Syndrome progéroïde néonatal

Le syndrome progéroïde néonatal (NPS), ou syndrome de Wiedemann-Rautenstrauch, est une maladie congénitale très rare compatible avec un mode de transmission génétique autosomique récessive. À distinguer de la progéria, toujours due à une mutation, il provoque aussi un vieillissement accéléré, la perte de graisse du corps et du visage, et la dégénérescence des tissus.

Syndrome progéroïde néonatal
Syndrome de Wiedemann-Rautenstrauch
Référence MIM 264090
Prévalence < 11 000 000 000[1]
Nombre de cas 3 personnes dans le monde[2]
Liste des maladies génétiques à gène identifié
Syndrome progéroïde néonatal

Spécialité Endocrinologie
CIM-10 E34.8
OMIM 264090
DiseasesDB 32103
MeSH C536423

Mise en garde médicale

Historique

Le syndrome progéroïde néonatal a été décrit comme une entité spécifique en 1979 par le pédiatre allemand Hans-Rudolf Wiedemann (en), qui en avait décrit précédemment deux cas, en 1966 puis en 1977. Thomas Rautenstreich en a décrit deux cas, chez des fillettes, des sœurs, en 1977, rapprochant initialement ce syndrome de la progéria[3],[4].

Épidémiologie

Très rare, la prévalence de cette affection génétique est estimée à moins de 11000000000. Quatre cas sont recensés dans le monde, deux aux Etats-Unis (dont Lizzie Velásquez), un en Angleterre et un en Suisse.

Transmission génétique

Alors que la progeria  syndrome de Hutchinson-Gilford  est toujours due à une mutation, la transmission du syndrome de Wiedemann-Rautenstrauch est compatible avec un mode récessif autosomique[5].

Signes

Après un retard de croissance intra-utérin, manquant parfois à la description[6], dès la naissance l'enfant présente une dysmorphie avec un visage triangulaire, d'aspect vieilli, une macrocéphalie relative. Le scalp du nouveau-né est parcouru de veines apparentes, la fontanelle antérieure est particulièrement large, ses cheveux sont clairsemés, cils et sourcils peu fournis : c'est le syndrome progéroïde. Le bébé présente aussi une micrognathie, parfois avec quelques dents présentes dès la naissance. Le tissu graisseux semble redistribué, plutôt au-dessus des fesses[7]. La face et les extrémités en sont particulièrement dépourvues, alors que poitrine et abdomen semblent préservés. Une étude en absorption biphotonique à rayons X remet en cause l'hypothèse initiale de lipodystrophie générale[8].

Histologie et biologie

À l'autopsie les pièces cérébrales présentent une leucodystrophie soudanophile[9].

Diagnostic différentiel

D'autres syndromes progéroïdes sont à distinguer :

  • la progéria, liée à une mutation génétique et dont les symptômes débutent dans la petite enfance ;
  • le syndrome dyscéphalique de François  ou syndrome de Hallermann-Streiff , présentant lui aussi dès la naissance une hypoplasie mandibulaire et souvent une hypotrichose ;
  • le syndrome de Cockayne, qui se révèle après la première année de vie ;
  • le syndrome de Werner, dont les premiers signes apparaissent au moment de la dentition.

Notes et références

  1. Pagan Kennedy, « The Thin Gene », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  2. Elise Petter, « Lizzie Velasquez : la femme la plus moche du monde répond avec humour aux critiques », sur terrafemina.com, (consulté le ).
  3. (en) « Article « Syndrome de Wiedemann-Rautenstrauch » », sur Who Named It?
  4. (en) Rautenstrauch T, Snigula F, « Progeria: a cell culture study and clinical report of familial incidence », Eur J Pediatr, vol. 124, no 2, , p. 101-11. (PMID 319005)
  5. (en) Arboleda G, Morales LC, Quintero L, Arboleda H, « Neonatal progeroid syndrome (Wiedemann-Rautenstrauch syndrome): report of three affected sibs », Am J Med Genet A, vol. 155A, no 7, , p. 1712-5. (PMID 21671373, DOI 10.1002/ajmg.a.34019)
  6. (en) Hou JW, Wang TR, « Clinical variability in neonatal progeroid syndrome », Am J Med Genet, vol. 58, no 2, , p. 195-6. (PMID 8533814)
  7. (en) Pivnick EK, Angle B, Kaufman RA, Hall BD, Pitukcheewanont P, Hersh JH, Fowlkes JL, Sanders LP, O'Brien JM, Carroll GS, Gunther WM, Morrow HG, Burghen GA, Ward JC, « Neonatal progeroid (Wiedemann-Rautenstrauch) syndrome: report of five new cases and review », Am J Med Genet, vol. 90, no 2, , p. 131-40. (PMID 10607952)
  8. (en) O'Neill B, Simha V, Kotha V, Garg A, « Body fat distribution and metabolic variables in patients with neonatal progeroid syndrome », Am J Med Genet A, vol. 143A, no 13, , p. 1421-30. (PMID 17523150)
  9. (en) Martin JJ, Ceuterick CM, Leroy JG, Devos EA, Roelens JG, « The Wiedemann-Rautenstrauch or neonatal progeroid syndrome. Neuropathological study of a case », Neuropediatrics, vol. 15, no 1, , p. 43-8. (PMID 6200796)

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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