Miss.Tic

Miss.Tic, née le à Paris (France), est une artiste de street art particulièrement connue pour ses œuvres au pochoir qu'elle tague sur les murs de la capitale française. Plasticienne et poète d'art urbain, ses œuvres apparaissent dans le paysage pictural et urbain à partir de 1985.

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Miss Tick et Mystique.

Biographie

Née à Paris d’un père immigré tunisien, tantôt ouvrier, tantôt fort des Halles, et d’une mère « paysanne éclairée »[1],[2], Miss.Tic grandit sur la Butte Montmartre.

En 1964, sa famille s’installe à la Cité des aviateurs à Orly. En 1966, sa mère, son frère et sa grand-mère meurent dans un accident de voiture ; les séquelles de ce drame feront d’elle une « gauchère obligée »[1]. En 1972, son père meurt d’une crise cardiaque ; elle a seize ans. À la fin de ses études secondaires, elle se forme pendant plusieurs années au gré de travaux d’arts appliqués – décor de théâtre[2], maquette, photogravure[3] –, puis part s'installer en Californie au début des années 1980.

De retour en France, à la suite d’un dépit amoureux, Miss.Tic décide d’utiliser ce dissentiment comme une pratique artistique, avec le pochoir à la bombe aérosol comme technique, et les murs comme support[4]. Le pseudonyme qu'elle se choisit, emprunté au personnage de sorcière railleuse Miss Tick[1] du Journal de Mickey, est dans l’esprit de ces années-là.

En 1985, Miss.Tic utilise les murs des quartiers de Ménilmontant, Montmartre, le Marais, Montorgueil, la Butte-aux-Cailles[5], pour raconter sa vie, ses désirs, ses ruptures sentimentales, ses travers, ses fantasmes, comme lieu d’expression directe et synthétique[4]. Miss.Tic joue sur les stéréotypes de la femme séductrice, notamment le fétichisme. Son œuvre provoque un questionnement, foulant aux pieds les archétypes de la « femme marchandise »[1].

Toutefois, en ville, la multiplication des tags et des bombages est perçue par les autorités comme l’une des expressions de l’insécurité. Cette situation génère des complications. En 1997, Miss.Tic est arrêtée. Le procès pour détérioration d’un bien par inscription, signe ou dessin, se conclut, en janvier 2000, devant la cour d’appel de Paris par une amende de 4 500 [4],[6].

Au milieu des années 2000, les institutions commencent à reconnaître l'art urbain. Miss.Tic se défait d’une marginalité jusqu'alors inconfortable[4], expose dans des galeries. Elle reçoit des commandes publiques[4]. Des marques s’intéressent à son travail, à son image de Parisienne et de sorcière ludique : loueur automobile, maroquinier, couturier, papetier[7]. Les expositions dans des galeries de renom se font plus fréquentes. Des foires d'art contemporain l’invitent, à Venise ou à Miami. En 2007, Miss.Tic entre dans la collection du Victoria and Albert Museum de Londres. Le cinéaste Claude Chabrol lui demande de réaliser l’affiche de son film La Fille coupée en deux[8].

Le , La Poste émet lors de la Journée des femmes des timbres reproduisant des œuvres de Miss.Tic, inspirées de ses pochoirs[9],[10]. Au cours de l'été 2011, l'Institut français de Berlin expose pendant dix semaines, sous le titre « Bomb it », une quarantaine de ses œuvres produites ces dix dernières années[11].

Le , l'Agglomération de Montpellier choisit Miss.Tic pour la réalisation du design de la 5e ligne de tramway de son réseau[12], prévue en 2017. Elle succède ainsi à Gérard Garouste et Bonetti (design lignes 1 et 2), et à Christian Lacroix (design lignes 3 et 4).

