Troupes de montagne (France)

Les troupes de montagne sont un corps de l'Armée de terre française constitué par l'ensemble des unités spécialisées dans le combat en montagne. Les soldats de montagne sont issus de l'arme de l'infanterie, mais aussi de la cavalerie, du génie, de l'artillerie, des transmissions ou du matériel. À l'exception des légionnaires du 2e régiment étranger de génie qui portent le béret vert[1], les soldats de montagne, qu'ils soient chasseurs alpins, fantassins, cavaliers ou artilleurs de montagne, sont reconnaissables à leur large béret noir, surnommé la « tarte ». Si la couleur et la forme sont identiques, l'insigne diffère selon l'arme d'appartenance.

Créées en 1888 pour défendre la frontière des Alpes face à la menace italienne et ses Alpini[2], les troupes de montagnes ont connu de nombreuses organisations et unités différentes dans leur histoire. Les dernières unités existantes sont aujourd'hui regroupées au sein de la 27e brigade d'infanterie de montagne[3],[4].

Les troupes de montagne possèdent leur propre musée[5] à Grenoble ainsi que leur mémorial au mont Jalla[6].

Historique des troupes de montagne

Les origines

Le , un rapport alarmant du général Berge au ministère fait état du retard pris par la France sur le royaume d'Italie dans l'organisation de la défense de la frontière des Alpes. En 1879, le lieutenant-colonel Zédé fait séjourner le 12e bataillon de chasseurs à pied, les 52e, 72e et 97e régiments d'infanterie ainsi que deux batteries d'artillerie dans les hautes vallées du Briançonnais. Les troupes de montagnes françaises sont nées[7].

En 1888, face à la menace italienne grandissante plusieurs unités sont spécialisés dans le combat en montagne pour défendre la frontière :

Il faut distinguer les chasseurs alpins organisés en bataillons (BCA), parfois regroupés en demi-brigades, et l'infanterie alpine, organisée en régiments (RIA). Les deux types d'unités se retrouvant au sein des mêmes divisions alpines.

Alors que les régiments d'infanterie alpine portent l'uniforme de l'infanterie (pantalon garance et vareuse noire), les bataillons de chasseurs alpins portent la tenue bleue des bataillons de chasseurs à pied dont ils continuent à faire partie. Seule la coiffure, le béret de laine bleu foncé, est commune aux deux types d'unités. La célèbre « tarte » (béret large) est ornée du cor de chasse argent pour les BCA, alors que celles des RIA se distingue par la grenade de l'infanterie.

La doctrine d'emploi des RIA et des BCA est différente. Les RIA ont vocation à occuper des postes fixes, y compris en hiver alors que les BCA, plus mobiles, ont vocation à « nomadiser » au cours de la bonne saison pour améliorer leur connaissance du milieu et les itinéraires possibles d'une invasion italienne.

Dans les années 1890, l'infanterie alpine comprend :

  • trois régiments de la brigade de Lyon :
    • le 157e RIA (ou 15/7, responsable de la défense de l'Ubaye),
    • le 158e RIA (ou 15/8, responsable de la défense de la Tarentaise et de la Maurienne),
    • le 159e RIA (ou 15/9, responsable de la défense du Briançonnais) ;
  • et le 97e RIA de Chambéry.

Seconde Guerre mondiale

Les unités des troupes de montagne qui ont participé au second conflit mondial ont été les suivantes :

Les unités alpines actuelles

Brigade

Régiments (RCh, RAM et RMAT)

Bataillons de chasseurs alpins (BCA)

Traditions

  • Signe distinctif : la tarte
  • Saint patron et fête des troupes de montagne : saint Bernard et en conséquence à la Saint-Bernard

Brevets militaires de compétence en montagne

Les brevets « montagne » sanctionnent la réussite d'une formation en été et en hiver[10] ; ils comprennent :

