogriseus

Le wallaby à cou rouge (Macropus rufogriseus) est une espèce de mammifères diprotodontes de la famille des Macropodidae. Marsupial de moyenne taille, Il est originaire de l'est de l'Australie, dans les régions au climat tempéré. C'est l'un des plus grands wallabies[1]. Le wallaby de Bennett est une sous-espèce plus petite. C'est l'espèce type de wallaby et l'espèce de wallaby la plus connue.

Caractéristiques

La distinction entre kangourou et wallaby se fait selon des critères de taille et de poids : les espèces de petite taille (moins de 24 kg et dont les pieds mesurent moins de 25 cm) sont appelées wallabies[2]. Après, on appelle kangourous les plus grandes espèces et wallabies les plus petites, mais il n’y a pas vraiment de différences entre les deux. De fait, traiter un wallaby de kangourou n'est pas incorrecte juste moins précis, d'autant plus que les mots kangourou et wallaby sont tous deux des noms vernaculaires.

Squelette - UPMC
Vue détaillée de l'os épipubis - UPMC
  • Habitat : forêts côtières de l'Est australien, en climat tempéré
  • Biotope : prairies, zones arbustives, couvert végétal
  • Gestation : 35 jours, le petit continue à se développer dans la poche marsupiale
  • Nombre de petits: 1
  • Poids:
    • Femelles : 10 à 15 kg
    • Mâles : 15 à 20 kg
  • Hauteur assis:
    • Femelles : 70 à 80 cm
    • Mâles : 80 à 90 cm
  • Longueur de la tête et du corps:
    • Femelles : 65 à 75 cm
    • Mâles : 80 à 90 cm
  • Longueur de la queue:
    • Femelles : 60 à 75 cm
    • Mâles : 70 à 85 cm
  • Longueur des pieds: 22 à 23 cm
  • Vitesse de déplacement par bonds :
    • croisière : 15 km/h
    • moyenne : 40 km/h
    • maximale de : 65 km/h[3]
  • Sauts:
    • en hauteur : jusqu'à 1,50 mètre au maximum avec élan
    • en longueur : jusqu'à 7 mètres au maximum avec élan
  • Longévité  : 12 ans dans la nature, environ 20 ans en captivité

Il se caractérise par le noir de son nez et de l'extrémité de ses pattes, la bande blanche de sa lèvre inférieure, sa robe grisonnante avec des reflets rouges, parfois subtiles, sur les épaules d'où son nom. Son pelage est épais pour supporter le froid de l’hiver. Les albinos sont fréquents en parcs zoologiques mais existent aussi dans la nature. À l'arrêt, en position assise, les wallabys se tiennent en appui sur trois points : leurs deux pieds aux quatrième et cinquième doigts bien développés et leur longue queue.

Les griffes des marsupiaux sont des ongles. Les ongles des mains sont particulièrement puissants et acérés. La griffe du 4e doigt des pieds se révèle être une arme efficace quand le wallaby est attaqué par des prédateurs. Les griffes des doigts deux et trois des mains forment un outil qui est utilisé pour le nettoyage de la fourrure. Il enlève les parasites et les souillures qui se logent entre ces deux griffes.

Écologie et comportement

Alimentation

Il est herbivore, il digère la cellulose comme les ruminants (herbes, feuilles des buissons, foin tendre, racines, écorces, bourgeons et fruits). L’eau contenue dans les végétaux lui suffit pour s’hydrater. Il ne boit qu’en cas de fortes chaleurs ou si sa nourriture est sèche.

Mœurs

Il vit en petits groupes non hiérarchisés de 10 à 30 individus, certains mâles peuvent être célibataires. Il se nourrit surtout tôt le matin et en fin d’après-midi. Pendant les heures les plus chaudes de la journée, il fait la sieste. Lorsque le wallaby est très excité ou qu’il fait très chaud, il humidifie ses mains et ses avant-bras avec sa salive.

