Seldjouk

Seldjouk[note 1], Selçuk, Seljuk ou Saljuq (mort vers 1009) est l'éponyme et fondateur des dynasties seldjoukides.

Biographie

Seldjouk est un Turkmène d'une famille de militaires de la tribu des Oğuz (Oghouzes) Kinik[1]. Il est le fils de Duqâq qui se sépare avec son clan, du gros des tribus oghouzes et vient établir son campement sur la rive droite du Syr-Daria (Latin : Iaxartes, arabe : Sihoun). Seldjouk fait remonter ses origines au roi mythique Afrasiab par trente quatre générations[2]. Il a eu trois[3] (ou quatre[4]) fils : Isra`il, Mikha'îl, Mûsâ (et Yûnus[4]). Ces prénoms bibliques suggèrent que la tribu était en relation avec le judaïsme des Khazars ou avec des chrétiens nestoriens. Néanmoins, l'usage est de faire précéder leur nom par leur totem tribal Arslan (lion)[3].

En 985/86, la tribu est amenée à migrer, poussée par la pénurie de pâturages[5] par les Chinois ou par d'autres tribus[6]. Ils s'installent en Transoxiane vers Boukhara. C'est à cette période que la tribu se convertit à l'islam. Il n'est pas sûr que Seldjouk se soit converti[3]. Le sultan ghaznévide Mahmoud de Ghaznî qui domine la région cherche à s'en faire des auxiliaires[5].

Arslan-Isra`îl est envoyé par Mahmoud au Khorasan puis en campagne au Caucase. C'est de là que le petit-fils d'Arslan-Isra`îl se lancera à la conquête de l'Anatolie fondant le sultanat de Roum[3]. Arslan-Isra`îl rend visite à Mahmoud, le sultan prend ombrage de la puissance militaire que celui-ci prétend pouvoir mobiliser. Il fait prisonnier Isra`îl. Ce dernier meurt en prison sept ans après. Avant sa mort il a fait parvenir à ses frères un message les incitant à s'emparer du royaume[5].

Arslan-Mikha'îl et Arslan-Mûsâ restent au Kharezm. Les fils de Arslan-Mikha'îl, Tuğrul Beg (Tuğrul : faucon) et Çağri Beg (Çağri : épervier), deviennent les chefs de tribus et sont acceptés par les populations du Khorasan[5]. Ils franchissent l'Amou-Daria. Ils occupent les deux grandes cités du Khorasan Merv et Nichapur (1028/29)[3].

En 1030, le ghaznévide Mahmoud décède et est remplacé par son fils Muhammed qui est démis en 1031 et remplacé par Masûd de Ghaznî.

La conversion à l'islam sunnite permet aux Seldjoukides d'être à l'abri d'attaques venant d'autres tribus islamisées au nom du jihad, et de pouvoir attaquer les Bouyides chiites comme hérétiques. Ils sont d'autant mieux reçus par les populations qu'elles voient en eux des libérateurs[3].

Seldjouk meurt aux environs de 1009.

Le ghaznévide Masûd, qui vient de remporter des victoires en Inde, revient au Khorasan avec l'intention de reprendre la situation en main. Le , il subit une cuisante défaite en affrontant les deux fils de Mikha'îl. le Khorasan tombe aux mains des Seldjoukides[3]. C'est Toghrul-Beg, le fils aîné d'Arslan-Mikha'îl, qui va créer l'empire seldjoukide en conquérant toute la Perse et l'Irak entre 1040 et 1060.

Notes et références

Notes

    • turc :, Selçuk Bey
    • persan / arabe : saljūq bak ben duqāq, سلجوق بك بن دقاق

Références

  1. (en) Encyclopædia Britannica 2007 Ultimate Reference Suite, Chicago, Encyclopædia Britannica, , Seljuq
  2. M. Defrémery, « 'Histoire des Seldjoukides », Journal Asiatique, , p. 421
  3. Jean-Paul Roux, « Les Grands Seldjoukides », sur http://www.clio.fr, Clio,
  4. (en) Charles Cawley, « West Asia & North Africa, Chapter 5. Iran and Iraq. Seljukid Sultanat », Foundation for Medieval Genealogy,
  5. Hamd Allah Mustawfi Qazvini, « Histoire des seldjoukides et des Isma liens ou Assassins de l'Iran », Elibron Classics (ISBN 0543941620)
  6. Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, « Biographie universelle, ancienne et moderne »,

Voir aussi

Bibliographie

  • René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Payot, (lire en ligne)
  • Janine Sourdel et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, PUF, 1030 p. (ISBN 978-2-13-054536-1), p. 740-743, Article Seljoukides

Articles connexes

Liens externes

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