Serge Tournaire

Serge Tournaire, né à Marseille, est un magistrat français, juge d’instruction au tribunal de grande instance de Nanterre.

Pour les articles homonymes, voir Tournaire.

Il a instruit notamment l’Affaire Bygmalion, l’affaire de l'arbitrage sur le dossier du Crédit lyonnais et l'affaire Fillon[1].

Biographie

Fils de fonctionnaires, diplômé de l'institut d'études politiques[Lequel ?], Serge Tournaire a suivi, pendant un trimestre, les cours de l’École nationale des impôts, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), avant d'être admis à l’École nationale de la magistrature de Bordeaux comme auditeur de justice en . À sa sortie de l'ENM, il est nommé juge d'instruction au tribunal de grande instance d'Ajaccio en [2].

Carrière judiciaire

TGI d'Ajaccio, de Nice et de Marseille

Au tribunal d'Ajaccio, le jeune juge d'instruction est chargé du dossier du nationaliste Antoine Nivaggioni arrêté le mois précédent et incarcéré pour tentative d'assassinat visant un membre du milieu[3]. Il est rapidement confronté à plusieurs affaires de grand banditisme.

Il quitte la Corse pour le tribunal d'instance de Nice en , avant d'être nommé à nouveau dans les fonctions de l'instruction à Marseille en 2003 où il devient vice-président chargés de l'instruction en [4].

Affaires économiques et financières interrégionales

Il fait partie des magistrats choisis par la juridiction interrégionale spécialisée, créée en 2004, pour traiter les affaires relevant du crime organisée et de la délinquance financière [3].

Pôle financier du TGI de Paris

En , Serge Tournaire est nommé vice-président chargé de l'instruction au tribunal de grande instance de Paris et affecté au pôle financier où il traite notamment la faillite de la compagnie aérienne Euralair, le démarchage illicite de la banque UBS, l'évasion fiscale de la holding Wendel, les délits d'initiés d'EADS, les imbroglios politico-financiers des campagnes présidentielles de Nicolas Sarkozy (de 2007 pour l'éventuel financement par la Libye et de 2012 avec les fausses factures de Bygmalion), l’arbitrage Tapie-Adidas ou l’affaire des achats de voix par Serge Dassault à Corbeil-Essonnes.

Le , Serge Tournaire, qui refusait de quitter l'instruction, mais à qui le statut de la magistrature interdit d'occuper le même poste plus de dix ans, rejoint le tribunal de grande instance de Nanterre, avec le titre de premier vice-président chargé de l'instruction[5].

Affaires instruites

Affaire Bygmalion

Dans l'affaire Bygmalion, les différences de méthode et les désaccords qui l'opposent au juge Renaud Van Ruymbeke sont rendues publiques, ce dernier se méfiant de l'instrumentalisation des affaires judiciaires à des fins politiques[6],[7]. En , il est le seul des trois juges chargés de l'affaire à souhaiter la mise en examen de Nicolas Sarkozy[8] ce qu'il fait en vertu de la règle du premier juge désigné. Pour l'avocat Régis de Castelnau, dont la neutralité est soumise à caution, cette nouvelle mise en examen pour « avoir dépassé le plafond des dépenses électorales fixé en application de l’article L. 52-11 » apparaît comme « une nouvelle opération médiatico-judiciaire qui relève d’un acharnement dont l’évidence ne peut échapper à personne »[9].

Le 1er octobre 2019, la Cour de cassation a confirmé définitivement le renvoi en procès de Nicolas Sarkozy pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012. Un procès était suspendu depuis deux ans à la suite de nombreux recours[10].

Affaire Pénélope Fillon

En , il est codésigné avec deux autres magistrats pour mener l’instruction visant François Fillon et sa femme Penelope. Le , il met François Fillon en examen, alors qu'il est candidat à l'élection présidentielle.

Affaire des sondages de l'Élysée

Le , il renvoie devant le tribunal correctionnel :

  • Emmanuelle Mignon et Claude Guéant pour « favoritisme » et « détournement de fonds publics par négligence »,
  • Patrick Buisson aux côtés de ses sociétés Publifact et Publi-Opinion, pour « recel de favoritisme », « détournement de fonds publics » et « abus de biens sociaux »,
  • Jean-Michel Goudard et Julien Vaulpré pour « favoritisme »,
  • Pierre Giacometti et sa société Giacometti Peron renommée en 2016 No Com ainsi que l’institut de sondage Ipsos pour « recel de favoritisme »[11].

Affaire financement Sarkozy Kadhafi

En , à la demande des autorités judiciaires djiboutiennes, Serge Tournaire met en examen Mohamed Kadamy, réfugié politique djiboutien en France. Le même mois le juge français, dont les précédentes demandes d'entraide s'était heurtées à un refus des autorités djiboutiennes en froid depuis l'affaire Borel, peut se rendre à Djibouti pour y entendre le banquier Wahib Nacer ancien responsable de la banque de gestion privée Crédit Agricole à Genève sur l’affaire du financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007[12].

Notes et références

Liens externes

  • Hélène Sergent, « Qui est Serge Tournaire, le juge d'instruction en charge de l'affaire Fillon? », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le )
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