Pour se déplacer lentement (5 km/h), ils prennent appui sur leurs longs pieds et sur leurs mains. Pour se déplacer rapidement, ils sautent par bonds, grâce à la détente par appui sur leurs longs pieds, leur queue servant de balancier. Ils se servent de leurs petites mains pour saisir et manger les aliments, se toiletter en peignant leur pelage et en se grattant derrière les oreilles comme pourrait le faire un primate. Les wallabies et les kangourous sont de très bons nageurs grâce à leurs pattes. Les mâles sont très agressifs entre eux, en particulier quand il y a des femelles. Quand ils se battent, ils cherchent à se saisir par les mains puis se donnent de forts coups de pieds.

Reproduction

Après une gestation d'une trentaine de jours, les wallabies et les autres grands marsupiaux mettent bas un ou deux petits au maximum et les portent dans une vaste poche, caractéristique des marsupiaux. Même complètement sevrés, les petits continuent à dormir ou à se laisser transporter dans la poche. La mère procède à un nettoyage de la poche marsupiale avant la mise bas, l'embryon, encore aveugle et sourd, détruit son enveloppe, sort, grimpe par reptation sur le ventre le long d'une piste tracée par la mère. Sitôt dans la poche il attrape une mamelle et commence à s'allaiter. Il reste environ 5 mois à l'abri dans cette poche.

Habitat et répartition

Carte de l'aire de répartition du Wallaby à cou rouge.

Cette espèce de wallaby est originellement endémique de l'Australie. Principalement le long de la côte est de l'Australie et en Tasmanie ou les populations sont les plus denses[4].

L'animal vit dans les savanes ou le chaparral (maquis formé par des buissons), ainsi que dans les forêts sclérophylles et les maquis côtiers montagneux de l'est et du sud-est de l'Australie. Il est présent également en Tasmanie et sur un grand nombre d'îles du détroit de Bass[5].

Présence en France

Au départ objet d'une légende urbaine, la présence de wallabies de Bennett a été confirmée dans la forêt de Rambouillet, dans la pointe sud des Yvelines. Ces cinquante à cent individus sont vraisemblablement les descendants de spécimens échappés de la Réserve zoologique de Sauvage du parc du Château de Sauvage dans les années 1970[6]. Mais aussi d'individus échappés de la même réserve lors de la tempête de 1999. Le Centre d'études de Rambouillet et de sa forêt (CERF) enquête actuellement sur l'état et la répartition exacte de cette population[7],[8],[9].

Cela fait de cette espèce actuellement le seul wallaby macropotidae et marsupial vivant en Europe et le continent Eurasien. La population de cette animal est stable et l'espèce s'est bien naturalisé aux climat local proche de celui de son habitat d'origine. Son alimentation à base de feuilles, d'herbes et de plantes aux sol, qui sont des aliments abondants en presque toutes saisons, font que l'espèce ne dérange pas la faune locale et ne constitue en aucun point une espèce invasive. Il est possible de voir à l'année les wallabies dans la forêt, bien que de mœurs discrète et nocturne mais généralement sans peur face aux humains. Il arrive néanmoins que certains spécimens soit de temps en temps percuté par des voitures ou que des accidents routiers ou ferroviaires impliquant des spécimens se créent. C'est pourquoi des panneaux pour signifier leur présence ont été mis en place[10].

Cependant, depuis 2017, date à laquelle la Réserve zoologique de Sauvage à fermer ses portes, la population semble disparaitre progressivement d'elle même ou avoir déjà complétement disparu à cause de la fermeture de la réserve (fermée en 2017 pour cause de normes réglementaires non respectées, après une mise en demeure en 2016[11]) auquel des spécimens s'échappaient en fait régulièrement et permettant de maintenir une dynamique au sein de la population naturalisé qui dépendait finalement en partie de ces évasions[12]. L'espèce n'étant ni classée comme nuisible mais ni classée comme protégée, cela fait de cette espèce une proie facile pour les braconniers, les trafiquants d'animaux exotiques ou encore des particuliers à la recherche d'un kangourou de compagnie. La faible densité de la population, d'expansion malgré une présence depuis 40 ans environ et la régulation par les voitures font aussi que l'espèce peut disparaître vite. Le nombre d'observations ont baissées dès l'année de fermeture du zoo avec seulement 4 en 2019 contre 34 les années précédentes. Aucune observation n'a été faite en 2020[13]. La population est possiblement quasi-éteinte à l'heure actuelle.

