Variantes régionales du bulgare
Les variantes régionales du bulgare sont les parlers d’une même langue désignée comme :
- « bulgare » en Bulgarie ;
- « macédonien » en Macédoine du Nord ;
- « diasystème slave du sud-est » par les linguistes spécialistes des langues slaves méridionales.
Variantes
En Bulgarie, le bulgare comprend trois dialectes proches les uns des autres :
- le « danubien », « mésien » ou « septentrional », parlé au nord du Grand Balkan, en Valachie roumaine, en Dobroudja du Sud et dans le Boudjak ukrainien ;
- l'« occidental », autour de Sofia et de Vidin, à l'ouest des massifs de Rila et du Grand Balkan et dans le Banat roumain ;
- le « rhodopien », « roumélien » ou « méridional », parlé au sud du Grand Balkan, autour des Rhodopes et en Grèce du nord-est.
Il existe un quatrième dialecte, considéré, selon les sources :
- en Bulgarie :
4. comme le dialecte « occidental » du bulgare, parlé en Macédoine du Nord et dans l'oblast bulgare de Blagoevgrad (ou « Macédoine du Pirin ») ; - en Serbie :
- comme un dialecte serbe du diasystème slave du centre-sud : le « torlakien (en) »[2] ; - en Macédoine du Nord :
- comme une langue proche du bulgare et du serbe mais différente, parlée uniquement dans ce pays : le « macédonien ».
Cas du macédonien
Le « macédonien » est considéré en Bulgarie comme un parler bulgare « occidental », et en Macédoine du Nord comme une langue à part entière. Cela a parfois provoqué des problèmes entre les gouvernements des deux pays lors de la rédaction de documents officiels communs. Les entreprises et les citoyens, en revanche, ne voient pas l'intérêt de ce différend, car des deux côtés de la frontière, Bulgares et Macédoniens se comprennent parfaitement. Les seules différences se retrouvent dans les accents, et les variantes lexicales, présentes dans les deux pays. Le débat reste pourtant vif dans les médias, notamment en Macédoine du Nord, où les plus nationalistes utilisent cette thématique pour dénoncer un « impérialisme bulgare ».
On retrouve le même type de controverses entre la Serbie et le Monténégro, ou entre la Roumanie et la Moldavie : la construction d'une identité locale légitime la souveraineté des nouveaux États issus de la dislocation de l'URSS ou de la Yougoslavie. Mais elle donne aussi lieu à des dérives : ainsi, des auteurs macédoniens s'appuient sur des documents qui prouveraient un lien de filiation entre le macédonien actuel (langue slave) et la langue macédonienne antique (langue hellénique)[3].
Sources
- Victor Friedman, Linguistic emblems and emblematic languages: on language as flag in the Balkans et Alexander Ronelle, In honor of diversity: the linguistic resources of the Balkan, in « Kenneth E. Naylor memorial lecture series in South Slavic linguistics » ; respectiv. vol. 1 et 2, Ohio State University 1999 et 2000, Dept. of Slavic and East European Languages and Literatures, Columbus, Ohio, États-Unis.
- (bg) Yordan Ivanov, Български диалектен атлас, vol. 1, Sofia, Българска Академия на науките (Académie bulgare des sciences), (présentation en ligne)
- (bg) Ivan Kochev, Български диалектен атлас, Sofia, Институт за български език (Institut pour la langue bulgare), (présentation en ligne)
- Evangelia Adamou, « La personne en našta. Approche comparative avec le bulgare litteraire et le macédonien », La Linguistique, Presses Universitaires de France, vol. 40, no 2, , p. 103-123 (ISBN 9782130547907, DOI 10.3917/ling.402.0103, lire en ligne)
Références
- Atlas bulgare des dialectes, Académie bulgare des sciences, 2001.
- Lisać 2001 : .
- SystХme universitaire de documentation - Search Short List
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