Symphonie no 4 de Brahms

La symphonie no 4 en mi mineur, op. 98, la dernière, a été composée par Johannes Brahms en 1884-1885 à Mürzzuschlag dans les Alpes, soit à peine un an après sa troisième symphonie.

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Symphonie no 4 en mi mineur
Op. 98

Johannes Brahms en 1889

Genre Symphonie
Nb. de mouvements 4
Musique Johannes Brahms
Durée approximative 40 min
Dates de composition 1884-1885
Création
Meiningen Allemagne
Interprètes Meininger Hofkapelle dirigée par Brahms
Représentations notables
Fichiers audio
1. Allegro non troppo
2. Andante moderato
3. Allegro Giocoso – poco meno presto – Tempo I
4. Allegro energico e passionato – Più allegro

Historique

Contrairement aux deux précédentes qui avaient été créées à Vienne, la symphonie a été créée le à Meiningen par la Meininger Hofkapelle sous la direction du compositeur, et ce fut un succès[1]. Brahms et Hans von Bülow, chef de l'orchestre de Meiningen, se relaient ensuite pour diriger l'orchestre lors d'une tournée en Allemagne et aux Pays-Bas[2]. Avant la création publique, la symphonie avait été dévoilée lors d'un concert privé dans une version pour deux pianos, jouée par Brahms et Ignaz Brüll. La première viennoise eut lieu le . L'accueil fut mitigé, l'œuvre étant à caractère encore plus classique que ses symphonies précédentes. Elle a été également donnée lors du dernier concert auquel assista le musicien moins d'un mois avant sa mort, en 1897. Pour beaucoup de musicologues actuels, elle est la plus parfaite des quatre symphonies de Brahms.

Cette symphonie représente un retour aux formes classiques, bien que Brahms ait été lui-même sujet à de nombreuses préoccupations quant à la réception de ses symphonies, genre dominé par la figure de Ludwig van Beethoven. Il était tenté à la fois de proposer un langage nouveau, mais ne pouvait tout à fait se passer d'un certain classicisme. Avec la Quatrième Symphonie, Brahms est semble-t-il arrivé à une synthèse heureuse : la profusion des rythmes et l'orchestration innovante et, chose rare, l'utilisation des cors naturels (Brahms en avait joué comme son père et a écrit des parties de cors de rechange dans ses quatre symphonies). Ainsi, Brahms fait figure d'un Janus tourné simultanément vers le passé et l'avenir.

Analyse

Elle se compose de quatre mouvements et dure environ 40 min.

Le premier mouvement est une forme sonate (exposition-développement-réexposition-conclusion) avec quatre éléments distincts, dont deux traités en priorité : le premier élément (ou thème principal) est une succession de tierces descendantes, le deuxième élément (mélodique) est énoncé aux violoncelles et au cors, le troisième qui s'apparente au deuxième thème au bois. Le quatrième élément rythmique, sur le ton de la dominante (ici si majeur) est énoncé aussi aux vents. Semblable au tout premier thème de la symphonie, il est basé justement sur les tierces du début, montantes ou descendantes.

Le deuxième mouvement repose sur deux éléments principaux : le thème principal, joué aux cors et basé sur le mode de mi (mode phrygien), et le second thème énoncé aux violoncelles. Un troisième élément de transition basé sur des triolets de doubles croches est cité de temps à autre. A noter que le thème principal est cité une première fois sans harmonisation (partant de la note mi), mais n'apparaîtra harmonisé (toujours sur la même note de départ) qu'à la fin.

Le troisième mouvement est une extraordinaire démonstration de contrepoint et de traitement thématique : un seul thème domine, construit comme un renversable, c'est-à-dire un thème et une basse énoncés simultanément et pouvant être échangés. C'est aussi le dernier mouvement écrit, et donc pensé par rapport à la tonalité de la symphonie dans son ensemble.

Le quatrième mouvement représente l'ultime sommet, une immense passacaille vraisemblablement inspirée de la chaconne finale de la cantate Nach dir, Herr, verlanget mich de Johann Sebastian Bach. Dans les deux cas, l'élément principal est une figure de basse. Bien que la forme passacaille limite les possibilités modulantes, Brahms réussit à intégrer la forme sonate en exploitant dans ce sens des éléments rencontrés au fil du mouvement : on peut considérer la partie centrale (contenant un célèbre solo de flûte[3]) comme un développement. Une coda, Più allegro, conclut la symphonie de manière véhémente.

  • Allegro non troppo (mi mineur)
  • Andante moderato (mi majeur)
  • Allegro Giocoso – poco meno presto – Tempo I (do majeur)
  • Allegro energico e passionato – Più allegro (mi mineur)

Les quatre mouvements ont été composés dans l'ordre suivant :

  • 1884 : premier mouvement, puis deuxième mouvement
  • 1885 : Finale, puis troisième mouvement

Dans cette symphonie, contrairement aux précédentes, Brahms n'a indiqué aucune reprise.

Orchestration

Instrumentation de la quatrième symphonie
Cordes
premiers violons, seconds violons,
altos, violoncelles, contrebasses
Bois
2 flûtes
2 hautbois
2 clarinettes en la,
2 bassons
Cuivres
4 cors 2 en mi, 2 en ut,
2 trompettes en mi
Percussions
2 timbales en mi et si
(en sol et ut dans le troisième mouvement)


Instruments additionnels
Troisième mouvement
Contrebasson, Piccolo, Triangle,
troisième timbale en fa
Finale
Contrebasson, 3 Trombones alto, ténor et basse,
troisième timbale en sol

Repères discographiques

Notes et références

  1. Brahms, Claude Rostand Ed. Fayard
  2. France Vivace, Programme musical Les quatre symphonies de Brahms, commentaire de Olivier Le Borgne, émission référencée 2006V8827E0009 diffusée pour la première fois le 31 octobre 2006, rediffusée le 30 novembre 2006.
  3. La flûte traversière n'était pourtant pas un instrument à vent de prédilection de Brahms, contrairement à la clarinette et au cor.
  4. Distribué en France par Harmonia Mundi

Liens externes


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