Trois pièces pour orgue mélodium

Les Trois pièces pour orgue mélodium ont été composées par Hector Berlioz en 1844. L'orgue-mélodium, instrument inventé par Édouard Alexandre, est présenté la même année dans le Traité d'instrumentation et d'orchestration. Berlioz l'emploie également dans L'Enfance du Christ.

Trois pièces
pour orgue mélodium
H98, H99, H100

Manuscrit autographe de l'Hymne pour l'élévation.

Genre Pièces pour orgue-mélodium
Nb. de mouvements 3
Musique Hector Berlioz
Durée approximative 12 minutes
Dates de composition 1844

Les Trois pièces sont référencées H98 à H100 dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue américain Dallas Kern Holoman.

Présentation

Le Traité d'instrumentation et d'orchestration s'intéresse aux « instruments d'Alexandre » : l'orgue[1] et le mélodium d'Alexandre[2]. En novembre 1844[3],[4], Berlioz compose trois pièces pour cet instrument dont il apprécie la sonorité et la technique[5] :

  1. « Sérénade agreste à la Madone, sur le thème des pifferari romains » — Andantino en mi bémol majeur, à
     ;
  2. ToccataAllegro non troppo en do majeur, à deux temps () ;
  3. « Hymne pour l'élévation » — Larghetto fugato en majeur, à
    .

Par son instrumentation, il s'agit d'une « œuvre d'église[6] », et l'une des rares partitions de Berlioz destinées à un instrument seul[5].

L'Enfance du Christ est composé avec une partie pour orgue mélodium[5] dont l'inventeur, Édouard Alexandre, sera l'exécuteur testamentaire du compositeur[7].

Analyse

Sérénade agreste à la Madone

Pour François Sabatier, la Sérénade agreste à la Madone est « un souvenir d'Italie plein de charme et de pittoresque ». La pièce « oppose deux éléments thématiques empruntés aux pifferari[note 1] romains[9] », dans une forme ABAB, « selon une technique de musette avec bourdons pastoraux[10] ».

Hector BerliozSérénade agreste à la Madone, H 98 (mes.9-12).
Berlioz — Sérénade agreste à la Madone H98
noicon

Toccata

La deuxième pièce, Toccata, se déploie sur un flot de « croches continues dans une ambiance classique[10] ». Cette partition, « l'une des rares pages de Berlioz pourvues d'un titre non descriptif, constitue une sorte d'exercice de virtuosité enlevé[5] ».

Hector BerliozToccata, H 99 (premières mesures).
Berlioz — Toccata H99
noicon

Hymne pour l'élévation

L'Hymne pour l'élévation, enfin, se rapproche « d'une fonction cultuelle et d'un style conforme à la tradition de l'Église ». François Sabatier rapproche l’œuvre de certaines pages symphoniques de L'Enfance du Christ et constate que ce Larghetto fugato « s'articule en trois parties : exposition régulière, second groupe d'entrées, contre-exposition réduite et section terminale[10] ».

Postérité

En 1973, Harry Halbreich présente ces Trois pièces comme « trois pages brèves mais non sans intérêt et qui mériteraient un enregistrement, ne serait-ce qu'à titre de curiosité[11] ».

Discographie

Orgues-mélodium Alexandre Père et Fils, présentés pour l'Exposition universelle de 1855.
  • Hector Berlioz : ToccataOrgan History : French Romanticism, par Arturo Sacchetti (orgue), Arts 447113-2, 2014.
  • Hector Berlioz : The complete works, CD 5, Neil Wright (orgue), Warner Classics B07JZB1VWN, 2019.

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

  • Pierre Citron, Cahiers Berlioz no 4, Calendrier Berlioz, La Côte-Saint-André, Musée Hector-Berlioz, (ISSN 0243-3559).
  • Collectif, Hector Berlioz, Paris, Hachette, coll. « Génies et réalités », , 272 p.
    Harry Halbreich, Catalogue commenté et discographie critique, p. 241–265.
  • Pierre-René Serna, Berlioz de B à Z, Paris, Van de Velde, , 264 p. (ISBN 2-85868-379-4).

Notes et références

Notes

  1. Musiciens ambulants italiens jouant de la musette et du piffero[8].

Références

  1. Berlioz 1844, p. 290.
  2. Berlioz 1844, p. 291.
  3. Citron 2000, p. 111.
  4. « Berlioz 3 morceaux pour le mélodium d’Alexandre », sur www.hberlioz.com
  5. Serna 2006, p. 135.
  6. Serna 2006, p. 147-148.
  7. Serna 2006, p. 240.
  8. « PIFFERO : définition », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  9. Michel Austin et Monir Tayeb, « Berlioz en Italie : Les Abruzzes et les pifferari », sur www.hberlioz.com (consulté le )
  10. Sabatier 1991, p. 166.
  11. Halbreich 1973, p. 265.

Liens externes

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