Serratia

Serratia est un genre de bactérie à coloration gram négatif appartenant à la famille des Enterobacteriaceae. A cause de son aspect volatile, il arrive qu'elle soit à l'origine de suspicion de miracles eucharistiques, sans pour autant toujours les expliquer.

Habitats

D’une manière générale, les espèces du genre Serratia sont isolées des plantes (légumes, champignons, mousses), du tube digestif des rongeurs, des insectes, de l’eau et du sol.

Pathogénicité

Cette bactérie est rarement pathogène, mais elle est fréquemment présente dans l’environnement hospitalier et certaines souches sont responsables d'infections nosocomiales (infections urinaires, suppurations diverses, septicémies, endocardites...).

La plus connue de ces bactéries est Serratia marcescens (anciennement Bacillus prodigiosus) est isolée du sol, de l’eau, des aliments, de l’environnement hospitalier et d’échantillons cliniques. Certaines souches produisent un pigment rouge - brique non diffusible (= prodigiosine). Actuellement la plupart des souches rencontrées en milieu hospitalier ne sont pas pigmentées.

C’est un pathogène opportuniste pouvant provoquer des infections urinaires, des infections de blessures, des pneumonies, des septicémies et des infections nosocomiales.

En médecine vétérinaire, Serratia marcescens est un agent de mammites chez la vache laitière.

En 2010, des norvégiens[1] ont montré qu'une enzyme produite par S. marcescens permet la dissolution de la chitine, en agissant sur la surface de la chitine, et en favorisant ensuite l'action d'autres enzymes (chitinases), plus vite (en 2 heures environ) qu'avec la méthode la plus rapide (48 heures) mise au point 5 ans auparavant[réf. souhaitée]. Ils espèrent découvrir une enzyme faisant de même sur la cellullose, pour développer des agrocarburants de seconde génération[2].

Résistance à des conditions extrêmes

En 2013, des chercheurs dirigés par l'astrobiologiste Andrew Schuerger ont soumis 36 souches de bactéries, représentant 22 espèces différentes, habituellement trouvées sur des vaisseaux spatiaux, en les incubant dans une chambre qui simule des facteurs biocides omniprésents sur Mars, c'est-à-dire des températures froides et une atmosphère à basse pression principalement composée de dioxyde de carbone[3]. Sur ces 36 souches, seule Serratia liquefacens a pu se multiplier et se développer. Selon Andrew Schuerger, il semblerait que lorsqu'elle est exposée à une basse pression, des gènes spécifiques activent un mécanisme biologique inconnu qui permet à l'organisme de continuer à croître ; son laboratoire a séquencé et publié le génome[4], et encourage la communauté de recherche à étudier ce phénomène[5].

Liste des espèces

  • Serratia aquatilis
  • Serratia entomophila
  • Serratia ficaria
  • Serratia fonticola
  • Serratia glossinae
  • Serratia grimesii
  • Serratia liquefaciens
  • Serratia marcescens
  • Serratia myotis
  • Serratia nematodiphila
  • Serratia odorifera
  • Serratia plymuthica
  • Serratia proteamaculans
  • Serratia quinivorans
  • Serratia rubidaea
  • Serratia symbiotica
  • Serratia ureilytica
  • Serratia vespertilionis

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr)

Notes et références

  1. Gustav Vaaje-Kolstad et son équipe, université norvégienne des sciences de la vie
  2. « An Oxidative Enzyme Boosting the Enzymatic Conversion of Recalcitrant Polysaccharides » Vaaje-Kolstad G et al., Science Vol. 330. no. 6001, pp. 219 – 222 (8 octobre 2010) Article du Journal de l'environnement
  3. (en) Andrew C Schuerger, Richard Ulrich, Bonnie J Berry et Wayne L Nicholson, « Growth of Serratia liquefaciens under 7 mbar, 0°C, and CO2-enriched anoxic atmospheres », Astrobiology, Mary Ann Liebert, Inc. (d), vol. 13, no 2, , p. 115-31 (ISSN 1531-1074 et 1557-8070, OCLC 44648498, PMID 23289858, PMCID 3582281, DOI 10.1089/AST.2011.0811)
  4. (en) Wayne L Nicholson, Michael T Leonard, Patricia Fajardo-Cavazos, Nedka Panayotova, William G Farmerie, Eric W Triplett et Andrew C Schuerger, « Complete Genome Sequence of Serratia liquefaciens Strain ATCC 27592. », Genome Announcements, vol. 1, no 4, (ISSN 2169-8287, PMID 23950115, PMCID 3744671, DOI 10.1128/GENOMEA.00548-13)
  5. Mark Strauss, « Aller sur Mars pourrait compromettre la recherche de vie extraterrestre », sur National Geographic.fr (consulté le ).
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