Détention en France

Légalement on peut avoir un wallaby chez soi, à condition de demander une autorisation d'élevage d'agrément auprès de la Préfecture avant son achat.

Ce n'est pas un animal de compagnie, mais un animal sauvage dont la détention impose plusieurs contraintes : Terrain arboré de 300 m2 minimum par individu, avec des zones de repos ombragées et une clôture de 1,8 m. Les wallabies ont besoin de créer une famille, avec les implications de reproduction que cela impose.

Classification

Il existe au moins deux sous-espèces officiellement reconnues : Macropus rufogriseus rufogriseus (wallaby de Bennett) et Macropus rufogriseus banksianus (wallaby à cou rouge)[2].

Le wallaby de Bennett est commun en Tasmanie. Son nom commémore le médecin et zoologiste britannique Edward Turner Bennett (1797-1836)[14]. Il est de plus petite taille que sa sous-espèce cousine le wallaby à cou rouge. C'est cette sous-espèce qui est présente dans les zoos.

Menaces et conservation

Le wallaby à cou rouge est sujet parfois à la prédation par le dingo. Les éleveurs australiens chassent les kangourous et les wallabies sur leurs pâturages parce que ce sont des concurrents pour la nourriture des moutons et des bovins. Le Wallaby de Bennett a disparu sur de larges étendues dans son milieu naturel, mais c’est une espèce prolifique et résistante qui s’adapte bien aux conditions des pays tempérés. C’est le marsupial le plus représenté dans les parcs zoologiques du monde entier avec le Kangourou roux.

Cette espèce de Macropodidae est classé "Préoccupation mineure" (LC) sur la liste rouge des espèces menacées UICN: « Inscrite dans la catégorie des espèces les moins préoccupantes (LC) du fait d'une relative large diffusion, tolérant une large gamme d'habitats et d'une grande population (en particulier sur la Tasmanie), l'espèce n'est pas en grande menace. Également parce qu'il est peu probable qu'un déclin à taux nécessaire pour se qualifier catégorie menacée apparaisse soudainement. »[4]

Notes et références

  1. Les autres wallabies sont les lièvre-wallabies, pétrogales et thylogales. Généralement, les wallaroos (Macropus robustus) dont la taille est intermédiaire entre les kangourous et les wallabies ne sont pas classés parmi ceux-ci.
  2. « Wallaby de Bennet | ZooSafari de Thoiry », sur www.thoiry.net (consulté le )
  3. ZOO de Granby - Wallaby de Bennett
  4. McKenzie, N., Menkhorst, P. & Lunney, D., « The IUCN Red List of Threatened Species », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le ).
  5. Patrick Straub Futura, « Wallaby à cou rouge », sur Futura (consulté le )
  6. « Kangourous des Yvelines: «Quand on n’a pas l’habitude, on peut avoir l’impression d’être ivre» », 20 minutes, (lire en ligne)
  7. http://www.cerf78.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=215:enquete-sur-le-wallaby-de-bennett-en-foret-dyvelines&catid=13&Itemid=151 CERF - Enquête sur le Wallaby de Bennett en Forêt d'Yvelines
  8. Gilbert78, « Des wallabies en liberté dans ma forêt de Rambouillet », sur canalblog.com, Passion Nature 78, (consulté le ).
  9. la rédaction avec AFP, « Des kangourous sauvages vivent dans les Yvelines depuis 40 ans », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  10. « Des kangourous sauvages peuplent les Yvelines depuis 40 ans », sur LExpress.fr, (consulté le )
  11. Par Mehdi Gherdane Le 27 mars 2016 à 16h08, « Emancé : la réserve animale sommée de rentrer dans les clous », sur leparisien.fr, (consulté le )
  12. Le JDD, « L'étonnante disparition des wallabies de la forêt de Rambouillet », sur lejdd.fr (consulté le )
  13. « Yvelines. Forêt de Rambouillet : les kangourous en voie de déclin », sur actu.fr (consulté le )
  14. (en) Bo Beolens, Michael Watkins, Michael Grayson. The Eponym Dictionary of Mammals. Éditeur JHU Press, 2009. (ISBN 0801893046), (ISBN 9780801893049). 592 pages. Consulter en ligne, page 37.

Voir aussi

Bases taxinomiques

Liens externes

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