Social Market Foundation

La Social Market Foundation (SMF) est un groupe de réflexion (think tank) britannique. Il se présente comme indépendant et consacré au sujet des politiques publiques, oeuvrant aux fins de « faire progresser l'éducation du public dans les sciences économiques, sociales et politiques », et de « défendre les idées mariant une orientation 'pro-marché' avec un souci de justice sociale ».

Réputé influent, promouvant des idées politiques basées sur le concept d'économie sociale de marché, son siège est basé à Londres et plus précisément à Westminster au 11 Tufton Street, non loin du 55 Tufton Street (adresse connue pour son implication dans la campagne référendaire pro-Brexit), dans une rue où l'on trouve une grande concentration de think tanks libéraux/libertariens. Il a été parmi les premiers à faire partie du Réseau de Stockholm.

Histoire

Il a été fondée en 1989.

Bien que se présentant comme indépendant, il ne cache pas ses bases idéologiques libérale, libertarienne de droite, avec une teinte plus sociale ; il a été citée comme «le groupe de réflexion préféré de John Major»[1],, et deux anciens directeurs, Rick Nye et Daniel Finkelstein ont ensuite travaillé pour le Parti conservateur[2].

Dans les années 1990, il s'est rapproché du New Labour, avec Gordon Brown prononçant un discours sur les «marchés sociaux» à la Fondation en 2003[2], et SMF publiant un article de Gordon Brown en 2004[3].

En 1997, Helen Disney (ancienne journaliste, et alors directrice adjointe de la Social Market Foundation), dans un contexte de croissance rapide en Europe du nombre groupes de réflexion dits « axés sur le marché » crée le réseau de Stockholm (qui regroupe en 2021 plus de 120 thing-tanks libertariens situés dans près de 40 pays d'Europe, hormis un basé en Turquie (Association for Liberal Thinking) et un autre en Israël (Jerusalem Institute for Market Studies).

En 2001, Robert, Lord Skidelsky a été remplacé à la présidence par David, Lord Lipsey. Il a été associé à certaines des politiques du New Labour, en particulier les questions de réforme de la fonction publique.

En 2010, Mary Ann Sieghart, journaliste spécialisée dans les affaires politiques et sociales, a succédé à la présidence (en septembre).

Début 2021, ce thing-tank emploie 14 personnes.

Ses membres (trustees) sont (en 2021)[4] :

  • Mary Ann Sieghart, qui est aussi Directrice du Think tank et par ailleurs administratrice du Scott Trust (qui possède The Guardian et The Observer), du Pantheon International et du The Merchants Trust. Professionnellement, elle est animatrice et journaliste (au Times, The Independent, The Economist, The Financial Times et à la BBC). Elle a fait partie du Content Board de l'Ofcom et du Conseil de la Tate Modern.
  • le Pr. Tim Bale, auteur et enseignant en sciences politiques à l'Université Queen Mary de Londres (et antérieurement dans d'autres universités britanniques et néo-zélandaises), et qui a aussi travaillé pour le NHS. Il codirige également le « Mile End Institute » et le « UK in a Changing Europe ». Il écrit parfois pour le Financial Times et The Guardian et est intervenu dans divers émissions de radio/télévision de la BBC.
  • Tom Ebbutt, historien de formation et comptable qualifié, il est administrateur de la Social Market Foundation et de Tempo Time Credit, ainsi que directeur général d'On Purpose, ancien directeur des opérations d’Ambition Institute (organisation caritative promouvant le « leadership scolaire ») et Venture partner chez Ark Ventures, consultant en management, journaliste, et ancien conseiller local.
  • Baroness Olly Grender MBE, élue et pair libérale démocrate (à partir de 2013)
  • Rt Hon Dame Margaret Hodge MP, élue députée travailliste de Barking en juin 1994, ayant siégé au gouvernement dans les domaines de l'éducation, du travail et des pensions, des affaires et de la culture. Elle a été en 2010 la première femme présidente élue du Comité des comptes publics. Elle préside l'APPG sur la fiscalité responsable et plusieurs organisations artistiques et de l'enseignement supérieur.
  • la baronne Morgan de Cotes (Nicky Morgan), avocate spécialisée en fusion-acquisition, membre de la Chambre des lords, députée de Loughborough (2010-2019), présidente du Comité spécial du Trésor de la Chambre des communes (durant 2 ans), ancienne Ministre conservatrice (des femmes et des égalités), Secrétaire à l'éducation pour David Cameron puis Secrétaire au numérique, à la culture, aux médias et aux sports de Boris Johnson, secrétaire financière, secrétaire économique, whip du gouvernement et SPP auprès du ministre des universités. Elle est directrice fondatrice d'une entreprise sociale de santé mentale dans le Leicestershire.
  • Melville Rodrigues, avocat associé à la SMF depuis de nombreuses années. Il a été collecteur de fonds de pension et autres (institutionnels) pour des projets d'immobiliers (type HLM) et il dirige une campagne de l'industrie britannique pour un « fonds d'investisseurs professionnels onshore ». Il écrit dans la presse immobilière et donne bénévolement des conseils sur la création et la gestion d'organismes de bienfaisance et d'autres ONG.
  • Trevor Phillips OBE, auteur et producteur pour la télévision (et vice-président de la Royal Television Society), il a cofonder un cabinet de conseil en analyse de données (Webber Phillips) et préside le Green Park Interim and Executive Search et la « global freedom of expression campaign charity Index on Censorship » (campagne mondiale pour la liberté d'expression) ; il est aussi Senior Fellow du think tank Policy Exchange. Il a présidé le John Lewis Partnership Council jusqu'en 2018 et a été président fondateur d'une « Commission pour l'égalité et les droits de l'homme »[5].

