Temple d'Isis de Rome

Le temple d'Isis ou Iséum, en latin Iseum, est un ancien sanctuaire, aujourd'hui disparu, dédié à la déesse égyptienne Isis, situé au Champ de Mars, à Rome, entre les Saepta Julia et le temple de Minerve.

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Ses entrées ou sa cour intérieure étaient ornées d'obélisques de petite taille, en granite rouge ou rose de Syène (Assouan), importés au Ier siècle et réunis par paires. Un grand nombre d'entre eux ont été retrouvés, brisés et parfois très incomplets, près de la basilique de la Minerve.

Historique

Statue d'Isis, villa d'Hadrien.

L'influence du culte d'Isis se fait sentir dans l'Empire romain à la fin du IIe siècle avant notre ère.

En -43, le second triumvirat fait construire un temple à Isis sur le Champ de Mars à Rome. Il fut plusieurs fois détruit, par Tibère par exemple, qui détruisit l'Iséum et fit jeter la statue de la déesse dans le Tibre[réf. souhaitée].

En 38, Caligula autorise le culte et fait construire un nouvel Iséum au Champ de Mars. Celui-ci est construit sur le modèle d'un temple classique : il comporte un sanctuaire extérieur au sud, puis vient le temple lui-même, de forme rectangulaire avec un dromos au centre, qui mène vers l'Iséum, celui-ci abritant sans doute une statue de la divinité. Il mesurait environ 100 m de longueur et 60 m de largeur[réf. souhaitée].

La Pigne, une sculpture en bronze, jouait probablement un rôle décoratif dans le temple d'Isis, où elle devait faire partie d'une fontaine lançant de l'eau depuis le sommet.

Localisation du temple

L'Iséum et le Sérapéum voisin apparaissent très liés. Le bâtiment en hémicycle, sous l'abside de la basilique de la Minerve, offrait une façade principale tournée vers le nord, au niveau de l'actuelle via del Seminario[1]. Il est possible de l'identifier comme l'Iséum proprement dit[2].

Selon une autre hypothèse, le bâtiment en hémicycle pourrait être le Sérapéum. Dans ce cas, le bâtiment rectangulaire qui le prolonge vers le nord peut être identifié à l'Iséum : Gilles Chaillet, dans sa grande reconstitution en dessin oblique de la Rome impériale, place ainsi un bassin dans la cour du bâtiment long, et les obélisques alignés en deux rangées de part et d'autre du bassin[3].

Quoi qu'il en soit, en l'absence de fouilles scientifiques récentes, il est difficile d'imaginer comment une telle profusion d'obélisques (on en connaît au moins dix) a pu trouver place dans un espace aussi restreint.

Les obélisques du temple d'Isis

Obélisque du Panthéon

L'obélisque de Ramsès II, issu du temple de à Héliopolis, couvert de hiéroglyphes et mesurant six mètres fut probablement transporté à Rome sous Domitien.

Trouvé devant San Macuto au XVIe siècle il est érigé en 1711 par le pape Clément XI sur la fontaine du Panthéon.

Obélisque de la villa Celimontana

Cet obélisque, dont seule la pointe est antique, est considéré comme le jumeau de l'obélisque du Panthéon. Il porte des inscriptions en hiéroglyphes, avec le cartouche de Ramsès II. Il a probablement été transporté à Rome sous Domitien, en même temps que d'autres, comme celui des Thermes (dit de Dogali), ou celui de la piazza della Minerva, pour orner les propylées des temples d'Isis et de Sarapis, au Champ de Mars[4]. Au Moyen Âge, cependant, il se trouvait sur le Capitole[5].

Obélisque de la piazza della Minerva

C'est l'obélisque du roi Apriès, (VIe siècle avant notre ère) à Saïs, portant une inscription en hiéroglyphes (quatre lignes seulement).

Trouvé en 1665 à proximité du temple d'Isis, mais le lieu exact est inconnu, il est érigé en 1667 sous le pontificat d'Alexandre VII sur l'éléphant du Bernin, piazza della Minerva.

