Schuhplattler

Le schuhplattler est une danse folklorique principalement pratiquée en Haute-Bavière et en Autriche.

Danseurs de schuhplattler en costume traditionnel à Munich
Illustration du schuhplattler en 1889

Histoire

Le nom de "Schuhplattler" vient du bavarois au XIXe siècle. Mais la danse date de bien avant. Le plus ancien document a pour un auteur un moine qui décrit en 1050 dans le Ruodlieb (de) une danse aux gestes et aux mouvements ressemblant à ceux du schuhplattler. À l'origine, un danseur mettait au défi un autre à faire des figures acrobatiques et l'emporter. Il consiste à tourner sur lui-même en tapant des mains ou danser une valse avec lui. Le lieu d'origine serait entre Bad Tölz et Ruhpolding, les vallées de la Salzach et de la Drave.

Selon une théorie controversée, les pas s'inspireraient de l'observation du Grand Tétras durant sa parade amoureuse : au printemps, le mâle fait la roue avec sa queue et frappe le sol avec les ailes pour impressionner la femelle.

Le schuhplattler demeure une danse de couple. Cependant sa forme est libre et sans règles. Dans une mesure à trois temps d'un Land, le danseur fait une série de sauts et de sautillements au rythme de la musique. Ensuite il se frappe (plattelte) sur les jambes, les genoux et les pieds puis gifle (paschte) dans ses mains et tape des pieds. Il finit par une danse en rond. Cette forme est celle pratiquée au Tyrol du Sud. À Luson, on pratique une danse à quatre figures sur huit temps appelée « danse allemande. »

La première méthode est écrite en 1824 par la famille Rainer qui fait des exhibitions s'inspirant de cette danse. Les clubs de danse folklorique se créent en Bavière dans les années 1880.

Plattler signifie taper des pieds et frapper des mains, cuisses et semelles, en sifflant et poussant des petits cris aigus d'allégresse.

Des danses comparables avec des frappes de la main sur les cuisses, les chaussures et avec des figures acrobatiques existent dans d'autres pays comme la Hongrie, la Norvège, la Suisse...

Le schuhplattler traditionnel

Cuivres champêtres, frappe des mains et des pieds

La forme traditionnelle est toujours pratiquée au sein d'associations de promotion d'une culture folklorique, en costume traditionnel, donnant lieu à des tournois entre deux individus ou entre groupes, avec un jury jugeant de la précision, de l'originalité et de la difficulté technique de la danse.

Tyroliennes et yodels

Le refrain est souvent alterné de chanteurs folkloriques entonnant joyeusement un yodel ou une tyrolienne.

Répertoire

Le répertoire traditionnel comprend une cinquantaine de morceaux de musique en rythme ternaire (3/4, rythme de ländler) et binaire (2/4, polka ou marche), chacun d'entre eux étant associé à des figures spécifiques pour la danse, qui peuvent mettre en jeu des accessoires typiques de la région (bancs de bois, billot et scie, cloches de vaches, ...). La musique est jouée par la fanfare du village pour les fêtes et par un accordéoniste (accordéon diatonique de Styrie : steirische Ziehharmonika) pour les répétitions.

  • Un des plus célèbres morceaux et la Marche des bûcherons tyroliens (Tiroler Holzhacker Marsch, Tiroler Holzhacker Buab'n), une polka-marche tout droit issue de cette région, souvent jouée par une fanfare champêtre, entrecoupée de quelques intonations de joie proches du yodel, et où souvent les danseurs sont munis d'une scie droite à cadre, en se mettant à plusieurs pour sectionner un tronc de sapin, illustré par le rythme du refrain.
  • Parmi les autres compositions connues, la Danse des gifles, est une valse entraînante presque humoristique, assortie de claquements de mains sur cuisses et galoches, en tapant aussi des pieds sur l'estrade, et jouée également majoritairement par des cuivres.
  • La Marche des instruments à vent de Mühlbach figure aussi au répertoire des traditions.
  • La Polka du bûcheron (Holzknecht Polka), dont les refrains sont interprétés par des siffleurs

Accordéon styrien

  • Waschentanz est un morceau joué notamment à l'accordéon styrien diatonique, en forme de polka pour le refrain, et de valse pour le couplet, avec toujours l'appui en rythme des claquements de mains et frappe des pieds.

Clochettes de table

  • Enfin, quelques compositions comme le Plattler des cloches de vaches, ou clarines (Kuhglocken Plattler), alternent les Schuhplattlers sur un tempo assez rapide, avec tout un ensemble de clochettes de tables composant chacune des notes actionnées en alternance et/ou simultanément, jouées sur un rythme souvent plus lent, autre "spécialité" instrumentale du folklore autrichien.

Ciseaux à froid

  • Berg Knappentanz, polka et quelques autres compositions avec accordéon et cithare, alternent le frappement des mains et des pieds aux entrechocs de "ciseaux à froid"

Ensembles folkloriques réputés

  • Un ensemble réputé orchestral typique alterné de chanteurs en yodel, est celui des Musiciens de Kitzbühel (de la "colline aux chamois" au Tyrol)(Die Kizbühler Müsikanten), dont Toni Praxmair fut l'un des principaux dirigeants.
  • Le groupe D'Sprugger Buam, conduit par Albin Haller est célèbre également.
  • Die Schernheisen direction Thomas Redolfi.

Le schuhplattler moderne

Au début du XXe siècle, l'image du danseur apparaît dans la publicité. Dans les années 1950, la version à quatre temps avec des garçons s'impose pour présenter la danse aux touristes. Aujourd'hui, de nombreux groupes acceptent les filles et donnent un style jeune et moderne à cette danse en y incluant de nouvelles figures contemporaines et de la musique actuelle.

Les interprétations classiques et modernes cohabitent dans les festivals, les émissions de télévisions et autres événements consacrés au schuhplattler.

Les touristes en visite en Autriche, Tyrol notamment, apprécient les spectacles et concerts folkloriques liés à ces traditions et coutumes ancestrales enthousiastes, étant souvent entraînés à y participer en fin de spectacle.

Disques

Plusieurs disques, notamment parus chez la firme Ariola, ont été également exportés en France, et quelques-uns furent supervisés par Pierre-Marcel Ondher, notamment : Musique aux sommets (1964), Curiosités tyroliennes Vol 1 (1971) et Fête au Village tyrolien (2011).

Source, notes et références

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