Secretariat

Secretariat, () aussi surnommé « Big Red » est un cheval de course pur-sang anglais, né de Bold Ruler et Somethingroyal, par Princequillo. Né au haras Meadow Stud, à Doswell, en Virginie, il est considéré comme l'un des plus grands champions de l'histoire des courses.

Pour le film inspiré de ce cheval, voir Secretariat (film).

Ne doit pas être confondu avec secrétariat.

Secretariat

Statue de Secretariat sur l'hippodrome de Belmont Park

Père Bold Ruler
Mère Somethingroyal
Père de mère Princequillo
Sexe Étalon
Robe alezan
Naissance 30 mars 1970
Pays de naissance États-Unis
Mort 4 octobre 1989
Pays d'entraînement États-Unis
Éleveur Meadow Stud
Propriétaire Meadow Stable
Entraîneur Lucien Laurin
Jockey Ron Turcotte
Rating Timeform 144
Nombre de courses 21
Nombre de victoires 16
Gains en courses $ 1 316 808
Distinction Cheval de l'année (1972, 1973)
U.S. Hall of Fame (1974)
Tête de liste des pères de mères aux États-Unis (1992)
Principales victoires Kentucky Derby
Preakness Stakes
Belmont Stakes
Man O'War Stakes
Canadian International Stakes

Carrière de courses

Jeunesse

Le destin de Secretariat est en partie lié à une histoire de pile ou face. Ogden Phipps et Penny Chenery, éleveurs, concluent un arrangement pour se partager les poulains issus de leurs poulinières et de l'étalon Bold Ruler : le vainqueur pourra alors choisir le poulain qu'il veut, tandis que le perdant gardera les deux autres. C'est ainsi que les époux Chenery, malheureux à pile ou face, deviendront des propriétaires comblés, puisqu'ils récupèrent un foal et un poulain à naître au printemps suivant : celui-ci se nommera Secretariat.

À deux ans

Entraîné par le Québécois Lucien Laurin, monté par Ron Turcotte sous les couleurs de Meadow Stud, Secretariat fait ses débuts sur l'hippodrome d'Aqueduct, dans le Queens, en . Il termine quatrième, mais commence à faire parler de lui dès la sortie suivante. Il enchaîne alors cinq victoires d'affilée, grimpant très vite les échelons qui le mènent au sommet de sa génération. Les Sanford Stakes (groupe 2) tombent dans son escarcelle, puis les Hopeful Stakes (premier groupe 1 de la saison pour les 2 ans, qu'il gagne de 5 longueurs) et les Futurity Stakes. Dans les Champagne Stakes, il s'impose encore, mais gêne son dauphin, Stop the Music, au profit duquel il est rétrogradé à la seconde place. Il remet les pendules à l'heure dès sa sortie suivante, dans les Laurel Futurity Stakes, où il inflige 8 longueurs à son malheureux rival. Une dernière victoire dans les Garden State Futurity Stakes, et il en termine de sa première campagne avec un bilan de 7 victoires en 9 courses, et surtout un titre de cheval de l'année aux États-Unis, fait rarissime pour un 2 ans, puisqu'on ne relève que sept cas similaires depuis 1897 et la création de cette distinction.

À trois ans

En 1973, Secretariat est bien sûr le grand favori de la triple couronne. Il entame sa préparation par deux victoires, et s'offre le record de la piste d'Aqueduct en parcourant le mile en 1'33"40 après avoir mené toute la course, pour la première fois de sa carrière. Lors des Wood Memorial Stakes (Gr.1), il est une nouvelle fois dépossédé de sa victoire sur tapis vert en raison d'une bousculade, étant finalement classé 3e derrière son compagnon d'écurie Angle Light et Sham.