  • le brevet d'alpiniste et de skieur militaire (BASM) qui permet au soldat de montagne d'être autonome au sein d'un détachement été comme hiver. Il se compose du :
    • brevet de skieur militaire (BSM), formation d'une durée de 4 semaines,
    • brevet d'alpiniste militaire (BAM), formation d'une durée de 3 semaines ;
  • le brevet de chef d'équipe haute montagne (BCEHM) ouvert après un an de détention du BASM, il permet au chef d'équipe de conduire une cordée en montagne sous les ordres d'un chef de détachement. Il se compose des brevets de :
    • chef d'équipe haute montagne été (CEHM été), formation d'une durée de 3 semaines,
    • chef d'équipe haute montagne hiver (CEHM hiver), formation d'une durée de 3 semaines ;
  • le brevet de qualification des troupes de montagne (BQTM) uniquement pour les cadres, ce brevet sanctionne une formation poussée de chef de cordée dispensée à l'École militaire de haute montagne (EMHM). Ce brevet permet à ses titulaires de s'entrainer au sein d’une équipe qualifiée en l'absence de chef de détachement, on distingue :
    • la « qualification été », stage d'une durée de 4 semaines,
    • la « qualification hiver », stage d'une durée de 4 semaines ;
  • les brevets de chef de détachement haute montagne (BCDHM, pour les sous-officiers), ou de chef d'unité de haute montagne (BCUHM, pour les officiers), ces brevets correspondent à la même formation. Ils permettent à leurs titulaires de conduire des détachements de leur niveau (un groupe pour un sergent, une compagnie pour un capitaine) de façon totalement autonome ; ils nécessitent :
    • un stage estival de 6 semaines à l'EMHM,
    • un stage hivernal de 6 semaines à l'EMHM ;
  • le brevet « moniteur guide militaire » (MGM) pour les experts « montagne » de la brigade ; il nécessite :
    • un stage estival de 3 semaines à l'EMHM,
    • un stage hivernal de 3 semaines à l'EMHM ;
  • le brevet supérieur de technicien de l'Armée de terre (BSTAT) « option montagne » ;
  • le brevet de « guide de haute montagne » obtenu auprès d'instances civiles agréées.

Il existe également d'autres brevets et qualifications qui, sans être spécifiques aux troupes de montagne, ont été créés et développés au sein de l'École militaire de haute montagne (EMHM), notamment les brevets de pilotage de parapente aux nombre de trois (brevets A, B ou C) qui sanctionnent une progression du niveau de qualification. Exemple : le brevet C correspond aux vols solos toutes météos, tous sites ainsi que le vol de nuit.

Notes et références

Notes

  1. La 5e DBCA quitte la DIA en .

Références

  1. « 2eREG », sur legion-etrangere.com.
  2. « Création des troupes alpines », sur museedestroupesdemontagne.fr.
  3. « 27e brigade d'infanterie de montagne », sur defense.gouv.fr.
  4. « 27e BIM », sur facebook.com.
  5. « Musée des troupes de montagne », sur bastille-grenoble.fr.
  6. « FRESM », sur federationsoldatdemontagne.fr.
  7. « Création des troupes alpines », sur memoire-des-alpins.com.
  8. Yvick Herniou, Bataillons de chasseurs : les diables bleus, une troupe d'élite, Boulogne-Billancourt, ETAI, , 183 p. (ISBN 978-2-7268-8923-7).
  9. « 7e régiment du matériel », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  10. « La formation montagne », sur emhm.terre.defense.gouv.fr.

Articles connexes

Bibliographie

  • Capitaine Marc de Buttet (du 3e bataillon territorial de chasseurs alpins), Les Alpins. Étude militaire sur les troupes cantonnées dans les Alpes et chargées de les défendre, éd. Masson, Thonon-les-Bains, 1894, 224 p.
  • Collectif, Troupes de montagne, combattants d'altitude. La 27e brigade d'infanterie de montagne, éd. Mission Spéciale, 2007.
  • Jean Mabire, Chasseurs alpins, éd. France-Loisir, 1984.
  • Marie-Hélène Léon, Les Chasseurs alpins. Mythe et réalités des troupes de montagne, L'Harmattan, 1998.
  • Jean Pochard, « Les Diables bleus : les Chasseurs alpins en Savoie », dans Mémoires et documents de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « L'histoire en Savoie » (no 57), , 20 p. (ISSN 0046-7510).
  • Colonel Pierre Tanant, Vercors. Haut lieu de France, Arthaud [1948, 1950, 1957, 1964, 1966, 1971] et Lavauzelle [1983].

Liens externes

  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail de la montagne
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