Principales expositions personnelles[13]

  • 1986 : Première exposition, librairie Épigramme, Paris
  • 1989 : « Fragments et Multiples », galerie Couleur, Paris
  • 1990 : « Miss.Tic », galerie Christophe, Paris
  • 1991 : « Miss.Tic », galerie Sanguine, Paris
  • 1994 : « Tout achever sauf le désir », EPITA, Paris
  • 1995 : « Je ferai les trottoirs de l'histoire de l'art », FIAP, Paris
  • 1997 : « L’art me ment », galerie Sacha Tarasoff, Paris
  • 1999 : « Je ne fais que passer », galerie La Pochade, Paris
  • 2000 : « Muses et Hommes », espace Paul Ricard, Paris
  • 2000 : « Dangereuse sous tous rapports », palais de justice, Lyon
  • 2001 : « Les actes gratuits ont-ils un prix ? », galerie Artazart, Paris
  • 2001 : « Je t’aime temps », rétrospective 1985/2001, espace Envie d’art, Paris
  • 2001 : « Héroïne », galerie Bernard Guillon, Paris
  • 2002 : « Miss.Tic Erotic », galerie Artitude, Paris
  • 2003 : « Vain cœur vain cul », galerie Au-dessous du Volcan, Paris
  • 2003 : « Une Nuit avec Miss.Tic », galerie Artazart, Paris
  • 2003 : « Miss.Tic », galerie Papegoyen, Oslo, Norvège
  • 2004 : « Femme mur », Nuts Gallery, Paris
  • 2004 : « Miss.Tic Attak », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
  • 2005 : « Maudites sorcières », galerie W, Paris
  • 2005 : « Quand on aime, on a toujours 20 ans », galerie W, Paris
  • 2006 : « Parisienne », galerie Lélia Mordoch, Paris
  • 2006 : « Femmes capitales », mairie du XIIIe, Paris
  • 2007 : « Miss.Tic Présidente », galerie de la Butte aux Cailles, Paris
  • 2007 : « Toi et Moi » (avec Jean Faucheur), galerie Chappe, Paris
  • 2008 : « Je crois en l'éternel féminin », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
  • 2008 : « Je prête à rire, mais je donne à penser », galerie W, Paris
  • 2009 : « Go Homme », galerie Lélia Mordoch, Paris
  • 2010 : « Folle à délier », galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris
  • 2010 : « Parisienne », Ion Art Gallery, Singapour
  • 2011 : « Bomb it », Institut français, Berlin
  • 2012 : « Secret d'atelier », galerie Lélia Mordoch, Paris ;
  • 2014 : « Miss.Tic », Institut français de Barcelone, Espagne
  • 2014 : « Les Uns et les Unes (suite) », galerie L'Œil 0uvert, Paris
  • 2014 : « En cartoon, elles cartonnent », galerie Brugier-Rigail, Paris
  • 2015 : « Flashback », galerie Lélia Mordoch, Paris[14]
  • 2017 : « Rétrospective », Galerie Berthéas, Vichy[15]
  • 2017 : « Muses et Hommes », galerie Lélia Mordoch, Paris[16]
  • 2018 : « Des Mots Coeurs », galerie Brugier-Rigail, Paris[17]
  • 2018 : « Bombe Textuelle », Art to Be Gallery, Lille[18]
  • 2019 : « Rock’n’Girls », galerie Lélia Mordoch, Paris[19]
  • 2020 : « Art Urbain », Le Comoedia Espace d’Art, Brest (du 06/02 au 02/05)

Collections et commandes publiques

Foires d'art contemporain

  • 2007
    • Art Miami, galerie Lélia Mordoch, Miami, USA
    • Palmbeach 2, galerie Leila Mordoch, Palm Beach, USA
    • Venice international art fair, galerie Leila Mordoch, Venise, Italie
    • Les Élysées de l'art, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
    • Bridge Art art fair, galerie Lélia Mordoch, Miami, USA
  • 2008
    • Palmbeach 3, galerie Leila Mordoch, Palm Beach, USA
    • Slick Art Fair, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
  • 2009
    • Les Élysées de l'art, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
    • Slick Art Fair, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
  • 2010
    • Art Miami, galerie Lélia Mordoch, Miami, USA
    • Les Élysées de l'art, galerie Lélia Mordoch, Paris, France
  • 2015