Malgré cette péripétie, il est le grand favori du Kentucky Derby. 135 000 personnes viennent acclamer le phénomène à Churchill Downs. Pour sa première sortie sur 2 000 m, Secretariat ne déçoit pas : il l'emporte par deux longueurs et demi devant Sham et Our Native, et surtout, avec un chrono extraordinaire de 1'59"40, il devient le premier cheval à descendre sous la barre des 2 minutes sur 2 000 m. 40 ans plus tard, il est toujours détenteur du record de la plus grande course américaine. Après sa victoire dans le « Run for Roses », les Preakness Stakes sont une formalité. Mais Secretariat fait mieux que s'acquitter de sa tâche (victoire par deux longueurs et demi devant les duettistes Sham et Our Native), en établissant là encore un temps exceptionnel, 1'53"40 sur 1 900 m. En 2012 le record est recalculé en 1'53" en utilisant la vidéo[1].

En passe de remporter la triple couronne, Secretariat est déjà une star nationale. Il est le premier cheval à faire la couverture de Time Magazine, Newsweek, et Sports Illustrated la même semaine. À Belmont Park, pour les Belmont Stakes, troisième et ultime étape de la triple couronne, 67 000 personnes sont venus voir le poulain entrer définitivement dans la légende. Ils vont assister à l'un des plus mémorables événements de l'histoire des courses. Seuls quatre chevaux osent défier le crack, dont le vaillant Sham. Celui-ci s'élance en tête, mais se perdra en route. Car Secretariat réalise une performance extraordinaire : immédiatement aux avant-postes, il l'emporte sans se préoccuper de la concurrence, qu'il relègue dans le lointain, et termine avec une avance ahurissante de 31 longueurs[2]. Inimaginable à l'ère des courses modernes, cet écart, du jamais vu depuis le mythique Count Fleet (lauréat de la même course par 25 longueurs en 1943), constitue un record qui ne sera sans doute jamais battu. Ce n'est pas tout : Secretariat survole la course en 2'24"00, soit deux secondes plus vite que l'ancien temps de référence[3]. Ce record du monde, sur piste en sable, tient toujours aujourd'hui[4].

40 ans plus tard, Secretariat est toujours détenteur des trois temps records de la triple couronne.

Fin de carrière

N'ayant aucun rival, Secretariat est devenu le 9e lauréat de la triple couronne. Seuls Seattle Slew en 1977, Affirmed en 1978, American Pharoah en 2015 et Justify en 2018 imiteront cet exploit. Le phénomène continue à se produire en courses. À Chicago, on crée spécialement une épreuve pour qu'il puisse faire étalage de sa classe devant le public local : il s'adjuge sans coup férir l'Arlington Invitational, plus tard rebaptisé Secretariat Stakes. Mais il va apprendre le goût de la défaite. À Saratoga, sur un hippodrome surnommé « le cimetière des champions » (il avait eu raison de Man o'War avant lui et fera trébucher American Pharoah plus tard), il s'incline dans les Whitney Stakes d'une longueur face à Onion. Il appelle de ce revers immédiatement en remportant une autre course créée pour lui, la Marlboro Cup. À cette occasion, il mate un lot de très haut niveau comprenant Onion, Riva Ridge (Kentucky Derby & Belmont Stakes en 1972), Key to the Mint (cheval d'âge de l'année en 1972) et deux autres champions venus de Californie (Cougar II) et du Canada (Kennedy Road). Et en profite pour établir un nouveau record du monde sur 1 800 m.

À nouveau, il rend les armes dans les Woodward Stakes, cette fois devant Prove Out, qui le devance de plus de 4 longueurs. Mais encore une fois, Secretariat se reprend en allant gagner par 5 longueurs les Man O'War Stakes, pour son premier essai sur le gazon, avec à la clé un temps canon de 2'24"80. Prévue de longue date, l'ultime sortie du prodige est programmée au Canada, dans les Canadian International Stakes. Secretariat y fait ses adieux sans fausse note, avec une dernière victoire, par 6 longueurs et demi.

