Unités de volontaires polonais au service de la France (1939-1940)
Le , le Journal Officiel publie le décret qui institue la mobilisation obligatoire des ressortissants polonais en France. Des affiches bilingues (en polonais et en français) sont apposées dans les mairies de communes à forte densité de Polonais : « Au nom du Gouvernement de la République de Pologne, en exécution de la décision du Président du Conseil des Ministres des Affaires Militaires de Pologne et en vertu de l’Accord signé entre la Pologne et le France le : Il est prescrit à tout citoyen polonais recensé à partir du dans les communes de […] de comparaître le […] devant la Commission de révision siégeant à [...], chargée de déterminer son aptitude physique au service militaire dans l’Armée polonaise en France. [Signé :] l'Ambassadeur de Pologne. Paris, le ».
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Le , les deux chefs de gouvernement, Édouard Daladier et le général Władysław Sikorski signent un accord permettant à la Pologne de reconstituer en France une nouvelle armée de toutes armes en procédant à :
- la conscription des émigrés ;
- l'enrôlement de volontaires venant de pays libres ;
- l'enrôlement de militaires polonais venant de Pologne, de Roumanie, de Hongrie et des Pays Baltes.
Des immigrés polonais, au nombre de 50 000, se font recenser à partir du . Par ailleurs, à l'issue de la campagne de Pologne, environ 32 000 Polonais s’évadent de Pologne par des chemins divers (Hongrie, Roumanie surtout), ou sont libérés sur intervention diplomatique française des camps d’internement d’Europe orientale. Ils sont souvent convoyés de Roumanie, Grèce et Yougoslavie par les Britanniques et enrôlés et équipés par la France (essentiellement en France, mais aussi dans les Forces Françaises du Levant).
Le statut de cette armée polonaise est celui d'une armée nationale étrangère, placée, en tant qu'armée d'un État allié, sous les ordres du commandement en chef de l'Armée française. " L'autorité polonaise était souveraine pour ce qui concernait la gestion des personnels et, moyennant certaines conditions d'uniformisation, l'entraînement des Forces. Au nom du même principe de souveraineté, le financement de la mise sur pied des Forces polonaises et de leur entretien était à la charge de la Pologne, ce qui, dans l'application, devait se traduire par l'avance de fonds nécessaires par l’état français et leur inscription à un compte de débit de l’état polonais ". Les forces polonaises doivent se composer comme suit : " L'objectif initial pour l'Armée de Terre était la constitution de sept grandes unités : quatre divisions d'infanterie, dont deux en première urgence, une brigade de chasseurs de montagne, une brigade blindée, ainsi qu'une brigade d'infanterie au Levant ; pour l'Armée de l'Air, la formation de deux groupes de chasse, ainsi qu'une ou deux escadrilles de coopération [1].
Armée de Terre
En , l’Armée polonaise en France recense 83 326 soldats parmi lesquels 55 000 sont équipés de 770 canons et mortiers, 90 chars et 135 avions, engagés dans la défense de la France ainsi qu’en Norvège[2].
Unités
- unités prêtes au :
- Brigade autonome de chasseurs de Podhale (4 612 hommes) du général Zygmunt Bohusz-Szyszko ; quatre bataillons de cette brigade se joignent au corps expéditionnaire franco-polonais convoyé à Narvik par les Britanniques et participeront à la Bataille de Narvik ;
- Brigade de montagne des Carpates (3 270 hommes, général Kopański), formée en au Levant (Syrie-Liban sous mandat français) ;
- la 1re DIP (division d'infanterie polonaise, ou DGP, division de grenadiers polonais (général Bolesław Bronisław Duch), 16 165 hommes), au sein de la IVe armée française ;
- d’autres unités en cours de formation lors de l’offensive allemande :
- la 2e DIP, division de chasseurs (général Bronisław Prugar-Ketling), prête seulement en juin ;
- la 3e DIP, en cours d'instruction à Coëtquidan, finalement pas prête avant la fin de la Bataille de France, mais dont quelques éléments ont combattu sur la Loire ;
- la 4e DIP, (général Rudolf Eugeniusz Dreszer) en cours d'instruction, finalement pas prête avant la fin de la Bataille de France[3], mais dont quelques éléments ont combattu sur la Loire ;
- la 10e Brigade de cavalerie blindée (Pologne) (5 305 hommes commandés par le général Stanisław Maczek), qui combat avec la 3e division cuirassée, dont :
- le 1er bataillon de chars (45 chars légers Renault R35) ;
- le 2e bataillon de chars, qui ne combattit pas, et fut reformé en Écosse en 1942 ; il formera l'ossature de la future 1re DB polonaise;
- 1 régiment de cavalerie ;
- des éléments organiques.
Campagnes et batailles
- Narvik
- Bataille de France
Environ 6 000 soldats polonais ont été tués ou blessés pendant la Bataille de France. Environ 13 000 hommes (soit l'équivalent d'une division) parvinrent à s'enfuir en Suisse (où ils restèrent internés). Aucune unité polonaise n'appliqua les consignes de l'armistice du , de 20 000 à 35 000 militaires polonais (selon les sources) parvenant à être évacués vers la Grande-Bretagne, où ils reformèrent, sous le commandement du général Sikorski, une nouvelle armée polonaise, qui allait devenir le 1er Corps polonais.
La brigade du général Stanisław Kopański rejoint les troupes britanniques de la 8e armée au Moyen-Orient après l’armistice du maréchal Pétain.
Armée de l'Air
Début , l’aviation polonaise en France compte 6 863 hommes. Ces effectifs montent à 8 684 aviateurs disposant de 135 avions[4].
Le Groupe de chasse polonais (GC I/145 Varsovie) sur Caudron-Renault C.714 Cyclone, plus cinq « patrouilles polonaises » intégrées dans les groupes de chasse français.
Notes et références
Références
- Extrait d'un article d'Alexandra Viatteau in DVD La Résistance polonaise en France, édité par la SHLP, sous la direction de Jean Medrala, 2013, (ISBN 978-2-915742-29-9)
- Czesław Szafran, Jan Szostak, Tomasz Kopański, Zbigniew Wojciechowski, Witold Rawski, Grzegorz Jasiński, l’Association des Anciens Combattants Polonais en France et leurs Familles, Le prix de la liberté. Les Polonais sur les fronts de la IIe Guerre mondiale, Mémorial de Coudehard-Montormel, 30 p., PDF (lire en ligne), p. 15.
- à peine 3 150 soldats reçoivent des armes
- Czesław Szafran, Jan Szostak, Tomasz Kopański, Zbigniew Wojciechowski, Witold Rawski, Grzegorz Jasiński, l’Association des Anciens Combattants Polonais en France et leurs Familles, Le prix de la liberté. Les Polonais sur les fronts de la IIe Guerre mondiale, Mémorial de Coudehard-Montormel, 30 p., PDF (lire en ligne), p. 18.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Medrala et Alexandra Kwiatkowska-Viatteau, Association pour des études sur la Résistance intérieure (France) (responsable), La Résistance polonaise en France (Fichier d’ordinateur : Disque 5,25 po : CD pour ordinateur + 1 livret pédagogique), Paris, Association expositions de Résistance intérieure (AERI), coll. « Histoire en mémoire (1939-1945) », , 1re éd., 34 p. (ISBN 978-2-915742-29-9 et 2-915742-29-4)
Liens externes
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