Totipotence

La totipotence, énoncée en 1902 par Gottlieb Haberlandt, est, en biologie, la capacité d’une cellule à se différencier en n’importe quelle cellule spécialisée et de se structurer en formant un être vivant multicellulaire[1]. Elle peut ainsi permettre de reconstituer un organisme au complet à partir d'une cellule. La totipotence a un spectre plus large que la pluripotence, la multipotence, et l'unipotence.

Biologie

Chez les mammifères, l'ovocyte fécondé et chaque cellule fille (blastomère) de l'embryon pendant les toutes premières divisions cellulaires sont les seules vraies cellules totipotentes. Pour l'être humain, la totipotence des blastomères de l'embryon à deux ou à quatre cellules est attestée par les naissances de jumeaux monozygotes et de quadruplés monozygotes[2],[3].

Alors que la pluripotence, la multipotence, et l'unipotence sont des propriétés des cellules souches, chez les mammifères la propriété de totipotence ne concerne pas les cellules souches. En effet, cette propriété est perdue très rapidement in vivo au cours des premières divisions cellulaires. Les cellules totipotentes ne s'autorenouvellent donc pas mais se différencient vers le trophoblaste et la masse cellulaire interne du blastocyste. Alors que des protocoles existent pour maintenir en culture in vitro les cellules pluripotentes (par exemple les cellules souches embryonnaires), rien de tel n'existe pour les cellules totipotentes.

Les cellules végétales peu spécialisées sont totipotentes. C'est le cas par exemple des méristèmes et des jeunes cellules qu'ils ont produites, les cellules de parenchyme, les jeunes cellules de la moelle, les cellules compagnes des tubes criblés mais pas ces derniers. Dans le cas du greffage, dans un premier temps, ce sont essentiellement les cellules du parenchyme qui, en se dédifférenciant sous le contrôle du facteur de transcription WIND1, produiront un cal, c'est-à-dire amas de cellules indifférenciées et totipotentes.

Notes et références

  1. (en) Robin Lovell-Badge, « Many ways to pluripotency », Nature Biotechnology, vol. 25, no 10, , p. 1114–1111 (PMID 17921995, DOI 10.1038/nbt1007-1114).
  2. (en) Allan F. Mirsky, Linas A. Bieliauskas, Louis M. French, Daniel P. Van Kammen, Erik Jönsson et Göran Sedvall, « A 39-Year Followup of the Genain Quadruplets », Schizophrenia Bulletin (en), vol. 26, no 3, , p. 699–708 (PMID 10993407, DOI 10.1093/oxfordjournals.schbul.a033487).
  3. (en) Gary Steinman, « Spontaneous Monozygotic Quadruplet Pregnancy : An Obstetric Rarity », Obstetrics & Gynecology (en), vol. 91, no 5 Pt 2, , p. 866 (PMID 9572198, lire en ligne).

Articles connexes

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