Économie de Taïwan

L'économie de Taïwan est une économie capitaliste développée et dynamique, avec un PIB per capita en PPA de près de 57 214 $ US en 2020 (légèrement supérieur à celui d'Islande et inférieur à celui de Pays-Bas), et un PIB de 635,5 milliards $ US en 2020 (soit la 19e puissance économique du monde). Sa croissance reste soutenue avec une croissance moyenne de 3,11 % de 2019 à 2020, et 4.64 % attendus en 2021.

Économie de Taïwan

Skyline de Taipei avec la célèbre Taipei 101

Monnaie Nouveau dollar de Taïwan
Année fiscale année calendaire
Organisations internationales OMC, APEC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 635,5 milliards de US$ (2020)
Produit intérieur brut en PPA 1 275 milliards de US$ (2020)
Rang pour le PIB en PPA 23e
par tête: 28e
Croissance du PIB 3,11 % (2020)
PIB par habitant en PPA 57 214 US$ (2020)
PIB par secteur agriculture : 1,8 %
industrie : 36 %
services : 62,2 % (2017, est.)
Inflation (IPC) 0,6 % (2017, est.)
Pop. sous le seuil de pauvreté 1,5 % (2012, est.)
Indice de développement humain (IDH) 0,911 (rapport de 2020)[1]
Population active 11,52 millions (janvier 2021)
Population active par secteur agriculture : 4,9 %
industrie : 35,9 %
services : 59,2 % (2016, est.)
Taux de chômage 3,9 % (2020)
Principales industries produits électroniques, communications et technologies de l'information, raffinage du pétrole, produits chimiques, textiles, fer et acier, machines, ciment, transformation des aliments, véhicules, produits de consommation, produits pharmaceutiques
Commerce extérieur
Exportations 345 milliards de US$ (2020)
Biens exportés semi-conducteurs, produits pétrochimiques, pièces auto / automobiles, navires, équipement de communication sans fil, écrans plats, acier, électronique, plastiques, ordinateurs
Principaux clients en 2020[2] :
Chine 29,7 %
ASEAN 15,4 %
États-Unis 14,6 %
Hongkong 14,2 %
Japon 6,8 %
EU 6,6 %
Importations 286 milliards de US$ (2020)
Biens importés pétrole / pétrole, semi-conducteurs, gaz naturel, charbon, acier, ordinateurs, équipement de communication sans fil, automobiles, chimie fine, textiles
Principaux fournisseurs en 2020[2] :
Chine 22,2 %
Japon 16,0 %
ASEAN 12,5
États-Unis 11,4 %
EU 10,1 %
Corée du Sud 7,2 %
Finances publiques
Dette publique 35,5 % du PIB (2020)
Dette extérieure 189,8 milliards de US$ (2020)
Recettes publiques 93 milliard de US$ (2017, est.)
Dépenses publiques 91,67 milliard de US$ (2017, est.)
Sources :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/tw.html
Le quartier d'affaires de Taipei est l'un des centres névralgiques du secteur tertiaire taïwanais.

Le PIB par habitant (en parité de pouvoir d'achat) est au treizième rang mondial (2020). Ce PIB est construit sur l'industrie avec 27,5 % des emplois directs, mais beaucoup plus en indirect. Le secteur des services, moins efficace, emploie 71,1 % des Taiwanais, dont beaucoup dans de petites boutiques ou entreprises de BTP et de trading. Enfin, l'agriculture est en chute rapide à 1,4 % des emplois (2007).

Le pouvoir gouvernemental de Taïwan relâche progressivement son rôle de guide sur les investissements et le commerce avec les pays étrangers. En accord avec cette politique, plusieurs banques et sociétés industrielles ont été privatisées. La croissance du produit intérieur brut est de 8 % en moyenne ces trois dernières décennies. Les exportations ont augmenté, et depuis la seconde guerre mondiale, ont fourni un fort stimulant pour l'industrialisation.

L'inflation et le chômage sont bas, l'excédent commercial fournit un surplus substantiel et les réserves de change sont les cinquièmes plus grandes au monde.

La part de l'agriculture dans le PIB ne cesse de baisser. Elle a ainsi chuté à 1,4 % du PIB en 2007 contre 35 % en 1952.

Le secteur des services, pour beaucoup lié au commerce, aux exportations et importations représente 73 % du PIB Taiwanais.

Les groupes de Taiwan ont par ailleurs profité de l'ouverture de la Chine pour investir massivement à Hong Kong, Shen-Zhen et dans la province de Fu-Zhou pour y installer des usines d'industrie lourde traditionnelle, précédemment sur l'île.

Ces industries 'lourdes' ont été remplacées par des industries plus avancées et technologiques, telles que les filières électroniques et de semi-conducteurs et écrans plats.

