Stanisława Walasiewicz

Stanisława Walasiewicz (alias Stella Walsh, née le et morte le ) est une athlète polonaise, naturalisée américaine en 1947. Elle a établi 100 records mondiaux et/ou nationaux, dont 51 records en Pologne, 18 records mondiaux, 8 records européens. Courant pour la Pologne, elle remporte la médaille d'or aux 100 mètres des JO de 1932 à Los Angeles, égalant le record du monde alors établi à 11 s 9, et celle d'argent en 1936 à Berlin. Elle est également la première championne d'Europe de l'Histoire sur 100 m et 200 m en 1938 à Vienne.

Elle meurt à 69 ans, atteinte par une balle perdue lors d'une fusillade à Cleveland (Ohio). Son autopsie révèle qu'elle était intersexe [1].

Les JO de 1928 et les années 1930

Née dans le Powiat de Brodnica, Stanisława Walasiewicz vécut dès l'âge de 2 ans à Cleveland, Ohio[2]. Sa famille la surnomme Stasia, un diminutif commun en polonais, qui deviendra lors de sa naturalisation le prénom Stella[3].

En 1928, ne pouvant rejoindre l'équipe olympique américaine car ayant la nationalité polonaise (et ne pouvant avoir la nationalité américaine qu'à sa majorité soit 21 ans)[4],[3], elle rejoint alors la branche locale de Sokół, une organisation sportive patriotique active auprès de la diaspora polonaise[3].

Dans les semaines qui précèdent les Jeux de 1932, Walasiewicz remporte le titre national sur le 100 yards, le 220 yards et le saut en longueur[5]. Après ces titres, on lui offre la nationalité américaine mais juste avant de prêter serment, elle change d'avis et choisit la Pologne pour sa nationalité sportive[3]. Lors des Jeux olympiques de 1932, elle remporte la médaille d'or sur le 100 m en 11 s 9, égalant le record du monde de la distance[6]. Elle participe également au lancer du disque et termine 6e[6].

En 1935, elle établit le record du monde du 200 mètres en 23 s 6, record qui tiendra jusqu'en 1952 devenant le plus long record féminin en athlétisme[2].

Aux Jeux de Berlin en 1936, elle ne réussi pas à conserver son titre olympique et termine sur la deuxième marche du podium derrière l'Américaine Helen Stephens[6] pour 0,2 s[4]. Aux championnats d'Europe de 1938 à Vienne, elle devient la première championne d'Europe de l'Histoire sur 100 m et 200 m, devançant sur chacune de ces deux distances l'Allemande Käthe Krauss et la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen. Lors de ces mêmes championnats, elle remporte deux médailles d'argent au saut en longueur et avec le relais 4 x 100 m polonais.

Walasiewicz obtient la nationale américaine en 1947 après son mariage et prend le nom de Stella Walsh Olson[7].

Elle est tuée par arme à feu lors d'une tentative de cambriolage en 1980 à Cleveland[4].

Au cours de sa carrière, elle égale 20 fois son record du monde (10 s 8) mais seulement douze de ces temps sont ratifiés par l'IAAF[2]. Dans les années 1930, elle est la première femme à passer sous la barre de 11 secondes au 100 yards[2].

Les questions à l'autopsie

Après sa mort, une autopsie fut menée et aboutit à la conclusion qu'elle était intersexe, certaines sources affirmant qu'elle avait à la fois des chromosomes XX et XY (en)[3]. Un journal local avait en effet accusé l'ex-sportive d'être un homme, contraignant les autorités locales à pratiquer une autopsie au cours de laquelle ils avaient conclu qu'elle possédait des organes génitaux masculins, sans se prononcer sur les chromosomes[8].

Notes et références

  1. (en) « Ex-Olypian Stella Walsh legally a woman », Sarasota Journal, (lire en ligne)
  2. (en) « Stanisława Walasiewicz | American athlete », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. (pl) Klaudia Snochowska-Gonzales, « Walasiewicz była kobietą » Walasiewicz était une femme »], Gazeta Wyborcza, vol. 190, , p. 8 (lire en ligne)
  4. (en) « Stanisława Walasiewicz: The Curious Story of Stella Walsh », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  5. (en) « USA Track & Field – USA Outdoor Track & Field Champions »
  6. (en) « Stanisława Walasiewicz Bio, Stats, and Results », sur Olympics at Sports-Reference.com (consulté le )
  7. Marc Ventouillac, « le secret d'une étoile », L'Equipe, , p. 30-31.
  8. (en) « Report Says Stella Walsh; Had Male Sex Organs », The New York Times, (lire en ligne)

Voir aussi

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