VLP

VLP, acronyme de Vive La Peinture, est un groupe français actuel de l’art urbain, activiste du mouvement graffiti. VLP vit et travaille à Paris.

Cet article concerne le groupe d'artistes. Pour l'assemblage de protéines, voir Particule pseudo-virale.

Les VLP dans leur atelier en 2013

Origines

VLP, né au début des années 1980[1], est un des plus anciens groupes français d’art urbain toujours en activité. Après le départ de Martial Jalabert (né en 1953) en 1994, le groupe est composé de deux peintres : Michel Espagnon (né en 1948, Beaux-Arts de Paris) et Jean Gabaret (né en 1947, faculté d’arts plastiques de Paris).

Une peinture de rue pop et engagée

Les VLP fonctionnent, selon leurs propres mots « comme un groupe de rock qui privilégierait le live à l'enregistrement studio »[2]. Leur travail s'inscrit dans la filiation de l'esprit punk des années 1980[3]. La spécificité de Jean Gabaret et Michel Espagnon est qu'ils interviennent simultanément sur le même support.

Une des premières palissades de VLP dans les années 1980

Les matériaux qu’ils utilisent (affiches publicitaires, cartons d’emballage, palissades de chantiers, tôles de zinc des toits de Paris…) viennent souvent de la rue, qui est pour eux « le dernier espace de liberté »[4].

Il s’inspirent de l’actualité, de la bande dessinée et de l’histoire de l’art pour construire une œuvre qui fait le pont entre la Figuration Libre et le street-art. Leur art est considéré comme socialement et politiquement engagé : dans leur perspective, les œuvres doivent avoir du sens et donner à réfléchir[5]. Leur travail, dans la lignée du pop art, se concentre également sur l'analyse de l'efficace des signes dans la publicité, le marketing et l'art contemporain[6].

Histoire

1980-1985 : Des catacombes au canal de l’Ourcq

En 1980, les trois peintres se rencontrent dans les catacombes de Paris lors de fêtes punk-rock et peinture. Dans la dynamique du street art en France, ils fondent VLP trois ans plus tard et peignent à la bombe les palissades du trou des Halles et celles des environs de Beaubourg et du musée d’art moderne. Les VLP agissent également en banlieue où ils utilisent la peinture acrylique et la laque industrielle. Leur première exposition-performance a lieu à la galerie Diagonale à Montparnasse : ils installent dans la cour une palissade empruntée à un chantier, la bombent, la découpent à la tronçonneuse et distribuent les morceaux au public dans des sacs à congélation : c’est le Sacrifice du sovaj[7].

Taxi de Nuit, toile de VLP, années 1980.

En 1985, les VLP organisent avec la mairie de Bondy le premier rassemblement des graffitistes[8] le long du canal de l’Ourcq, avec Miss Tic, Speedy Graphito, SP 38, Epsylon Point, Futura 2000, Blek le rat, Nukle-Art, Jef Aerosol, Banlieue-Banlieue et bien d'autres artistes français et internationaux. Des kilomètres de murs et des ponts sont peints et une exposition intitulée Les Flamboyants se déroule à l’Espace Maurice Chauzy de Bondy mêlant art graffiti et Figuration Libre. Cette année-là aussi, ils réalisent des peintures-affiches pour le spectacle Ma vie ma mort de Pier Paolo Pasolini écrit par Kathie Acker et monté par Richard Foreman au théâtre de la Bastille qu’ils collent dans le métro.

1986-1999 : Entre France et Allemagne, palissades et performances

S’ensuit une période où les VLP enchaînent peintures sur palissades, collages et performances. D’abord, ils collent des affiches originales, Les Cent Coups de tête, dans tout Paris. Puis ils piratent, avec les frères Ripoulin, des panneaux publicitaires dans les quartiers Opéra et Madeleine. Ils peignent en direct, entre autres sur les scènes du Palace, du Rex Club et de la Locomotive, où se produisent dans le même temps des groupes de rock[9].

À partir de 1989 et pendant dix ans, ils commencent une carrière en Allemagne, et exposent à Berlin, Leipzig, Coblence, Munich ou encore Trêves, où ils peignent en direct devant le public et sur les plateaux de télévision[10].