Objectifs politiques

Le SMF s'est donné comme mission de travailler sur la politique publique nationale, en particulier sur les services publics et le bien-être. La majorité de ses publications sont axées sur les questions relatives à l'éducation, aux soins de santé et à l'emploi. D'autres concernent des sujets variés (ex : tarification routière, les casinos, politique énergétique...).

Gouvernance

La SMF est dirigé (en 2021) par James Kirkup (ancien journaliste et commentateur politique). Celui-ci s'appuie sur un conseil consultatif politique de 20 membres, qui à partir de 2018 comprenait les députés Stephen Kinnock, Norman Lamb, Chris Leslie, Alison McGovern, Tom Tugendhat, Chuka Umunna et John Woodcock[6].

Selon la SMF, chaque projet est évalués, devant répondre aux critères et objectifs caritatifs et stratégiques de la Fondation. Le conseil d'administration comprend des parlementaires de trois partis et des personnalités du journalisme, des finances, du droit et des affaires. Ils sélectionnent les projets et les décisions concernant les bailleurs de fonds[7].
Ces derniers signent un engagement garantissant l'indépendance éditoriale de la SMF qui est seule responsable et propriétaire de ses analyses et conclusions ; la SMF dit refuser l'argent qui serait subordonné ou lié à des contacts avec des personnalités politiques[7].

Statut juridique

La Social Market Foundation (SMF) est une société à responsabilité limitée par garantie enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles (numéro d'entreprise 02537035). Elle est aussi un organisme de bienfaisance (enregistré sous ne n°1000971).

Financements, ressources, dépenses

Selon son site internet[8] : La Fondation est « principalement financée par le parrainage de ses recherches, des débats sur les politiques publiques et des travaux des conférences du parti ».
Le sponsor de chaque débat ou publication est clairement affiché sur le matériel accompagnant l'événement ou sur la publication, et sur la page Web correspondante.

La SMF affirmer avoir le contrôle éditorial de toute sa production et se montre transparence sur ses bailleurs de fonds (listés par années sur le site Internet de la Charity Commission [9]. La Fondation a reçu une note B pour la transparence du financement par Who Funds You?[7]

Influence

Le SMF est réputé être l'un des «12 meilleurs think tanks britanniques»[10]. Il a été désigné «Think Tank britannique de l'année» par Prospect en 2012 [11],[12].

Voir aussi

Articles connexes

Personnages liés au 55 Tufton Street

Liens externes

Notes et références

  1. Shrimsley, R (1995), 'Defector from SDP to head Tory research', Financial Times, August 24, p. 7
  2. (en) « Social Market Foundation », sur www.newstatesman.com (consulté le )
  3. Gordon Brown (Mai 2004). A Modern Agenda for Prosperity and Social Reform (PDF) (Report). Social Market Foundation. Consulté le 23 Mars 2014.
  4. (en-GB) « Our People », sur Social Market Foundation (consulté le )
  5. « About us », sur equalityhumanrights.com (consulté le )
  6. (en-GB) « About Us », sur Social Market Foundation (consulté le )
  7. "Social Market Foundation | Who Funds You?". whofundsyou.org. consulté le 2019-07-07.
  8. (en-GB) « About Us », sur Social Market Foundation (consulté le )
  9. pour plus d'informations sur la manière dont le SMF est financé, contacter enquiries@smf.co.uk.
  10. « About the register of charities », sur register-of-charities.charitycommission.gov.uk (consulté le )
  11. (en-GB) « The Social Market Foundation », sur Social Market Foundation (consulté le )
  12. (en-US) Prospect, « Think Tank of the Year Awards 2012 », sur Prospect Magazine, (consulté le )
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