Tour Perret (Amiens)

La tour Perret est un immeuble résidentiel et de bureaux situé à Amiens, place Alphonse-Fiquet, face à la gare du Nord, à faible distance du centre-ville.

Pour les articles homonymes, voir Tour Perret.

Conception et construction

La tour Perret est conçue par l'architecte Auguste Perret, en 1942 dans le cadre du projet de reconstruction de la place Alphonse-Fiquet et de la gare d'Amiens à la suite des destructions massives du début de la Seconde Guerre mondiale. Les travaux furent menés par l'entreprise Perret-Frères (dont les associés sont Auguste, Gustave et Claude) qui travaille en collaboration avec l'entreprise Bouvet d'Arras.

Après les travaux de terrassement et de fondation («  fondations plongeant à plus de 19 mètres sous terre ») commencés en , la première pierre est posée le en présence d'Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction, qui salue la naissance « du plus haut gratte-ciel d'Europe »[2].

La construction de la tour fut financée par les fonds publics du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, pour un coût de 225 millions de francs.

La tour est achevée en  : une cérémonie, incluant une messe, est organisée pour marquer l’événement ; son inauguration est dans les faits reportée huit ans plus tard [2].

Aménagement intérieur et premiers emménagements tardifs

La tour reste d'abord inhabitée : contrairement au souhait initial d'Auguste Perret, il est décidé d'y prévoir des logements mais elle n'emporte pas l'adhésion des Amiénois[2]. Le prix de revient du mètre carré est supérieur de 15 à 20 % à celui des constructions traditionnelles et la cherté des loyers décourage autant les amateurs que ses formes modernistes[2]. Après la mort d'Auguste Perret en 1954, le bâtiment est proposé sans succès par l'État au conseil général de la Somme pour qu'y soient installées les archives départementales[2]. D'autres projets de cession n'aboutissent pas, et certains n'excluent plus la démolition de la tour[2]. Elle reste presque vide[2], sans fonction précise[3].

Elle est rachetée en 1959 par l'architecte François Spoerry, agissant pour le compte du « Financement immobilier Spoerry » (une société immobilière) et avec pour objectif de « tenter de lever la lourde hypothèque que la tour Perret fait peser sur tous les projets de construction d'immeubles-tours en France »[2],[4]. Celui-ci réalise les cloisonnements intérieurs, et transforme l'immeuble en copropriété privée[5]. Après les travaux d'aménagement intérieur, la tour Perret est finalement inaugurée le [2]. Les premiers occupants s'y installent en 1962[2]. Des visites touristiques sont organisées jusqu'en 1974[2]. La tour est inscrite au registre des monuments historiques en 1975[2].

Un exploit technologique

La tour constitua à l'époque un exploit quant à l'utilisation du béton armé[réf. nécessaire]. Il s'agit du premier immeuble français en béton de plus de 100 m de hauteur[6]. Elle est considérée à sa construction comme le « premier gratte-ciel français »[7]. Initialement haute de 104 mètres et 30 étages, elle est surélevée à 110 mètres au début du XXIe siècle ; elle est également nettoyée et dotée d'un "sablier de lumière" conçu par Thierry van de Wingaert en 2005[2]. Elle fut au départ considérée comme le plus haut gratte-ciel d'Europe de l'Ouest[2].

Aménagement ultérieur du sommet

En 2005, le projet de modification du sommet de la tour Perret fut achevé. Un cube en verre qui égrène les heures au moyen d'une respiration lumineuse rehausse son sommet de six mètres. Ce cube, composé d'un matériau novateur, le verre « actif », est posé sur les derniers étages de la tour. Ce matériau est constitué d'un film de cristaux liquides et de deux feuilles de verre feuilleté. En fonctionnement lumineux, il est alimenté en basse tension ; sinon, lorsque le verre est hors tension, il reste opaque. Un ordinateur met en œuvre un dispositif associé à un jeu de lumières qui, passant en revue toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, donne une variation de luminosité à chaque changement d'heure par un système de néons. Grâce à une répartition adaptée de la puissance et des sources lumineuses, la mise en lumière du corps de la tour a été étudiée afin de ne produire aucune gêne pour ses habitants[8].

Cet aménagement, financé par la copropriété, respecte la géométrie du bâtiment et lui rend hommage. La tour Perret bénéficia, en outre, d'un important programme de restauration de ses façades.

Ouverture au public

L'accès au sommet n'est plus ouvert depuis de très nombreuses années. Cependant, plusieurs appartements s'y trouvent, dont un appartement au 19e étage  baptisé « Tour Perret 360° »  qui offre une vue à 360 degrés sur l'agglomération amiénoise, comme son nom l'indique.

Galerie photos

Notes et références

  1. Notice no PA00116079, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Philippe Nivet, « La reconstruction d'Amiens : la tour et la gare Perret », sur fresques.ina.fr, (consulté le ).
  3. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA80000177
  4. Jean-François Pousse, « L'invention de la tour européenne (5/30) : Tour Perret (1952), Amiens (France) », sur Le Moniteur.fr, (consulté le ).
  5. https://www.lesechos.fr/1999/04/la-tour-perret-damiens-va-enfin-etre-terminee-767823
  6. Franck Sahaguian, « Amiens – 80 – Tour Perret (IDF/IDP) », sur canope.ac-amiens.fr (consulté le ).
  7. https://www.ina.fr/video/AFE85004342
  8. Piloté et financé par la ville d'Amiens, le projet a été conçu par l'architecte Thierry Van de Wyngaert. La mise en lumière a été réalisée par l'agence « Grandeur Nature » ; la réalisation technique et la mise en service, par « Forclum Picardie »

Annexes

Bibliographie

Liens internes

Liens externes

  • Portail des gratte-ciel
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail d'Amiens
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.