Tony Johannot

Antoine Johannot, dit Tony Johannot, né le à Offenbach-sur-le-Main en Allemagne et mort le à Paris, est un graveur, illustrateur et peintre français.

Pour les articles homonymes, voir Johannot.

Biographie

Le père de Tony Johannot, François Johannot (né vers 1760, mort en 1838), dirigeait une manufacture de soieries en Allemagne, où la famille, originaire du Vivarais, était venue s’établir après la révocation de l’édit de Nantes[1],[2]. Il était aussi peintre, et participa au développement de la lithographie en France. Les deux frères aînés de Tony, Charles et Alfred, étaient des graveurs, et Alfred fut également peintre et dessinateur. Tony apprit la gravure avec ses frères et exécuta avec Alfred des gravures sur acier pour des œuvres de James Fenimore Cooper et de Walter Scott. Par la suite, Tony Johannot se tourna vers la gravure sur bois, pour revenir à l’eau-forte à partir de 1845.

Il fut un illustrateur des plus recherchés, du fait de l’élégance, de la diversité, du caractère vivant de ses dessins, qui furent gravés par lui-même ou par des graveurs tels que Jacques Adrien Lavieille, Émile Montigneul, Auguste II Blanchard, Augustin Burdet, Amédée Maulet, Jean-François Pourvoyeur et Alfred Revel. Théophile Gautier lui a rendu cet hommage :

« Tony Johannot est sans contredit le roi de l’illustration. Il y a quelques années, un roman, un poème ne pouvait paraître sans une vignette sur bois signée de lui : que d’héroïnes à la taille frêle, au col de cygne, aux cheveux ruisselants, au pied imperceptible, il a confiées au papier de Chine ! Combien de truands en guenilles, de chevaliers armés de pied en cap, de tarasques écaillées et griffues, il a semé sur les couvertures beurre-frais ou jaune-serin des romans du moyen âge ; toute la poésie et toute la littérature ancienne et moderne lui ont passé par les mains : la Bible, Molière, Cervantes, Jean-Jacques Rousseau, Walter Scott, Lord Byron, Bernardin de Saint-Pierre, Goethe, Chateaubriand, Lamartine, Victor Hugo, il les a tous compris. – Ses dessins figurent dans ces volumes admirables, et nul ne les trouve déplacés. – À côté de ces pages sublimes, de ces vers harmonieux, ils sont un ornement et non une tache ; ce que tant de génies divers ont rêvé, il a pu le rendre et le transporter dans son art[3]. »

En tant que peintre d'histoire, il exposa pour la première fois au Salon de 1831.

Œuvres

Tony et Alfred Johannot.

Seul ou avec d’autres, Tony Johannot a illustré de nombreux textes, tant pour des revues que pour des livres :

Livres

Livre de Charles Nodier illustré par Tony Johannot en 1853.
  • 1830 : Histoire du Roi de Bohême et de ses sept châteaux de Charles Nodier ;
  • 1832 : Les Consultations du Docteur-Noir. Première consultation : Stello ou les Diables bleus (Blue Devils) d'Alfred de Vigny.
  • 1834 : Théâtre complet de M. Eugène Scribe en 1834 - 2de édition, chez Aimé André
  • 1835-1836 : Œuvres illustrées de Molière
  • 1836-1837 : Don Quichotte de Cervantes
  • 1838 : Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre
  • 1839 : Manon Lescaut de l’Abbé Prévost
  • Le Sage " Le diable boiteux " illustré par Tony Johannot précédé d'une notice sur Le Sage par M. Jules Janin, Ernest Bourdin et Cie, Éditeurs, Paris, 1840
  • 1840-1842 : Les Français peints par eux-mêmes
  • 1841: Voyage sentimental de Laurence Sterne traduction Jules Janin
  • 1842 : L'Âne mort de Jules Janin
  • 1843 : Voyage où il vous plaira de Musset et Stahl chez Hetzel
  • 1842-1852 : La Comédie humaine de Balzac dans l'édition Furne
  • 1845 : La Bretagne ancienne et moderne de Pitre-Chevalier
  • 1847 : Faust de Goethe
  • 1849-1850 : Raphaêl de Lamartine, Perrotin ed.
  • 1852-1856 : Œuvres illustrées de George Sand
  •  ? Voyage où il vous plaira (Alfred de Musset) : Hetzel Ed[4].
  • 1853 : Charles Nodier (ill. Tony Johannot), Trésor des Fèves et Fleur des Pois ; Le génie Bonhomme ; Histoire du chien de Brisquet, Paris, Hetzel, (notice BnF no FRBNF31021267, lire en ligne)
  • Contes de Charles Nodier (Hetzel, sans date) : Trilby, Inès de la Sierras, Smarra, La Neuvaine de la Chandeleur, Baptiste Montauban. (gravures sur acier)

Notes et références

  1. Histoire et généalogie de la famille Johannot et de ses alliances, par Marc Gauer (2011)
  2. Armorial du Vivarais, par Florentin Benoît d'Entrevaux
  3. Théophile Gautier, article paru dans La Presse du 16 juin 1845 et réédité dans Portraits contemporains.
  4. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b2200229h.planchecontact.r=musset.f1.langFR

Annexes

Bibliographie

  • Aristide Marie, Alfred et Tony Johannot, peintres, graveurs et vignettistes, Paris, H. Floury, coll. « La Vie et l'art romantiques », , 123 p. (EAN 5550002247514)
  • Alexandre Dumas, Mes Mémoires : XIXe siècle : 1802-1854, Paris, Michel Lévy Frères, (notice BnF no FRBNF38938475, lire en ligne), p. 101-107
    Tony Johannot raconté par Alexandre Dumas dans ses Mémoires.
  • La Grande Encyclopédie, vol. 21, , 1200 p. (lire en ligne), p. 171
  • Dictionnaire des illustrateurs, 1800-1914. Sous la direction de Marcus Osterwalder. Éditions Ides et Calendes, 1989. p. 538-539.

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail de la gravure et de l'estampe
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.