Les entreprises et investisseurs taïwanais sont devenus des investisseurs majeurs en Chine, au Viêt Nam, en Thaïlande, en Indonésie, aux Philippines, et en Malaisie.

La demande en travailleurs manuels a mené à un afflux de travailleurs étrangers, légaux et illégaux.

Grâce à son approche financière conservatrice et la force entrepreneuriale de ses PMI et PME familiales, Taïwan a peu souffert de la crise économique asiatique de 1997-1999, comparé à ses voisins et a poursuivi une croissance régulière.

Au contraire du Japon et de la Corée du Sud, avec leurs gigantesques chaebols et Zaibatsus, Taïwan tire sa force des entreprises familiales, la plupart TPE et PME, de 0 à 5 et de 6 à 200 salariés. Un actif Taiwanais sur sept est un chef d'entreprise, taux le plus élevé des pays de l'OCDE et pays développés.

L'économie taïwanaise s'est rapidement rétablie de la crise financière mondiale de 2008-09 et, à la suite de sa forte interconnexion avec la Chine, n'a pas cessé son expansion.

Le PIB par habitant exprimé en valeur PPA est passé de 34,743 $/h en 2010 à 38,500 $/h en 2012, dépassant celui de la Finlande, de la France et du Japon.

Le salaire minimum, nettement plus bas qu'en France n'empêche pas la croissance et l'enrichissement des ménages, plus riches qu'en France et avec un pouvoir d'achat (PPA) supérieur de 10 % à 15 %... Il est depuis le de 19 047 dollars taïwanais (491  au )[3]

Historique

Taiwan est resté jusqu'en 1947-1949 une île à population majoritairement insulaire, dont une forte population était d'origine océanienne. Jusqu'en 1945-47, la population de l'île était de 5 à 6 millions d'habitants.

Le grand bouleversement sur l'île a eu lieu au moment de l'arrivée massive des troupes de Tchang-Kai-Tchek et des nationalistes chinois en 1949, après leur défaite contre l'Armée rouge de Mao. Cette arrivée a provoqué un triplement de la population de l'île (passée de 6 à 18 millions d'habitants).

Taiwan comme le Japon est une île majoritairement montagneuse et rocheuse et n'offre que très peu d'espaces cultivables et habitables et peu de ressources naturelles. Le développement économique de Taïwan de 1949-53 a été fait avec très peu de moyens en espace et peu de capitaux d'investissement, si ce n'est les fortunes emportées par les nationalistes chinois lors de leur fuite de Chine continentale en 1947-49.

Pendant la période 1953-1959, les autorités ont adopté une politique de substitution aux importations pour réduire la dépendance du pays, la priorité allant au développement de l'agriculture, considérée à l'époque comme un élément clé de l'économie nationale.

De 1959 à 1979, une politique d'encouragement aux exportations a été mise en œuvre afin d'assurer le développement de l'industrie manufacturière, en particulier des textiles. Depuis 1979 des plans économiques décennaux se sont succédé pour augmenter la part de l'industrie dans l'économie, en développant des secteurs de haute technologie et à forte valeur ajoutée tels que les technologies de l'information et de la communication, l'électronique, la construction mécanique et le transport.

Taiwan a aussi choisi de se doter d'un TGV dans les années 1990, en attribuant le marché à un consortium ALSTOM-Siemens. Mais à la suite de fortes pressions du Japon (ex-puissance coloniale et d'occupation) et de ses entreprises, ces travaux ont finalement été attribués à Hitachi et à un consortium japonais...3 ans plus tard. Celui-ci est maintenant opérationnel, avec un nombre considérable de tunnels et ponts entre Tai-Peï, la capitale et Kao-Shiung, la 2e ville du pays.

Taïwan a très fortement investi et réinvesti dans l'industrie chaque année depuis 1960, époque à laquelle l'agriculture jouait encore un rôle important (27,2 % de l'économie, 26,1 % pour l'industrie, et 46,7 % pour les services) et 2011, où l'agriculture a quasi disparu avec 1,4 % d'une économie dominée par l'industrie (27,5 %) et les services (71,1 %).

L'une des 3 plus grosses entreprises industrielles du monde, Foxconn (Hon Hai en chinois), emploie près de 1,5 million d'ouvriers et ingénieurs, dont l'immense majorité en Chine, principalement dans les 9 usines géantes de Shen-Zhen (400 000 salariés) et de Zheng-Zhou (225.000). Foxconn est le principal fabricant des iPhones, iPads et iPods d'Apple avec un nouveau sous-traitant taiwanais, Pegatron[4].

Le PIB des Taiwanais est ainsi passé de 177 dollars américains par an en 1950 à 17 116 US$ en 2008[5] et à 20.174 US$ en 2013, soit une multiplication par 120...

Le commerce extérieur

Le commerce extérieur a été le moteur de la croissance rapide de Taïwan des 40 dernières années.

