Scott Morrison

Scott Morrison, né le à Sydney, est un homme d'État australien. Membre du Parti libéral d'Australie, il est ministre des Finances de 2015 à 2018 et Premier ministre depuis 2018.

Pour les articles homonymes, voir Scott Morrison (homonymie) et Morrison.

Scott Morrison

Scott Morrison en 2014.
Fonctions
Premier ministre d'Australie
En fonction depuis le
(3 ans et 24 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Peter Cosgrove
David Hurley
Gouvernement Morrison I et II
Coalition Libs-Nats
Prédécesseur Malcolm Turnbull
Chef du Parti libéral d'Australie
En fonction depuis le
(3 ans et 24 jours)
Prédécesseur Malcolm Turnbull
Ministre des Affaires intérieures
(intérim)

(5 jours)
Premier ministre Malcolm Turnbull
Lui-même
Gouvernement Turnbull II
Morrison
Prédécesseur Peter Dutton
Successeur Peter Dutton
Ministre des Finances

(2 ans, 11 mois et 3 jours)
Premier ministre Malcolm Turnbull
Gouvernement Turnbull I et II
Prédécesseur Joe Hockey
Successeur Josh Frydenberg
Ministre des Services sociaux

(8 mois et 29 jours)
Premier ministre Tony Abbott
Malcolm Turnbull
Gouvernement Abbott
Turnbull I
Prédécesseur Kevin Andrews
Successeur Christian Porter
Ministre de l'Immigration et de la Protection des frontières

(1 an, 3 mois et 5 jours)
Premier ministre Tony Abbott
Gouvernement Abbott
Prédécesseur Tony Burke
Successeur Peter Dutton
Membre de la Chambre des représentants
En fonction depuis le
(13 ans, 9 mois et 24 jours)
Élection 24 novembre 2007
Réélection 21 août 2010
7 septembre 2013
2 juillet 2016
18 mai 2019
Circonscription Cook
Législature 42e, 43e, 44e, 45e et 46e
Prédécesseur Bruce Baird
Biographie
Nom de naissance Scott John Morrison
Date de naissance
Lieu de naissance Sydney (Nouvelle-Galles du Sud, Australie)
Nationalité Australienne
Parti politique Parti libéral d'Australie
Diplômé de Université de Nouvelle-Galles du Sud
Religion Pentecôtisme


Premiers ministres d'Australie

Situation personnelle

À l'issue d'un baccalauréat universitaire en sciences à l'université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW), il est directeur national d'un lobby et think tank défendant les intérêts des entreprises liées au domaine foncier de à , puis directeur général adjoint d'un think tank et lobby pour les entreprises du domaine du tourisme jusqu'en [1].

Il devient ensuite directeur général du Conseil du tourisme  agence publique chargée de la promotion touristique de l'Australie  jusqu'en . Il quitte alors son pays pour la Nouvelle-Zélande, où il est nommé directeur du Bureau pour le Tourisme et les Sports[1].

Il est de confession pentecôtiste[2].

Ascension politique

Débuts

Il revient en Australie en . Membre du Parti libéral d'Australie (Libs), il en est le directeur pour l'État de Nouvelle-Galles du Sud jusqu'en . Il retrouve alors la direction de Tourism Australia, le nouveau nom du Conseil du tourisme et la conserve jusqu'en [1].

Il postule ensuite aux élections fédérales du dans la circonscription de Cook, un bastion libéral dans la banlieue de Sydney. Totalisant plus de 45 000 voix, il s'impose avec 52,4 % des suffrages exprimés, et 56,6 % des votes de préférence[3], tandis que le Parti travailliste australien (ALP) remporte le scrutin à l'échelle fédérale. Il enregistre alors un recul de l'ordre de six points par rapport à son prédécesseur au scrutin précédent, Bruce Baird.

Ministre du cabinet fantôme

Il intègre en le cabinet fantôme de Malcolm Turnbull, comme ministre du Logement et du Développement. Le , il est désigné ministre fantôme de l'Immigration et de la Citoyenneté par Tony Abbott, qui prend la succession de Turnbull[1].