Obélisque du monument de Dogali

Ce petit obélisque porte une inscription hiéroglyphique indiquant qu'il provient d'Héliopolis, avec le cartouche de Ramsès II. Il est considéré comme le survivant d'une paire tout à fait semblable à celle formée par les obélisques du Panthéon et de la villa Celimontana[6]. Il fut trouvé sous l'abside de la basilique de la Minerve en 1883, puis érigé en 1887, par le roi Humbert Ier, sur le monument aux morts de Dogali, viale delle Terme. Il mesure six mètres en hauteur : (9,25 m avec le monument qui sert de piédestal).

Obélisque de la piazza Navona

Cet obélisque de taille moyenne, importé d'Égypte par Domitien, porte des inscriptions en hiéroglyphes gravés à Rome, faisant allusion aux réparations du temple d'Isis. Il fut d'abord érigé entre les temples d'Isis et de Sarapis au Champ de Mars, puis transporté sur la spina du Cirque de Maxence, entre 306 et 312.

Trouvé sur le cirque de Maxence, via Appia, il est érigé en 1651 par Innocent X sur la fontaine des Quatre-Fleuves, du Bernin, piazza Navona. Sa hauteur est de 16,50 m.

Obélisque du jardin de Boboli à Florence

L'obélisque de Florence.

Cet obélisque de Ramsès II, provenant d'Héliopolis, porte des inscriptions en hiéroglyphes, presque identiques à celle de l'obélisque du Panthéon. Sa hauteur est de ? mètres.

Il a été trouvé devant la basilique de la Minerve en ?, puis installé dans les jardins de la villa Médicis, sur le Pincio, jusqu'en 1787. Il fut enfin transporté à Florence, où il a été érigé en 1790 dans le jardin de Boboli. Une copie fut alors installée à la villa Médicis[7].

Obélisque d'Urbino

L'obélisque d'Urbino.

Deux obélisques du roi Apriès, (VIe siècle avant notre ère), de (Sais ?), de même dimension, portaient les mêmes inscriptions en hiéroglyphes. Il a donc été possible de réunir quatre fragments des deux obélisques, ne se raccordant pas tout à fait, pour en former un seul, érigé en 1737 par le cardinal Albani devant le palais ducal et/ou l'église San Domenico à Urbino. Le résultat de ce sauvetage est très plaisant et harmonieux[8],[9].

Obélisque de Saint-Louis-des-Français

Un autre obélisque est enseveli près de l'église Saint-Louis-des-Français : il n'a jamais été fouillé, et on ne peut rien en dire de plus[10].

Obélisque de Munich

L'obélisque de Munich.

Un autre obélisque de l'Iséum est signalé au palazzo Cavalieri-Maffei, piazza Branca (auj. piazza Cairoli), puis à la villa Albani, puis semble-t-il envoyé à Paris par Napoléon, puis restauré et envoyé à la glyptothèque de Munich[10]. Constitué de trois fragments, il est exposé au Staatliches Museum Ägyptischer Kunst (musée national d'Art Égyptien).

Notes et références

  1. Pie' di Marmo, Roma segreta
  2. Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, p. 195.
  3. Gilles Chaillet, Dans la Rome des Césars, p. 172 et 197.
  4. Labib Habachi, The Obelisks of Egypt, skyscrapers of the past, p. 121-123.
  5. Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, p. 205.
  6. Labib Habachi, The Obelisks of Egypt, skyscrapers of the past, p. 124.
  7. Obélisque de la Villa Medicis
  8. Urbino : piazza del Rinascimento
  9. Illuminations nocturnes
  10. Samuel Ball Platner, A Topographical Dictionary of Ancient Rome : Obeliscus Isei Campensis, Londres, 1929.

Bibliographie

  • (en) Samuel Ball Platner, A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Oxford University Press, Londres, 1929.
  • (en) Labib Habachi, The Obelisks of Egypt, skyscrapers of the past, American University in Cairo Press, 1985 (ISBN 9774240227) ;
  • Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, Hachette, 1998 (ISBN 2012354289) ;
  • Gilles Chaillet, Dans la Rome des Césars, Glénat, 2004 (ISBN 2723440508).

Articles connexes

Liens externes

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