Thadée Natanson

Thadée Natanson, né à Varsovie le et mort à Paris le , est un avocat, homme d'affaires, journaliste, collectionneur et critique d'art français d'origine polonaise, connu surtout pour avoir été le cofondateur et le principal animateur de La Revue blanche.

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Biographie

Portrait par Édouard Vuillard (v. 1897).
De gauche à droite : Ker-Xavier Roussel, Édouard Vuillard, Romain Coolus et Félix Vallotton vers 1897-1899[1], à Villeneuve-sur-Yonne photographié par Alfred Natanson[2].

Thadée est le fils d'Adam Natanson, riche banquier polonais émigré à Paris avec sa femme russe et leurs trois fils[3]. Leur appartement sur la place Saint-Michel donnait sur la Seine.

Après des études au lycée Condorcet[4], puis à la faculté de droit de Paris, Thadée Natanson fonde avec ses frères La Revue blanche en 1889. D'abord établis à Liège, les bureaux de la revue sont transférés l'année suivante à Paris. Alors qu'il n'est officiellement qu'un membre du comité de rédaction, Thadée en est le véritable directeur.

Il épouse en 1893 Misia Godebska, une femme flamboyante de grande culture, excellente pianiste et passionnée de vie mondaine[5].

Tous deux sont sensibles à l'expression artistique et sont collectionneurs de tableaux et objets rares. Ils reçoivent dans leur propriété de Villeneuve-sur-Yonne, Les Relais, de nombreuses personnalités du monde artistique et littéraire, dont Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Toulouse-Lautrec, Félix Vallotton, Fernand Gregh, Anatole France, Octave Mirbeau, Marcel Proust, Jules Renard, Stéphane Mallarmé.

Lors de l'affaire Dreyfus, la famille Natanson soutient activement des dreyfusards et ouvre les pages de la Revue blanche aux défenseurs du capitaine en exil. En 1898, Thadée Natanson est l'un des fondateurs de la Ligue des droits de l'homme.

Après son divorce en 1905, il perd de son panache dans la vie parisienne. La Revue blanche étant tombée en faillite, il se consacre principalement aux affaires.

Thadée Natanson est le dédicataire de l'un des chapitres de Faustroll d'Alfred Jarry, qu'il soutenait matériellement.

Il a également collaboré avec Octave Mirbeau pour sa comédie Le Foyer, créée à la Comédie-Française en 1908.

Son portrait sur carton par Vuillard reproduit supra a fait partie de la collection de « Tableaux modernes, aquarelles, dessins et pastels » du docteur Albert Charpentier, qui fut vendue aux enchères publiques à Paris le 30/03/1954 (n°32 du catalogue).

Publications

  • Le Foyer, comédie en 3 actes, avec Octave Mirbeau, Paris, Comédie-Française, (Fasquelle, 1908)
  • (en) Léon Blum, man and statesman, avec Geoffrey Fraser, Londres, V. Gollancz, 1937
  • Peints à leur tour, Paris, A. Michel, 1948, prix Charles Blanc de l’Académie française en 1949
  • Pissarro, Lausanne, J. Marguerat, 1950
  • Le Bonnard que je propose, 1867-1947, Genève, P. Cailler, 1951
  • Un Henri de Toulouse-Lautrec, Paris, ENSB-A, 1992

Notes et références

  1. https://www.kunst-fuer-alle.de/english/art/artist/image/french-photographer/8094/26/101805/ker-xavier-roussel-(1867-1944)-edouard-vuillard-(1968-1940)-romain-coolus-(1868-1952)-and-felix-vallotton-(1865-1925)/index.htm
  2. Vuillard: a national touring exhibition from the South Bank Centre, p. 97 : "From left to right: Ker Xavier Roussel, Edouard Vuillard, Romain Coolus and Felix Vallotton at Villeneuve-sur-Yonne Photograph by Alfred Natanson"
  3. Outre Thadée, Alexandre et Alfred dit « Alfred Athis ».
  4. Pierre Albertini, « Les juifs du lycée Condorcet dans la tourmente », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, n°92, 2006/4, p. 81-100.
  5. Elle restera connue sous le nom de son troisième époux, le peintre mondain José Maria Sert.

Voir aussi

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