Il est facilement réélu en avec 57,9 % des premières voix et 62,7 % des préférences[4], puis en avec 60,4 % des premiers votes et 66,4 % des préférences[5].

Ministre du gouvernement fédéral

Le , Scott Morrison fait son entrée au gouvernement australien, désormais dirigé par Abbott. À 45 ans, il devient ministre de l’Immigration et de la Protection des frontières et siège au sein du cabinet. À ce poste, il met en place l’Operation Sovereign Borders (en français : opération Frontières souveraines) voulue par le chef du gouvernement et qui renforce les dispositions contre les migrants et demandeurs d'asile arrivant sans visa par bateau[6].

Il change de responsabilité lors du remaniement du , occupant désormais les fonctions de ministre des Services sociaux. Peter Dutton lui succède comme ministre de l'Immigration.

Après que le ministre des Communications Malcolm Turnbull a renversé Abbott lors d'un vote interne du Parti libéral, il forme le son exécutif dans lequel Morrison est promu ministre des Finances (Treasurer of Australia). Après avoir été de nouveau réélu en avec 58,4 % des voix et 65,4 % des préférences[7], il est confirmé dans ses responsabilités. Chrétien évangélique, membre de l'aile droite du Parti libéral, Scott Morrison s'oppose sans succès à la légalisation du mariage homosexuel voulue par Malcolm Turnbull en 2016[8].

Premier ministre

Successeur de Malcolm Turnbull

Turnbull fait à son tour face à une rébellion interne en , en raison des mauvais sondages et de sa volonté de respecter l'accord de Paris sur le climat en inscrivant dans la législation australienne l'obligation d'une réduction de 26 % des émissions polluantes d'ici . Bien qu'il l'emporte au premier vote, il est renversé trois jours plus tard, le et remet sa démission. Morrison est ensuite élu chef du Parti libéral par les parlementaires, avec 45 voix contre 40 pour Peter Dutton[6].

Scott Morrison et Donald Trump ().

Il est assermenté le jour même devant le gouverneur Peter Cosgrove à Canberra. Il promet alors de mener une politique de baisse de la fiscalité, affirmant que l'emploi est la meilleure forme possible d'État-providence. Indiquant ne pas avoir l'intention de convoquer des élections fédérales anticipées, il désigne le nouveau chef adjoint du parti Josh Frydenberg ministre des Finances et promet l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle génération qui mettra fin aux divisions internes aux libéraux[9].

Gouvernement minoritaire

Le , à la suite de la démission de Malcolm Turnbull de son mandat de député et de la tenue d'une élection partielle dans sa circonscription de Wentworth, le gouvernement Morrison perd sa majorité absolue à la Chambre des représentants. Une partie des électeurs libéraux de la circonscription, déçus par l'éviction de Turnbull et hostiles à la politique environnementale de Morrison (faible implication sur la question du changement climatique, soutien à la poursuite de l'exploitation du charbon), ont refusé de voter pour le candidat libéral, ce qui a permis la victoire de la candidate sans étiquette Kerryn Phelps. Le gouvernement devient ainsi un gouvernement minoritaire, dépendant du soutien d'élus indépendants[10],[11].

Son gouvernement est très critiqué pour son désintérêt des questions environnementales et climatiques, préférant privilégier les intérêts de l’industrie du charbon et du secteur minier[12],[13].

Victoire surprise aux élections générales

Chef de file de la Coalition aux élections fédérales anticipées de 2019, il subit pendant la campagne des critiques internes et plusieurs de ses ministres refusent de s'impliquer[14].

Contre toute attente, le centre-droit remporte le scrutin alors que la victoire semblait promise par les sondages à l'opposition travailliste[15]. Cette victoire surprise renforce la place et le pouvoir de Morrison au sein de l'exécutif et de la majorité[16].

