Tifo

Un tifo est communément une animation visuelle généralement organisée par des supporters d'une équipe, baptisés dans certains pays « tifosi » ou « aficionados », dans les tribunes d'un stade ou circuit accueillant une rencontre sportive. Cette activité est principalement pratiquée dans les milieux du football, du basket-ball et de la Formule 1. Les tifos sont habituellement confectionnés à partir de feuilles de papier colorées, mais aussi de cartons, de voiles, de drapeaux, d'étendards ou encore de ballons de baudruche. L'objectif du tifo est de remplir la tribune entière afin de former un motif de grande envergure, généralement aux couleurs du club soutenu, dans le but de décorer les tribunes.

Supporters de l'Olympique Lyonnais réalisant un tifo au Parc OL pour la réception de l'Olympique de Marseille.

Étymologie et sémantique

En italien, tifo signifie « typhus » au sens propre. Dérivant du verbe italien tifare, « supporter », il signifie « enthousiasme » ou « fanatisme » au sens figuré. Le même verbe a donné le terme de tifoso (pluriel : tifosi) donné aux supporters italiens[1].

À l'origine, le tifo concerne l'ensemble des animations vocales et visuelles effectuées au stade par les supporters. En France et dans le reste de l'Europe, le terme a généralement pris un sens plus restreint et désigne les chorégraphies et animations visuelles, organisées, planifiées et d'envergure sur une ou la totalité d'une tribune[2].

Principe

Au sens français du terme, le tifo est une chorégraphie visuelle effectuée à l'aide de différents matériaux (feuilles en plastique, banderoles, ballons, étendards, ou encore de larges voiles en plastique). La préparation de l'animation peut demander un certain temps suivant l'ampleur du projet: la confection d'un dessin complexe peut être prévue des semaines voire des mois à l'avance, et nécessiter l'implication de nombreux membres du groupe de supporters. Il arrive parfois que des clubs eux-mêmes planifient un tifo, notamment en l'absence de groupes de supporters capables d'en faire. Sa mise en place est alors effectuée par des salariés et donc logiquement moins estimée par le mouvement ultra et des supporters en général[3].

Le plus souvent, le tifo est préparé par un groupe ultra, cette animation étant une composante essentielle de ce type de supporteurisme. La raison d'être de cette chorégraphie est généralement de colorer les tribunes et par ce biais de faire resplendir la ville, le club, la tribune voire le groupe lui-même. Les occasions peuvent alors être diverses: match à enjeux sportif ou historique, rivalité en tribunes ou entre groupes, date-anniversaire du groupe de supporters ou du club de football.

Sa mise en place s'effectue généralement juste avant le coup d'envoi, parfois au tout début de la seconde mi-temps. Le tifo inaugure le match des tribunes, les chants des supporters puis leurs drapeaux prenant ensuite sa place. Suivant la complexité de l'animation, elle peut être communiquée par les capos (italien: capi) par le biais de mégaphones et de l'installation de sono du groupe. L'avertissement peut aussi être indiqué dans la lettre d'informations du groupe de supporters.

La qualité, l'originalité, l'audace et la régularité des tifos sont primordiales dans l'image que donnent les groupes d'eux-mêmes. Ils entrent alors dans une compétition entre groupes rivaux, voire entre groupes du même club[4].

Histoire

Le tifo contesté lors du match Standard de Liège-Anderlecht du 25 janvier 2015.
Tifo des supporters de l'AS FAR de Rabat en finale de Coupe de la confédération 18 novembre 2006.

La culture du tifo a émergé en Italie et dans le sud de l’Europe à la fin des années 1960 et au début des années 1970. C’est à cette époque-là que les mouvements ultras sont apparus et que la culture du tifo émerge comme composante importante du mouvement. Cette tendance s’est ensuite propagée en même temps que le mouvement ultra à l’ensemble de l’Europe, surtout dans les années 1970 et 1980.

De nos jours, les tifos sont réalisés dans toutes les régions d'Europe, que ce soit les pays latins, scandinaves, anglo-saxons, slaves, russes, germaniques ou grecs. L'Angleterre est restée davantage hermétique que le reste de l'Europe à ce genre d'animation, principalement par la rareté des groupes ultras. Ailleurs, la culture du tifo s’est aussi propagée dans le reste du Monde mais particulièrement en Amérique du Sud, parfois aussi en Asie. Cette mode a aussi gagné le continent africain, et plus précisément l'Afrique du nord.

Si les tifos sont plutôt courants dans une saison sportive, certains retiennent davantage l'attention que d'autres, tout particulièrement quand ils suscitent une controverse. Le match de derby entre l'AS Saint-Étienne et l'Olympique lyonnais en 2007 avait été l'occasion d'un tifo contesté, représentant les joueurs lyonnais en animaux, le tout complété par une banderole disant : « La chasse est ouverte, tuez-les »[5]. Le groupe ultra des Magic Fans avait alors été condamné en justice à une peine d'amende. Plus récemment, le groupe Ultras Inferno du Standard de Liège avait créé la polémique en déployant un tifo représentant le joueur de football Steven Defour décapité, lors du classico belge, les opposant donc au RSC Anderlecht[6].

Produits et Matériels utilisés

L'introduction de fumigènes dans les stades est interdite pour des raisons de sécurité, mais c'est une pratique assez courante chez certains ultras. Suivant les législations, elle peut entraîner des interdictions de stade ainsi que des sanctions financières pour le club responsable des supporters fautifs.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Franck Berteau, Le dictionnaire des supporters : côté tribunes, Paris, Stock, , 482 p. (ISBN 978-2-234-07334-0, OCLC 866828034)

Articles connexes

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