Monastère de Valaam

Le monastère de Valaam (en russe : Валаамский монастырь) ou monastère de Valamo (en finnois : Valamon luostari) est un monastère orthodoxe russe situé sur l'île de Valaam dans l'archipel de Valaam à l'extrême nord du lac Ladoga en Carélie (Nord-Ouest de la Russie).

Monastère de Valaam

Le monastère de Valaam en 2017
Présentation
Nom local Валаамский монастырь
Culte Église orthodoxe russe
Type Monastère
Début de la construction XIVe siècle
Site web http://www.valaam.ru/
Géographie
Pays Russie
République Carélie
Ville Île de Valaam
Coordonnées 61° 23′ 20″ nord, 30° 56′ 49″ est
Géolocalisation sur la carte : Russie

Histoire

L’histoire du monastère remonte au moins au XIe siècle lorsque des moines grecs, dont saint Germain et saint Serge, s’installèrent dans l’île. Ce sont eux qui auraient fondé le monastère de Valaam mais les moines de Valaam affirment que cette fondation remonterait en réalité à l'aube de l'ère chrétienne. Saint Abraham, fondateur et premier archimandrite du monastère de la Théophanie à Rostov, serait venu à Valaam en 960 pour y être baptisé. Le nom remonte au finnois « valam » signifiant « haute terre des montagnes ». Les moines avaient trouvé cette résonance en harmonie avec le nom du prophète biblique et le lieu fut ainsi baptisé.

Serge de Valaam (en), moine grec, évangélisateur de la Carélie, serait à son origine. La date varie entre 960 et 1393. Dans le dernier cas, Serge de Valaam serait le grand refondateur. Saint-Germain ou Saint-Germain de Valaam désignerait plutôt Germain d'Alaska (1750-1836), moine russe orthodoxe, formé au Monastère de Valaam, missionnaire en Alaska, considéré par de nombreux orthodoxes américains comme le saint patron de l'Amérique du Nord, et qui ne saurait être un des pères fondateurs de ce même monastère.

Le monastère a vécu son lot d’épreuves : incendies, attaques de vikings, tueries, pillages, épidémies... La vie des moines se stabilise tant soit peu au XIXe siècle quand de nombreuses constructions en pierre renforcent l’aménagement général. Le monastère connaît son second âge d’or (après celui du XVIe siècle) au milieu du XIXe siècle lorsque de nombreuses églises, chapelles et ermitages sont construits, des ateliers de joaillerie et de peinture créés. Son rayonnement spirituel a été considérable.

Le monastère de Valaam en 1901.

Après la révolution d'Octobre (1917), l’île de Valaam est intégrée à la Finlande, un État issu de l’Empire russe. Les moines fuient le monastère en février 1940 lors de la guerre d'Hiver et de l'annexion soviétique, pour aller fonder le monastère de Nouveau Valamo à Heinävesi, en Finlande orientale. Dans les années 1940, l'ancien monastère abrite une exploitation auxiliaire d’une usine de pâtes. Dans les années 1950, les cellules du monastère et les ermitages accueillent un hospice d’invalides de guerre, puis l’île abrite une base militaire. Après la dislocation de l'URSS, les lieux sont rendus à l’Église orthodoxe russe et le monastère est restauré.

Vie monacale

Saint Ignace Briantchaninov notait en 1846 que « Valaam est un monastère classé en première catégorie, il est dirigé par un higoumène élu par la communauté et confirmé par le métropolite de Saint-Pétersbourg » et que « dans son organisation monastique, Valaam est une réplique vivante de l’Église primitive. Il abrite tous les types de moines répertoriés dans l’Église Orthodoxe, cénobites, habitants de skite, ermites et anachorètes. »

La vie monastique a repris le avec l'arrivée d'une mission de six moines venus s'installer dans les ruines du monastère dans le but de le faire renaître et de renouer avec une tradition multiséculaire. Trois ans plus tard, le monastère fut officiellement « remis » à l’Église orthodoxe russe. Il compte aujourd'hui plus de 200 moines, une grande partie d'eux a moins de 35 ans[1], et attire des visiteurs et des pèlerins en nombre croissant. La règle en vigueur, assez stricte, est celle des monastères du mont Athos en Grèce où le temps diurne se décompose en périodes alternées de travail et de prière, le travail faisant intégralement partie du cheminement spirituel.

Les nouveaux moines de Valaam renouent ainsi avec une pratique déjà très ancienne avant la révolution. Saint Ignace Briantchaninov (1846) :

« Certains frères confectionnent les habits sacerdotaux et les vêtements de la communauté. D’autres font des chaussures, travaillent à la cuisine ou à la boulangerie, à la confection des prosphores ou au réfectoire. D’autres encore s’occupent de menuiserie, de la forge ou de la serrurerie, d’autres de la pêche, des jardins, du potager, des champs. Certains font la lessive. Certaines de ces obédiences sont accomplies par un seul frère, d’autres par plusieurs. Par exemple, on ne trouve à la bibliothèque, à la pharmacie et à la cave qu’un seul moine expérimenté. À la cuisine, à la blanchisserie, au rangement des vêtements et autres tâches du même genre, on trouve plusieurs frères, dont l’un est appelé maître et les autres aides. Certaines obédiences sont qualifiées de générales, comme la préparation du bois, les moissons, le battage du blé, les plantations, l’arrosage et la cueillette des légumes. »

Patrimoine artistique

Icône du XIXe siècle représentant le monastère avec Saint-Serge à gauche et Saint-Germain (ou Herman) de Valaam à droite.

Le monastère est en cours de restauration. Le monastère abrite sept églises dont une église cathédrale.

Les moines ont su conserver depuis la fondation du monastère, au XIe siècle, un chant religieux d'origine byzantine, le Chant Znamenny[2] dont la réputation est désormais mondiale.

Galerie

Références

  1. (en) « Valaam Island, the Orthodox retreat in Karelia », (consulté le )
  2. « znamenny », Encyclopédie Larousse (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Filmographie

Bibliographie

Liens externes

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