Second mandat

En , des feux de brousse d'un nombre et d'une intensité sans précédent ravagent une partie des États de Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland, détruisant quelque 150 foyers et faisant trois morts. Scott Morrison, partisan d'un accroissement de la production et de l'exportation du charbon, est critiqué par l’opposition lorsqu'il refuse d'évoquer le lien  reconnu par certains climatologues australiens  entre le changement climatique et cette catastrophe. Son vice-Premier ministre Michael McCormack répond pour sa part que le changement climatique n'est une préoccupation que des « tarés de gauche dans les centres urbains »[17].

En 2021, Scott Morrison doit faire face à la pression de pays alliés, le Royaume-Uni de Boris Johnson et les États-Unis de Joe Biden, pour agir contre le réchauffement climatique. Il laisse alors entendre qu'il songerait à viser une réduction à zéro des émissions nettes de carbone de l'Australie pour 2050. Au sein de son gouvernement de coalition, le Parti national réagit négativement : le 21 juin, le parti limoge son propre chef, le vice-Premier ministre Michael McCormack, l'accusant de ne pas s'être opposé assez fermement à cette perspective, et son nouveau dirigeant, Barnaby Joyce, est chargé par le parti de freiner les avancées contre le réchauffement climatique[18]. De nombreux responsables de la coalition conservatrice entretiennent des liens étroits avec l’industrie minière et nient l’existence du changement climatique ou cherchent à en minimiser les conséquences. Le Premier ministre annonce par la suite ne pas fixer d’objectifs en matière de neutralité carbone[19].

Le 16 septembre 2021, Scott Morrison annonce avec le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président américain Joe Biden le lancement du partenariat AUKUS, une alliance stratégique et militaire tripartite visant notamment à contrer les activités de la Chine dans le bassin Indo-Pacifique. Cet accord permettra à l'Australie de devenir, grâce à des technologies américaines, le septième pays au monde à disposer à terme de sous-marins à propulsion nucléaire navale[20].

Notes et références

  1. (en) Parlement de l'Australie, « Hon Scott Morrison MP », sur aph.gov.au (consulté le ).
  2. Maxime Lancien, « En Australie, une saison en enfer », sur Le Monde diplomatique,
  3. (en) Commission électorale australienne, « 2007 federal election – House of Representatives results for Cook », sur results.aec.gov.au (consulté le ).
  4. (en) Commission électorale australienne, « 2010 federal election – House of Representatives results for Cook », sur results.aec.gov.au (consulté le ).
  5. (en) Commission électorale australienne, « 2013 federal election – House of Representatives results for Cook », sur results.aec.gov.au (consulté le ).
  6. « Australie : un septième premier ministre en onze ans », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Commission électorale australienne, « 2016 federal election – House of Representatives results for Cook », sur results.aec.gov.au (consulté le ).
  8. (en) « Scott Morrison is new Australian PM as Malcolm Turnbull ousted », BBC, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « Scott Morrison sworn in as Australia's 30th prime minister », Special Broadcasting Service, (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) "Australia government suffers Wentworth by-election defeat", BBC News, 20 octobre 2018
  11. (en) "Australian Government Loses Majority With Election Defeat", Bloomberg, 20 octobre 2018
  12. « Des indigènes australiens attaquent le pays pour son «inaction climatique» », sur www.20minutes.fr
  13. Valentin Chevallier, « L’Australie part en fumée dans l’indifférence de ses gouvernants », sur Le Vent Se Lève,
  14. Australie: victoire «miraculeuse» du premier ministre conservateur aux élections, lefigaro.fr, 18 mai 2019
  15. (en) Michael Koziol, « Scott Morrison hailed as a hero for leading Coalition to unexpected victory », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) Scott Morrison: How Australia's PM built a 'miracle' election win, bbc.com, 19 mai 2019
  17. (en) "Is climate change to blame for Australia's bushfires?", BBC News, 11 novembre 2019
  18. (en) « Barnaby Joyce to return as Australia deputy PM after party revolt », BBC News, 21 juin 2021
  19. « L’Australie ne compte pas revoir à la hausse ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique », Le Monde, (lire en ligne)
  20. (en) "Aukus: UK, US and Australia launch pact to counter China", BBC News, 16 septembre 2021

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la politique
  • Portail de l’Australie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.