Sa carrière exceptionnelle fut naturellement couronnée d'un second titre de cheval de l'année aux États-Unis, de meilleur 3 ans, et de cheval de l'année sur le gazon. Timeform lui octroie le second plus haut rating de son histoire, 144. Seul le légendaire Sea Bird fut mieux coté, avec 145, puis le phénomène britannique Frankel s'attribuera la plus haute référence en 2012 avec un rating de 147.

Palmarès

Tableau de bord

Au haras

Retiré à l'issue d'une syndication record dans son haras natal, Clairbone Farm, Secretariat fit bonne figure jusqu'à sa mort en 1989, des suites d'une fourbure, maladie qui s'attaque au sabot du cheval. Parmi ses meilleurs produits, citons :

Mais c'est surtout par ses filles qu'il s'est distingué, obtenant le titre de tête de liste des pères de mères en Amérique du Nord en 1992. Par leur intermédiaire sont nés notamment trois étalons très influents, parmi les plus importants de l'élevage moderne nord-américain :

Honneurs

  • Une course porte son nom à Arlington Park : les Secretariat Stakes, un groupe 1 réservé aux 3 ans
  • Un timbre à 33 cents a été émis en son honneur[5].
  • Une rue porte son nom à Napa, Californie, une autre à Howell, New Jersey, ainsi que des terrains de sport et des routes.
  • Un film racontant son histoire a été produit par Disney : réalisé par Randall Wallace avec pour acteurs principaux Diane Lane, John Malkovich, Scott Glenn et James Cromwell, Secretariat est sorti en salles en 2010.
  • Secretariat est également un personnage important dans la série d'animation BoJack Horseman. Utilisant la "course" comme une métaphore de sa propre vie, il est, de par son rôle de modèle, à l'origine de l'un des traits de personnalité les plus caractéristiques du personnage principal : son obstination à vouloir avancer malgré son profond mal être.
  • Il existe trois statues à l'effigie de Secretariat

Origines

Bold Ruler, le père de Secretariat, appartient lui aussi au Hall of Fame. Il remporta les Futurity Stakes, les Wood Memorial Stakes, ou encore les Preakness Stakes, et fut couronné cheval de l'année en 1957. Il fit au moins aussi bien en tant que reproducteur, puisqu'il fut consacré pas moins de huit fois tête de liste des étalons américains.
Quant à sa mère, Somethingroyal, fille du grand étalon Princequillo, elle ne brilla pas en compétition mais s'illustra au haras où elle s'avéra exceptionnelle, donnant, outre Secretariat (qu'elle eut très tard, à 18 ans), neuf vainqueurs ou placés de stakes, parmi lesquels :

Origines de Secretariat
Père
Bold Ruler
dkb/br. 1954
Nasrullah
b. 1940
Nearco
b. 1932
Pharos
Nogara
Mumtaz Begum Blenheim
Mumtaz Mahal
Miss Disco
b. 1944
Discovery Display
Ariadone
Outdone Pompey
Sweep Out
Mère
Somethingroyal
b. 1952
Princequillo
b. 1940
Prince Rose Rose Prince
Indolence
Cosquilla Papyrus
Quick Thought
Imperatrice
dkb/br. 1938
Caruso Polymelian
Sweet Music
Cinquepace Brown Bud
Assignation (F-No.2-S)

Références

  1. (en) Joe Drape, « Secretariat Awarded Preakness Record, 39 Years Later », The New York Times, (lire en ligne , consulté le ).
  2. Dingerz, « Secretariat Belmont Stakes 1973 & extended coverage (HD Version - NEW!) », (consulté le )
  3. (en)https://www.nytimes.com/2012/06/22/sports/secretariat-rides-advances-in-technology-to-preakness-record.html?pagewanted=all
  4. (en)http://www.horsehats.com/horse-racing-records.html « Copie archivée » (version du 24 janvier 2008 sur l'Internet Archive)
  5. (en) « PLUS: HORSE RACING; Secretariat's Stamp », The New York Times, (lire en ligne , consulté le ).
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