Sicherheitspolizei

La Sicherheitspolizei Police de sûreté »), abrégée Sipo, est la Police de sûreté allemande, créée en 1936 par Heinrich Himmler en accord avec Hitler, pour regrouper deux organes :

  • la « Gestapo » (Geheime Staatspolizei) qui regroupe l'ensemble des services de police politique du Reich ; officiellement contrôlée par Hermann Göring, Heinrich Himmler en prend progressivement le contrôle de fait ;
  • la « Kripo » (Kriminalpolizei) la police criminelle qui lutte contre la criminalité, dirigée par Arthur Nebe.

Sicherheitspolizei

Réunion de dignitaires nazis avec les autorités de Vichy (dont René Bousquet, en col de fourrure) à Marseille le . Derrière Bousquet, portant une casquette, le chef local de la Sipo et du SD : Rolf Mühler.

Création
Disparition
Affiliation Reichssicherheitshauptamt
(Office central de la sécurité du Reich, RSHA)
Juridiction Troisième Reich
Europe sous domination nazie
Siège Niederkirchnerstraße, Berlin
Employés 4 500
Ministres responsables Wilhelm Frick
Heinrich Himmler
Géolocalisation du siège

Le , Himmler est nommé Chef der Deutschen Polizei (chef de la police allemande), coiffant ainsi l'édifice policier du Troisième Reich. Il contrôle aussi bien l’Ordnungspolizei de Kurt Daluege que la Sipo.

À partir de 1939, le Sicherheitsdienst (SD) de Reinhard Heydrich (le service de sécurité de la SS) et la « Sicherheitspolizei » (Sipo) sont regroupés au sein du Reichssicherheitshauptamt (le RSHA)[alpha 1], et placé sous la coupe de Heydrich, l'adjoint de Himmler.

Histoire

Le paraît un décret qui unifie la police d’ordre (Ordnungspolizei) et la police de sureté (Sicherheitspolizei), cette dernière comprenant deux branches[alpha 2] :

  1. La section criminelle « Kriminalpolizei » (en fait, un équivalent de la police judiciaire) ;
  2. La Gestapo (Geheime Staatspolizei).

Heinrich Himmler est nommé à la tête de ce nouvel organisme, avec d’importants moyens humains. Il recrute 50 000 hommes en civil et 200 000 hommes en uniforme noir engagés parmi les membres les plus disciplinés des unités paramilitaires (SS, SA).

La police de sûreté Sipo (Sicherheitspolizei) est chargée de la sécurité intérieure, c’est-à-dire de la surveillance et du contrôle :

  • des opposants au parti nazi comme les marxistes, les communistes, les dirigeants des autres partis désormais interdits ;
  • des Juifs ;
  • des adeptes de doctrines religieuses ou assimilées, comme les francs-maçons, les membres du clergé.

La police de sûreté (la Sipo) et le service de sécurité de la SS (le SD)[alpha 3] disposent de pouvoirs étendus et usent fréquemment de méthodes expéditives comme les exécutions sommaires ou la torture.

Le siège de la Sipo se situait à Berlin, au no 8 de la Prinz-Albrecht-Straße, où se trouvait déjà la Gestapo depuis 1933. À proximité, au 102, se trouvait à partir de 1934 le SD, l'autre composante du futur RSHA[alpha 3].

Notes et références

Notes

  1. Parfois appelé communément « Sipo-SD », notamment dans les diverses antennes locales, en Allemagne ou dans les territoires occupés, information lisible dans les titres attribués aux chefs de ces diverses unités locales : Befehlshaber der SP und des SD (BdS) avec sous leurs ordres les Kommandeure der SP und des SD (KdS) ; en effet, « SP » est un sigle de « Sicherheitspolizei ».
  2. L'organigramme du RSHA, qui unifie Gestapo et Kripo à compter de 1939, figure dans l’article en question de la présente encyclopédie : voir les cadres entourés en rouge et la légende.
  3. L'ensemble devant former, à compter de 1939, le RSHA sous la coupe de Reinhard Heydrich jusqu'en 1942.

Références

    Annexes

    Articles connexes

    • Schutzstaffel, historique des SS, organisation paramilitaire du parti nazi en Allemagne

    Bibliographie

    • André Guerber, Himmler et ses crimes, Paris, Fournier, 1946.
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