Culte

Un culte est un ensemble de pratiques d'hommage ou de vénération rendu par un groupe à une divinité, un être vivant mythique ou réel, un inanimé ou un phénomène à qui ce groupe reconnaît une dimension « de supériorité, d'excellence ou de sacré »[1] et attribue des qualités remarquables ou exceptionnelles qui peuvent être considérées comme exemplaires. Le culte est un des éléments des religions. Par extension, le terme peut s'appliquer à des valeurs morales (justice par exemple) ou sociétales (patrie par exemple).

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Un dévot sikh rendant un culte au Temple d'or d'Amritsar (2007).

Dans le protestantisme, le terme de culte est très largement utilisé pour désigner l'ensemble des services religieux, publics ou privés (culte familial). Le terme de messe, auquel est attachée la notion très catholique de répétition du sacrifice du Christ, est donc banni du protestantisme au profit du terme de culte, sauf dans l'anglicanisme qui a gardé l'usage traditionnel du mot Holy mass ("Sainte messe") tout en en faisant évoluer la signification. Les paroisses protestantes proposent un culte dominical qui a vocation à réunir toute la communauté les dimanches matins le plus souvent à 10 heures ou 10 heures 30.

Le terme culte peut prendre une connotation péjorative lorsqu’il est considéré comme outrancier ou adressé à un objet indigne : « culte de l'argent », « culte du Veau d'or » ou « culte de la personnalité ». Les religions dont les pratiques ou croyances sont considérées comme répréhensibles sont parfois appelées « culte ».

En psychologie, le « culte du moi » est apparenté au narcissisme, et c’est aussi un thème littéraire fécond[2],[3],[4],[5],[6].

La baisse de la pratique religieuse que l'on observe particulièrement en Occident correspond à de l'athéisme, mais bien plus souvent aujourd'hui à de l'indifférence religieuse.

Étymologie

Culte vient du latin cultus, dérivé du verbe colere, qui veut dire au sens propre « cultiver » et par extension « rendre un culte ».

Rendre un culte, c'est donc « cultiver » une relation avec une divinité et vouloir la faire « fructifier » pour le plus grand bénéfice moral et matériel (paix, richesse, prospérité, bonheur, « salut », santé, etc.) de l'individu ou de la communauté qui le pratique.

Contexte strictement religieux

Les cultes sont pratiqués dans des lieux réservés à cet effet ; ici un lieu de culte musulman : la salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan, en Tunisie.
Le Chœur de la basilique Saint-Quentin de Saint-Quentin (Aisne).

On appelle culte l'ensemble des pratiques publiques et/ou privées d'une religion par lesquelles se manifeste le rapport des croyants à leurs dieux, soit pour les invoquer, soit pour les prier, soit pour les remercier. Il est l'élément central de toute religion, le moment où les fidèles se réunissent et communient avec les divinités et entre eux.

Certains rites sont publics, ils concernent la totalité des membres du groupe religieux en question. D'autres sont réservés à une sphère particulière du groupe, à commencer par les cultes familiaux.

De plus, certains pratiques rituelles peuvent relever de l'ésotérisme, c'est-à-dire être réservées à des initiés. Ainsi, aux premiers siècles du christianisme, les catéchumènes ne pouvaient assister à la célébration de l'eucharistie, privilège des baptisés. La célébration des mystères antiques relevait de cette catégorie.

Les principaux actes cultuels sont :

On appelle liturgie le déroulement du culte tel que chaque tradition le fixe. Le culte est ritualisé : il renvoie à un mythe qui le fonde et le justifie, l'explique, et en fixe le sens.

La célébration du culte est souvent réservée à un personnage spécial, le prêtre du culte qui peut avoir été choisi de diverses manières (appartenance à une classe sacerdotale, élection, choix par la divinité ou ordination). Dans le culte familial, le père de famille est souvent le célébrant. Il agit dans ce cadre ex officio : sa fonction de pater familias le désigne automatiquement pour présider le culte familial.

La théologie catholique fait une distinction entre le culte de latrie, dû à Dieu et à la Sainte Trinité, et le culte de dulie, simple vénération due aux saints[7]. Le protestantisme, qui ne reconnaît pas le culte des saints, ne fait pas cette distinction[8].

Par extension, on appelle « culte » le fait de croire en une divinité et de l'honorer en général.

Notes et références

  1. Page 1784, Tome 5 : Alpha Encyclopédie, éd. Grange Batelière (Paris), Kister (Genève), Érasme (Bruxelles - Anvers), 1969-1970
  2. Mokhtar Atallah, « « Le Culte du Moi » dans la littérature française », essai, in La Nouvelle-République, Nouvelle Série, 1999, no 460 (11 août) + no 461 (12 août) + no 463 (15 août) + no 464 (16 août), Alger, (ISSN 1112-2013).
  3. Le culte du Moi dans la littérature francophone
  4. à propos de Chateaubriand
  5. concernant Stendhal
  6. Le Culte du moi, trilogie romanesque de Maurice Barrès, publiée de 1888 à 1891
  7. Dulie et hyperdulie dans l'Encyclopædia Universalis
  8. (fr) Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, éd. Larousse, 1869, p. 648

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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