Publications

  • Miss.Tic, "re garde moi", Édition Alternatives, Paris , préface Régine Deforges , (ISBN 978-286-227361-7), 70 pochoirs entre 1986 et 2003. Épuisé.
  • Miss.Tic Attak, éditions Alternatives, 2004, (ISBN 978-286-227427-0) Épuisé.
  • Miss.Tic.in Paris, de Miss.Tic, Ed.Paris-Musées et Critères éditions, 2005, (ISBN 978-2-917829-06-6) Épuisé.
  • Parisienne, 96 p., éditions Alternatives, 2006, (ISBN 978-286-227496-6) Épuisé.
  • Je prête à rire mais je donne à penser, éditions Grasset, 2008, (ISBN 978-2-246-70821-6)
  • À la vie, à l'Amor, Critères éditions, collection Opus Délits, Grenoble, 2010, (ISBN 978-2917-829080). Textes et photos Miss.Tic, préface de Pierre-François Moreau.
  • FLASHBACK, 30 ans de création, Éditions Critères, collection Urbanités, 2015. (ISBN 9782370260239)
  • Des Mots Cœurs, Éditions Galerie Brugier-Rigail, Paris, 2018, (ISBN 979-10-95069-06-5). Préface de Pierre-François Moreau.
  • Miss Tic, Histoires de Rencontres, Éditions Lélia Mordoch, Paris, 2019 (ISBN 978-2-909138-33-6).

Bibliographie

  • Miss.tic, Jean-Marie Lerat (photographies), Je ne fais que passer, Paris, éditions Florent-Massot, , 96 p., 21 × 24 cm (ISBN 978-2-908382-79-2)
  • Christophe Genin, Miss.Tic : Femme de l’être, Paris, Les Impressions Nouvelles, coll. « Réflexions faites », 2008 - réédité en 2014, 192 p., 17 × 24 cm (ISBN 978-2-87449-231-0)

Notes et références

Notes

    Références

    1. Luc Le Vaillant, « Une femme mur », Libération, (lire en ligne)
    2. Véronique Cauhapé, « Du Théâtre de rue, au sein de la troupe Zéro de conduite », Le Monde, 17 avril 2009.
    3. Miss.Tic in Paris, Critères éditions, collection Urbanité, en coédition avec Paris Musées, 2005.
    4. Christophe Genin, Miss.Tic, femme de l'être, Les Impressions Nouvelles, 2008.
    5. Miss.Tic, Parisienne, préface de Leila Mordoch, éditions Alternatives, 2006.
    6. « Miss-Tic, princesse du graffiti », Le Monde, (lire en ligne)
    7. Madame Figaro, décembre 2008.
    8. Véronique Cauhapé, « Miss.Tic, tatoueuse de villes », Le Monde, (lire en ligne)
    9. Pierre Jullien, « Miss.Tic timbrée pour la Journée de la femme », lemonde.fr, 22 février 2011
    10. « Des héroïnes urbaines sur les timbres pour la Journée de la Femme », menly.fr, 30 janvier 2011.
    11. Reportage et interview lors l'exposition à l'Institut français de Berlin sur la chaîne allemande Das Erste.
    12. Article du MidiLibre, 18 octobre 2013.
    13. Christophe Genin, Miss.Tic femme de l'être, éditions Les Impressions Nouvelles, 2008, www.lesimpressionsnouvelles.com, Des Mots Cœurs Éditions Galerie Brugier-Rigail, Paris, 2018, www.galerie-brugier-rigail.com
    14. « Miss Tic : Flash Back chez Lelia Murdoch Prolongation jusqu’au 30 janvier 2016 », sur La Panse de l'Ours
    15. « La plasticienne Miss-Tic à la galerie Berthéas à Vichy », La Montagne, (lire en ligne)
    16. « Paris : Miss Tic expose ses « Muse et Hommes » dans le VIe », Le Parisien, (lire en ligne)
    17. « Miss. Tic - Des mots et des cœurs », sur CultureXhange
    18. « Miss.Tic : L’exposition qui réinterprète les stéréotypes sur les femmes », sur Arts in the City
    19. « Miss-Tic Rock'n'Girls », sur Arts in the City

    Annexes

    Article connexe

    Liens externes

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