Jean Théodore Auguste Desoër

Jean Théodore Auguste Desoër ou Théodore Desoër, né à Liège en [1] et mort à Paris le est un libraire-éditeur français.

Biographie

Théodore Desoër est un descendant de François-Joseph Desoër (mort en 1792) libraire-imprimeur devenu bourgeois de Liège, ayant reçu en 1764 le privilège pour la Gazette de Liége, journal qui paraîtra jusqu'en 1940. Celui-ci sera en butte à la censure du prince-évêque de Liège, le comte de Velbrück. Il eut deux fils, François-Joseph Desoër l'aîné (1748-1826) qui continuera à Liège l'exploitation du commerce familial, et le cadet Charles-Joseph né en 1752 qui deviendra aristocratique.

Né dans cette famille de Libraire-éditeur de la principauté de Liège[2], il quitte sa ville natale pour s'installer à Paris au 7, rue Poupée, dans la paroisse Saint-Séverin. Il y exerce son métier de libraire-éditeur à partir de 1813 et le , il épouse Marie-Antoinette Janet, dite Manette, la dernière fille du libraire-éditeur Pierre-Étienne Janet (1746-1830), demeurant chez son père 59, rue Saint-Jacques à Paris[3]. Le couple partira rapidement s'installer au 2, rue Christine[4],[5]. De leur union naîtront trois filles : Geneviève, qui épousera un cousin François Édouard Janet et qui mourra en couches en 1848 ; Marie Clémentine, née le qui épouse en 1840, Paul Jean Pont (1808-1888), conseiller à la Cour de cassation, membre de l'Institut et maire d'Orsay en 1871 ; Joséphine (1822-1909) qui épouse également un cousin, Paul Alexandre René Janet.

Il a la réputation d'être probe, laborieux et éclairé. Ses contemporains se souviennent avec reconnaissance qu'en 1814, alors que régnait une grande confusion dans le pays à la suite des événements politiques et des guerres qui avaient paralysé le développement de la littérature, qu'il fut l'un des premiers à avoir tenté de ranimer la librairie agonisante en publiant de façon compact les chefs d’œuvre des grands auteurs. Il n'était pas lui même imprimeur, mais fut surnommé l'Elzevier français[6]. Il confiait à différents imprimeurs la réalisation de l'impression des ouvrages qu'il avait sélectionnés. Il a gardé d'excellents contacts avec sa famille à Liège qui exerce les mêmes activités et il commercialise les ouvrages de ceux-ci à Paris, et les siens à Liège, ce qui lui vaut en 1817 de recevoir un mandement de l'archevêque de Paris Mgr Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord, en fonction de 1817 à 1821, pour l'édition des Œuvres complètes de Voltaire. Il se défendra en écrivant une lettre aux vicaires généraux contre ce mandement. Il exerce sans brevet et l'obtiendra le .

Il meurt chez lui des suites de maladie le . Il fut inhumé au cimetière de Saint-Sulpice de Vaugirard[7]. Son épouse fera procéder par le notaire maître Laurent Cotelle à l'inventaire après décès[8].

Sa veuve continue l'exploitation de son commerce, elle sera reçue et brevetée le .

Édition

Rue Poupée
  • La Bibliothèque portative du voyageur ou Collections des meilleurs ouvrages en prose et en vers, par M. M. Fournier, 45 vol., chez Desoër 7 rue Poupée, 1813.
Rue Christine
  • Collection Desoër, Paris, 1818, 1825 (44 volumes in-18°).
  • Commentaires sur l'Esprit des lois de Montesquieu, suivis d'observations inédites de Condorcet sr le 29e livre du-dit ouvrage, 1 vol. in-8°, (les observations de Condorcet remplissent 36 pages), 1817
  • Les Réflexions sur les qualités nuisibles du pain et sur les moyens d'y remédier, in-8°, 2 feuillets, 1817 dans Bibliographie de France.
  • Œuvres complètes de Voltaire, 1817, XXII tomes en in-8°
  • Lettre aux vicaires-généraux suite à leur mandement, imprimerie Fain, en vente chez Desoër et Simon César Delaunay (1760-1846), libraire-éditeur au Palais-Royal, 25.p. in-8°
  • Les Essais, Montaigne, 1818, 4.vol; in-18°
  • Manuel du Droit français, par Jean-Baptiste Joseph Pailliet (1789-1861), 3e édition imprimerie Armand Louis Jean Fain, V Codes, .
  • La Sainte Bible, nouvelle édition, 1819, imprimerie de Plassan rue de Vaugirard[9]
  • Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, Desoër, XVI vol, in-8°, à raison d'un volume par mois, à Paris et chez J. F. Desoër à Liège, 1820[10]
  • Œuvres de Nicolas Boileau-Despréaux, Paris, imprimerie Fain, 4 vol, in-8°, 1821[11]
  • Cervantès, 1821, 4 vol, in -18°
  • Dictionnaire de musique, de Jean-Jacques Rousseau, t. I, 1822.
  • Journal des Savants, de Jean de Rotrou, in-8°, 1823.
  • Archéologie française, ou vocabulaire des mots anciens tombés en désuétude, et qu'il serait bon de restituer au langage moderne, accompagnés d'exemples tirés des écrivains des XII, XIII, XIV, XV, et XVIe siècles, manuscrits et imprimés, par Charles Pougens, membre de l'Institut, Paris imprimerie Firmin Didot, in-8°, 1er tome, 1823. Cette réédition par TH. Desoër fut interrompue par sa mort, mais le second et dernier tome fut disponible chez l'auteur au 17 rue cdes Saints-Pères, faubourg Sain-Germain rapidement.
  • L'Hermite de la Guiane, observations sur les mœurs et usages français, imprimerie de Pillet l'aîné 5 rue Christine, s-d.

Notes et références

  1. Il est baptisé le .
  2. Beuchot, « Discours préliminaires », in Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, vol. 16, 11e éd., 1824.
  3. Archives nationales de France, Minutier central des notaires de Paris: MC/ET/VII/605.
  4. Viera, Rebolledo, Dhuin, « Le paysage éditorial de médecine à Paris au XIXe siècle », in Histoire des Sciences médicales', t.LI, no 2, pp. 181-182, 2017.
  5. Georges Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, 1801-1893, t.I, Éd. F. Drouin, 1894, p. 334, col. 539-540.
  6. Beuchot, op. cit.
  7. Promenade aux cimetières de Paris
  8. Archives nationales de France, Minutier central des notaires de Paris, étude Cotelle N°XII, : MC/ET/XII/239-324 et MC/RE/XII/16-20.
  9. Joseph-Raymond Plassan (17..-18..) qui succède en 1810 à son père Pierre Plassan (1751-1810)
  10. Revue encyclopédique des livres français, Paris, t. X, avril 1821, p.182.
  11. En 1828 Brissot-Thivars et Cie font l'acquisition des droits de cette édition.

Liens externes

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