Sonate K. 493

La sonate K. 493 (F.437/L.S.24) en sol majeur est une œuvre pour clavier du compositeur italien Domenico Scarlatti.

Sonate K. 493
sol majeur, Allegro, 124 mes.
K.492K.493 → K.494
L.S.23L.S.24 → L.S.25
P.382P.383 → P.384
F.436F.437 → F.438
XII 9 ← Venise XII 10 → XII 11
XIV 9 ← Parme XIV 10 → XIV 11
I 27Münster I 28 → I 29

Présentation

La sonate K. 493, en sol majeur, notée Allegro, forme une paire avec la sonate suivante de même tonalité.

Les imitations des motifs de l'ouverture se répètent de plus en plus serrés, passant de deux mesures, à une-et-demie puis une demi-mesure pour le troisième. La polyphonie est ensuite désarticulée par le décalage rythmique des voix[1].

Kirkpatrick décrit la technique personnelle de Scarlatti comme la survivance « des vestiges impressionnistes du traitement contrapuntique rigoureux ». Il englobe ce type de traitement en tant que troisième tradition du matériel thématique[2], citant les sonates K. 52, 263, 460, 493, 545, pour exemples de « sonates où la libre succession des idées amène des changements progressifs de climat, où le matériel thématique semble se déployer spontanément, où un fragment de thème en évoque un autre ou est développé davantage […] »[3].

La sonate K. 493 est un exemple de sa troublante manière d'utiliser le contrepoint, avec son poids « culturel » associé et son savoir-faire pour créer un monde sonore contrasté et varié. Ce « contrepoint libre » est l'une des nombreuses marques stylistiques du compositeur. Elle se traduit par une sorte de syntaxe musicale que Sutcliffe explique ainsi[4] : « une fois l'imitation stricte de l'ouverture abandonnée, une sorte de contrepoint galant s'installe. Ceci est plus étendu que d'habitude, avec des écarts successivement plus petits entre l'imitation de chaque point. Mais certainement, y a quelque chose de pédant dans la manière. Il cède la place à la mesure 10, à une approche plus « naturelle » et une texture qui, en réemployant la cellule de la seconde mesure de l'ouverture, n'est précisément, ni polyphonique ni homophonique. Ces quatre notes sont répétées avec chaque fois de légères variations […]. Une grande partie du reste de la sonate fait sonner une polyphonie transparente ».

Chaque section se termine par un effet quasi comique dans une cadence en trois répétitions d'une mesure à l'identique, comme un bégaiement[5].


Premières mesures de la sonate en sol majeur K. 493, de Domenico Scarlatti.

Manuscrits

Le manuscrit principal est le numéro 10 du volume XII (Ms. 9783) de Venise (1756), copié pour Maria Barbara ; les autres sont Parme XIV 10 (Ms. A. G. 31419), Münster (D-MÜp) I 28 (Sant Hs 3964) et Vienne C 23 (VII 28011 C)[6].

Interprètes

La sonate K. 493 est défendue au piano, notamment par Carlo Grante (2016, Music & Arts, vol. 5) et Sergio Monteiro (2017, Naxos, vol. 18) ; au clavecin, elle est jouée par Ralph Kirkpatrick (1954, Sony), Scott Ross (1985, Erato)[7], Richard Lester (2004, Nimbus, vol. 5) et Pieter-Jan Belder (2007, Brilliant Classics, vol. 11).

Notes et références

  1. Chambure 1985, p. 213 (163).
  2. La première étant la basse continue et sa réalisation ornée ; la seconde, les sonates où s'oppose un matériel contrasté ou des sections indépendantes, comme les pièces en forme de danse notamment.
  3. Kirkpatrick 1982, p. 301.
  4. Sutcliffe 2008, p. 232.
  5. Grante 2017, p. 16–17.
  6. Kirkpatrick 1982, p. 473.
  7. Victor Tribot Laspière, « Au Château d’Assas, sur les traces de Scott Ross et de Scarlatti », sur France Musique, (consulté le ).

Sources

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