Les VLP fondent en 1996 le groupe Étant donné avec leurs amis Miss Tic, Paëlla Chimicos et Daniel Baugeste avec qui ils réalisent des toiles communes que l’espace Paul-Ricard accueillera pour une exposition[11].

2000 : La naissance de leur personnage "Zuman"

Logo de Zuman

Avec le nouveau millénaire, apparaît Zuman[12], créé à partir d’une compilation de photos envoyées par des internautes.

Les VLP collent Zuman sur les murs des villes. Parallèlement à ce travail de rue, ce personnage se retrouve sur les toiles que les VLP exposent dans plusieurs galeries, parmi lesquelles Artazart, l’Espace Beaurepaire[13], la galerie Anne Vignial[14], et la galerie G.M. Kahn.

2005 : Zuman Kojito, personnage récurrent de VLP

Collage devant le Centre Pompidou, 2002.

En 2005, VLP invente une déclinaison de leur personnage dans la figure de Zuman Kojito. Personnage en pied (2 mètres de haut)[15], surmonté d'une bulle qui exprime ses doutes sur l’état du monde et sa propre condition, il apparaît lui aussi aux angles des rues parisiennes. Le groupe dit vouloir « entamer un dialogue » avec les passants[12]. On[Qui ?] le retrouve aussi dans les galeries Marion Meyer, Keller, ou au Cabinet d’Amateur.

En 2008 l’exposition Vive l’Art urbain consacre ce travail démarré un quart de siècle plus tôt[16]. Elle se déroule à la galerie Univer à Paris[17] où les VLP invitent leurs amis peintres des débuts : Gérard Zlotykamien, Paëlla Chimicos, Jérôme Mesnager, Groupe Dix10 et Jean Faucheur.

La même année les VLP sont à l’Espace des Blancs-Manteaux à Paris pour « Aux arts citoyens »[18] et « Dites 33 »[13]. Ils organisent ensuite une flash mob devant le Centre Pompidou, consistant à faire tourner les participants munis de pancartes à l'effigie de ZUMAN, autour du pot géant de Raynaud : l'opération porte le nom de « Quand la peinture tourne autour du pot »[pertinence contestée] et est filmée par Zéro TV[19].

En , les VLP posent leur Zuman Kojito sur le M.U.R.[20] rue Oberkampf à Paris[21], puis en Bourgogne ainsi qu’en Lorraine où il apparaît sur des bâches géantes qui recouvrent les remparts de Longwy[réf. souhaitée].

2009-2011 : Les sculptures VLP

En 2009 a lieu une performance galerie Deborah Zafman, où les VLP « customisent » 10 jeunes filles nues, filmée en direct par Télé Zéro[22]. Ils organisent également l'exposition collective "Vive l'Art Urbain 2" à la Galerie Univer[23].

Pour la « 1re Nuit du Street Art » place St Sulpice[24], ils réalisent deux peintures en live. Ils font de même l'année suivante pour « Street Art Paris ». Suivent plusieurs expositions dont « Vive l’Art Urbain 3 » Galerie Univer avec Jacques Villeglé comme invité d’honneur.

En 2010, le personnage de Zuman est décliné en biblio-sculpture (format 140 × 100 × 35 cm, matière bois) puis en 2012 en acier brossé sous le nom de "Zuman Steel" en collaboration avec Seven Gallery. Les expositions continuent dans plusieurs galeries parisiennes, dont le Cabinet d'Amateur en 2011 pour l'exposition "Hors les murs 2" avec Monsieur Chat, Mosko, Paella et Popay[25].

2013 : Les 30 ans de VLP

Les 30 ans de VLP à la Galerie Onega, avec Rafael Gray, Jean Gabaret, Jérôme Gulon, Gégé des Moskos, Hélène Lhote, Paella, Jerk et Steph du 9e Concept, et Michel Espagnon.

En 2013, les VLP fêtent leur trente ans d'activité par une succession d'expositions, dans les galeries Seven, Onega[26], Keller[27], et Nunc, à Paris, à la Richard Gallery et au Richemond Palace à Genève, et à l'occasion de la 66e édition du Festival de Cannes où ils réalisent une performance[28] avec Psyckoze.