L'économie du Taïwan est orientée vers l'exportation et les échanges, principalement vers les États-Unis et la Chine. Taiwan dépend donc principalement de la bonne santé de ces deux économies partenaires (Chine, États-Unis), qui sont aussi les deux pays les plus riches de la planète...

La valeur totale de commerce a été multipliée par 15 dans les années 1960, par 10 dans les années 1970, et à encore doublée dans les années 1980. Les années 1990 ont vu une augmentation plus modeste, légèrement moins que le double, de la croissance.

Les exportations ont changé depuis les denrées agricoles majoritaires en 1953-60 vers les produits et sous-ensembles industriels (98 % des exportations 2011).

Le secteur de l'électronique et des télécommunications est le 1er secteur d'exportation industriel de Taïwan et bénéficie aussi d'achats massifs et d'investissements américains.

En tant qu'économie indépendante, Taïwan est aussi devenu membre du Organisation mondiale du commerce (OMC) comme Territoire douanier séparé de Taïwan, Penghu, Kinmen et Matsu (souvent raccourci en "Chinese Taipei" « Taipei chinois » - les deux noms résultant de l'influence de la RPC à l'OMC) en . Pékin rêve depuis toujours d'intégrer Taiwan à la Chine, malgré le développement remarquable de l'île, qui représentait 50 % du PIB chinois en 1992 et environ 15 % aujourd'hui pour moins de 2 % de sa population.

Malgré ses 23,4 millions d'habitants, Taiwan est la 14e puissance commerciale du monde en 2012, avec 301,11 milliards US$ d'exportations et 270,73 milliards US$ d'importations (chiffres du Ministère des Finances Taiwanais), pour un total de 571,84 Mds US$ de commerce international, soit 24.437 US$/habitant.

Taïwan est le plus grand fournisseur au monde de puces informatiques (Fonderie semi-conducteur) et est le fabricant principal de panneaux d'affichage à cristaux liquides, mémoire informatique DRAM, équipement en réseau informatique, et concepteur et fabricant en électronique du consommateur. La production de textile, bien qu'en baisse en importance, Taïwan perdant son avantage sur les marchés en termes de compétition en main-d'œuvre intensive (travail bon marché), est un autre secteur d'exportation industriel majeur.

Les importations sont dominées par les matières premières et les articles capitaux, qui représente plus de 90 % du total.

Taïwan importe aussi la plupart de ses besoins énergétiques. Les États-Unis sont le troisième plus grands partenaires de commerce de Taïwan, prenant 15 % d'exportations taïwanaises et fournissant 10,9 % de ses importations. La République populaire de Chine est devenue récemment le plus grand partenaire de Taïwan en importation et exportation. En 2006, le RPC a représenté 22,5 % et 11,9 % d'exportations de Taïwan et d'importations respectivement (excluant Hong Kong) (selon le CIA World Factbook).

Cette tendance augemente rapidement car les deux économies deviennent plus que jamais interdépendantes. Les importations depuis la 'République Populaire' consistent surtout de matières premières agricoles et industrielles.

Les exportations vers les États-Unis, et notamment Apple, Compaq ou HP Inc. sont principalement des biens électroniques et biens de consommation. En 2002, les excédents de Taïwan avec les États-Unis étaient de 8,7 milliards de $ et ont encore augmenté depuis.

Avec la forte hausse des revenus des entrepreneurs et salariés Taïwanais, la demande pour les biens de consommation importés et de haute qualité augmente rapidement, notamment en vin, champagne et spiritueux.

Le manque formel de relations diplomatiques entre la République de Chine (Taïwan) et les partenaires de commerce de Taïwan semble ne pas avoir freiné sérieusement le commerce de Taïwan en croissance rapide.

La République de Chine maintient des bureaux culturels et de commerce dans plus de 60 pays avec lesquels elle n'a pas de relations officielles pour représenter l'intérêt taïwanais. En plus de l'OMC, Taïwan est membre de la Banque asiatique de développement comme « Taipei, Chine » (un nom résultant de l'influence de la RPC sur la banque) et le forum de Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) comme “Chinese Taipei » (pour la même raison que ci-dessus).

Ces développements reflètent l'importance économique de Taïwan et son désir de devenir plus intégré dans l'économie globale. Taïwan a négocié avec les États-Unis pour une Zone de libre-échange, mais ceci est devenu difficile en raison de l'expiration de la "procédure rapide" (fast track authority) présidentielle.

L’industrie aérospatiale de Taiwan est en essor dans les années 2010, la valeur de sa production passe de 91,49 milliards de dollars taïwanais en 2015 à 120,7 milliards de dollars taïwanais en 2018[6].

Liens internes

Notes et références

Liens externes

  • Portail de l’économie
  • Portail de Taïwan
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.