Sophie Halligner

Marie Sophie Halligner, née le à Paris et morte le à Paris 16e arrondissement, est une comédienne française.

Pour les articles homonymes, voir Halligner.

Biographie

Élève au Conservatoire, après un premier début à l’Odéon le [n 1], Halligner est passée à l’Ambigu. Dans le Vieil artiste et dans d’autres mélodrames, elle avait eu l’occasion de jouer avec Frédérick Lemaître, alors âgé de 25 ans, qui n’était pas insensible à ses beautés physiques. Sa sœur, la mezzo-soprano Marie-Julie, à l’Opéra-Comique, a hâté le mariage des deux jeunes gens[n 2]. La cérémonie a eu lieu, le , à l’église des Petits-Pères, au milieu d’une nombreuse assistance, mais la nouvelle de la mort de Talma étant parvenue vers le soir, Frédérick vivement affecté, a décommandé son bal de noces.

Après avoir terminé son engagement à l’Ambigu, elle a quitté le théâtre, pour n’y reparaitre qu’en 1840, pour jouer dans l’unique représentation de Vautrin[n 3]. son mariage avec Lemaître n’a pas été heureux. Plus âgée que son mari, lasse de la maternité, elle l’a supplié, dix ans, plus tard de cesser la vie commune avec lui. Lemaître n’a cessé de l’aimer, en dépit de ses liaisons avec Atala Beauchêne et Clarisse Midroy[1]. Bien que séparé de sa femme, il a continué volontairement à lui servir une pension. Quatre enfants sont nés de ce mariage.

Ayant perdu la raison, elle a été soignée dans la maison de santé du célèbre docteur Blanche, où elle est morte. Ses obsèques ont eu lieu le surlendemain de sa mort, en l’église de Passy, d’où elle a été conduite au cimetière de Montmartre. Devant un petit nombre d’intimes convoqués, Frédérick, qui devait lui survivre huit autres années[2], a prononcé ces paroles d’adieu : « Ici, repose le corps de ma vénérée mère ; ici vont reposer les restes de celle qui fut bonne fille, épouse fidèle et tendre mère. »[3].

Cadette de la mezzo-soprano Marie-Julie Halligner, elle était, de ce fait, la belle-sœur du compositeur Frédéric Boulanger (en), tante du musicien Ernest Boulanger et grand-tante de Nadia Boulanger et Lili Boulanger[4].

Notes et références

Notes
  1. On écrivait alors son nom « Alignier ».
  2. De l’acte dressé par Me Potron, notaire, les 10 et 13 octobre 1826, il appert que les deux artistes peu fortunés se sont mariés sous le régime de la communauté.
  3. Selon Lyonnet, op. cit., « C’était une belle personne, à l’organe agréable, avec gestes mesurés, à la diction sage, mais qui possédait un talent inhabile et froid. »
Références
  1. Robert Baldick, La vie de Frédérick Lemaître : le lion du boulevard, Paris, Denoël, , 317 p. (lire en ligne), p. 253.
  2. « Frédérick Lemaître », Le Gaulois, Paris, no 16194, , p. 4 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier : biographie, bibliographie, iconographie, t. 2. E-Z, Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle International Illustrée, s.d., 717 p., 2 vol. : ill., portr. ; 29 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 565.
  4. (en) Julie C. Dunbar, Women, Music, Culture : An Introduction, Taylor & Francis, , 379 p. (ISBN 978-0-415-87562-2, lire en ligne), p. 218.

Liens externes

  • Portail du théâtre
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.