En octobre ils sont invités au "1er Festival du film Street Art" à l’Espace Pierre Cardin lors de « L’Opus Délit Show »[29] pour le film de Jim Gabaret "La chienlit c'est pas fini", réalisé à l'occasion d'une performance de VLP à la galerie Univer à Paris[30].

2013 est aussi l'année du "Zuman World Tour" : leur Zuman Kojito est collé dans différentes métropoles (Goa, Miami, New-York, Lisbonne, Saigon, ou encore Hanoi)[31].

2014 : Expositions en France

Les VLP réalisent différentes expositions en 2014 : « Urban Art » à l'Hôtel de Noailles, "Histoire du Graff" à Enghien-les-Bains, « Culture Urbaine » à Épinay-sur-Seine, « La part des anges » à Bordeaux[32], ou encore « Tondi » à la Mairie du 18e à Paris[33][source insuffisante].

Actualité

2015 : Série de performances dans les clubs et dans la rue

En janvier 2015, les VLP réalisent une performance au club Le Baron à Paris, accompagnés du groupe rock Monster Children[34]. En mars, c'est une série de quatre performances qu'ils enchaînent dans la même semaine dont à Sciences-Po et au Shakirail[35].

Les VLP devant leur fresque de Denain, mai 2015.

- Mai 2015 : Biennale Internationale d'Art Mural. Réalisation d'une fresque à Denain (Place de l'Hôtel de ville) de 6 × 8 m à l'invitation du collectif Renart[36].

- Septembre 2015 festival "La Street c'est chic"[37] rue Keller[38].

Tout au long de cette année, ils sont filmés par Arte Créative pour un panorama du Street-Art français dont ils sont l'un des fils conducteurs[réf. nécessaire].

2016 : Premier grand mur à Paris et performances publiques

- Janvier 2016 performance au Bal Nègre avec le guitariste Phil Reptil pour le film de Daniel Deleforges[39],

- Juin 2016 réalisation d'une peinture murale de 15 m x m intitulée "Ceci n'est pas un graffiti" à l'angle des rues rue Aubry-le Boucher et Quincampoix Paris 4e , à côté du Centre Pompidou.

Bibliographie

Livres

Extraits de presse

  • « Violentes, gaies, hardies, leurs peintures crient contre la grisaille, armées d'enthousiasme, de générosité et d'une rare efficacité graphique » (Jean-Louis Pradel, L'Événement du jeudi, 1986)
  • « Ce qui me paraît significatif aujourd'hui, c'est autant un renouvellement complet de la peinture expressionniste, voire baroque, que l'action des fresquistes tels que VLP » (François Pluchart, Pôle Position, 1985)
  • « Violence et crudité, transe et danse, guérilla urbaine et rituel d'exorcisme : l'art de VLP » (André Laude, Artension, 1990)
  • « Their speciality was painting their frescos sauvages illegally on walls and construction fences, but now they paint everywhere, even for galleries » (Kim Levin, The Village Voice - New York, 1988)
  • « Ils ont un fol amour de leur art... si ça continue, on va leur offrir un musée ! » (Christine Masson, L'Express, 1985)
  • « Ainsi, derrière le nom générique de Vive La Peinture, se cachent des artistes qui partagent le même passé de guérilleros artistiques » (Élisabeth Couturier, Paris Match, 1987)
  • « VLP, issu de la contre-culture des années 1980, a donné un véritable coup de fouet à la peinture » (Harry Kampianne, Art actuel, 2002)
  • « Aujourd’hui, ces derniers font partie des rares de cette génération à encore utiliser les murs comme véhicules de communication et d’exposition éphémère » (Graff it !, 2002)
  • « Zuman Kojito habite les murs de Paris… VLP milite pour le retour de la peinture dans la rue » (Le Monde 2, 2006)

Références

  1. Leurs premières interventions communes remontent à octobre 1983, dans les catacombes, où se trouvait alors également Jérôme Mesnager. in Denys Riout, Le Livre du graffiti, p. 127.
  2. Gabaret Jean et Espagnon Michel, Vive La Peinture..., Paris, Critères, , 196 p. (ISBN 2-9519455-1-5)
  3. « Vive L'Art Urbian », sur Froggy Delight
  4. Gabaret Jean et Espagnon Michel, Vive La Peinture..., Paris, Critères, (ISBN 2-9519455-1-5), p. 110
  5. Riout Denys, Le Livre du graffiti, Paris, Alternatives Ed., , 140 p. (ISBN 2-86738-509-1)
  6. Schmitt Christian, « Le miracle de VLP », The Wall, , "VLP serait le témoin privilégié de cette société postindustrielle où la réalité a disparu au profit de signes et d’images qui ne semblent plus avoir de rapports avec notre monde réel." (lire en ligne)
  7. Gabaret Jean et Espagnon Michel, Vive La Peinture..., Paris, Critères, , 191 p. (ISBN 2-9519455-1-5), p. 14
  8. Gabaret Jean et Espagnon Michel, Vive La Peinture..., Paris, Critères, (ISBN 2-37026-023-8)
  9. Gabaret Jean et Espagnon Michel, Vive La Peinture..., Paris, Critères, (ISBN 2-37026-023-8), pp. 72-73
  10. Gabaret Jean et Espagnon Michel, Vive La Peinture..., Paris, Critères, (ISBN 2-37026-023-8)
  11. Miss Tic, Flashback, Paris, Critères, (ISBN 978-2-37026-023-9 et 2-37026-023-8)
  12. Le Fur Patrick, VLP : vive la peinture, Paris, Opus Délits, , 57 p. (ISBN 978-2-917829-09-7, lire en ligne)
  13. « VLP (Vive La Peinture) », sur Lecabinetdamateur.com
  14. « Les VLP Rue Royale » [archive du ], sur Vlpblog,
  15. Le Fur Patrick, VLP : vive la peinture, Paris, Opus Délits, , 62 p. (ISBN 978-2-917829-09-7, lire en ligne)
  16. « VLP (Vive La Peinture) Perfo collective Galerie Univer » [vidéo], sur DailyMotion, (consulté le )
  17. « Vive L'Art Urbain », sur Exporevue.com
  18. « "Aux Arts Citoyens" aux Blancs Manteaux », sur Fkdl.com
  19. « Zuman in Beaubourg » [vidéo], sur ZeroTVInfo
  20. « Collage des VLP (Vive La Peinture) au M.U.R. » [vidéo], sur DailyMotion,
  21. « Vive La Peinture : le M.U.R. du 8 mars », sur Miss.Tic Fan Club,
  22. « Dream Factory », sur DailyMotion,
  23. « Vive L'Art Urbain 2 Galerie Univer », sur Froggydelight.com,
  24. « 1ère Nuit du Street-Art », sur Foiresaintgermain.org
  25. « Historique des News », sur Monsieurchat.free.fr
  26. « Une expo-événement pour clôturer l'année-anniversaire », sur Overblog.com, (consulté le )
  27. « VLP fait l'événement rue Keller », sur Overblog.com,
  28. « VLP en guest star au Festival de Cannes », sur overblog.com, (consulté le )
  29. Thierry Hay, « 40 street artistes à l'Espace Cardin pour l'Opus Délits Show », Francetvinfo.fr, (lire en ligne)
  30. « Performance de VLP (Vive La Peinture) : La chienlit c'est pas fini » [vidéo], sur YouTube
  31. « Une saga hypervitaminée », sur Overblog.com
  32. « La part des anges », sur Art-Flox, (consulté le )
  33. « Vernissage exposition Tondi 2014 à la Mairie du 18e Paris », sur Wherevent.com, (consulté le )
  34. « Le Baron Concert », sur LeBoost.com,
  35. « VLP, performances au festival Le Bruit de la Ville », sur Paristonkar.net,
  36. A.L., « Denain : des fresques embellissent trois murs de la ville », La Voix du Nord, (lire en ligne)
  37. « La Street c'est chic », sur Artalog,
  38. « La street c'est chic - Le street c'est chic », sur L'Officiel Galeries et Musées, (consulté le )
  39. Le Parisien, « L'étonnant chantier musical du Bal Nègre », Le Parisien, (lire en ligne)

Voir aussi

Liens externes

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