Saint-Martin-d'Ablois

Saint-Martin-d'Ablois est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Saint Martin.

Saint-Martin-d'Ablois

Vue d'ensemble de Saint-Martin-d'Ablois.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Marne
Arrondissement Épernay
Intercommunalité Communauté de communes des Paysages de la Champagne
Maire
Mandat
Catherine Fontanesi
2020-2026
Code postal 51530
Code commune 51002
Démographie
Gentilé Ablutiens
Population
municipale
1 414 hab. (2018 )
Densité 65 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 00′ 47″ nord, 3° 52′ 07″ est
Altitude Min. 110 m
Max. 241 m
Superficie 21,88 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Épernay
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Dormans-Paysages de Champagne
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Saint-Martin-d'Ablois
Géolocalisation sur la carte : Marne
Saint-Martin-d'Ablois
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Martin-d'Ablois
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Martin-d'Ablois
Liens
Site web www.saintmartindablois.fr

    Ses habitants sont les Ablutiens.

    Géographie

    Elle se situe au sud-ouest d'Épernay. Saint-Martin-d'Ablois se trouve aux confins des forêts de Brugny, d'Enghien, d'Épernay et du bois de Boursault. La commune se trouve dans le vignoble de Champagne « Vallée de la Marne » sur le terroir des « Coteaux Sud d’Épernay ». Elle comptabilise 82,2 hectares de vigne travaillée par 71 exploitants en grande majorité sur le cépage pinot meunier. Le Sourdon (ruisseau) y prend sa source.

    Communes limitrophes de Saint-Martin-d'Ablois
    Œuilly Boursault Épernay
    Festigny Vinay
    Le Baizil Brugny-Vaudancourt

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Martin-d'Ablois est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Épernay, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 45 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (58,6 %), terres arables (31,1 %), cultures permanentes (5 %), zones urbanisées (1,6 %), zones agricoles hétérogènes (1,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,3 %), prairies (1,2 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Le village apparaît dès 1145 sur les cartes de l'abbaye Saint-Martin d'Épernay sous le nom Sanctus Martinus de Avleis, puis Sanctus Martinus de Avlis en 1155. Dans la première moitié du XVIIIe siècle, plusieurs forment sont rapportées : Avelois (1219), Aublois, Avlois et Avloys. Ablois est utilisé pour la première fois en 1252. En 1262, le bourg est à nouveau répertorié en latin, en tant que Sanctus Martinus de Avlois. La décennie suivante, le terme Avloi est employé[8].

    Au début du XVe siècle, les Archives nationales font état d'Abloiz, puis Abloys en 1462. Le « Saint-Martin » réapparaît en 1539 avec Saint-Martin-d'Ablays, puis Sainct-Martin de la Bloys (1634), Saint-Martin d'Amblois (1735) et Saint-Martin d'Hablois (1749). En 1783, le nom latin du village est Sanctus Martinus in pago Ablensi[8].

    En 1789, la commune de Saint-Martin-d'Ablois est officiellement créée. Cependant, les révolutionnaires la renomment Ablois quatre ans plus tard[9]. Ce nom perdure jusqu'en 1952 lorsque la commune reprend son ancien nom et devient à nouveau Saint-Martin-d'Ablois[10].

    Histoire

    Antiquité et Moyen Âge

    L'église de Saint-Martin-d'Ablois.

    D'après le géographe Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville, le village s'élève sur le site d'un bourg gallo-romain, Bibe. En 1855, le congrès archéologique de Châlons-sur-Marne note la découverte de pièces romaines à la ferme de Mont Bayen, au nord de la commune. Ce lieu-dit semble d'ailleurs être les vestiges d'une ancienne cité[9].

    À partir du milieu XIIe siècle, le village alors dénommé Sanctus Martinus de Avleis est rattaché à l'abbaye Saint-Martin d’Épernay, dont les chanoines s'y établissent en 1152[9].

    Marie Stuart, vicomtesse d'Ablois

    À la suite du décès de François II de France en 1560, Marie Stuart sépare la vicomté d'Ablois de la châtellenie d’Épernay. Le , elle est accueillie au monastère de Saint-Martin, pour participer à la messe. L'après-midi, guidée par l'abbé du couvent dans le bois du Sourdon, la dame prononce ces mots : « Oh ! Cette France aimée, la quitter quand il fait si bon y vivre des choses de l'esprit ! La quitter quand elle offre tant de poésie sous son beau ciel ! Tenez ces ombrages, comme ils sont beaux ! Cette source qui se répand en cascades à travers les rochers donne par son murmure l'illusion d'une musique lointaine, dont l'âme est délicieusement caressée ! Ces rayons d'or qui traversent la feuillée, ces oiseaux qui se jouent dans le prisme ensoleillé, non on ne peut se résigner à quitter tout cela ? »[9].

    XIXe et XXe siècles

    Le , la ligne des Chemins de fer de la Banlieue de Reims (CBR), entre Épernay et Montmirail, est inaugurée. Une gare dessert Saint-Martin-d'Ablois et on met en place un arrêt facultatif à Sourdon[9].

    Durant la Première Guerre mondiale, le village est à proximité du front, notamment lors de la seconde bataille de la Marne. 64 Ablutiens meurent sur le champ de bataille. Un cimetière militaire est créé près de la ferme des Meulières ; un monument aux morts est inauguré le , rue Julien-Ducos[9].

    La ligne de chemin de fer desservant la ville est déclassée en 1937[9].

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, trois Albutiens (Michel Destrez, Julien Ducos et Marcel Soyeux) sont arrêtés pour résistance et fusillés près de Châlons-sur-Marne, le . Ils avaient tous entre 20 et 25 ans. Trois rues portent aujourd'hui leur nom. Par ailleurs, trois autres sont déportés en Allemagne (Adrien Didier, Marcel Fouju et Jacques Soardi). Ce dernier ne reviendra jamais, une rue porte également son nom[9].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs[11]
    Période Identité Étiquette Qualité
    an XVIII 1806 Nicolas Lelouvier    
    1806 1812 Jean-Baptiste Piéton    
    1812 1814 Louis Rossignol    
    1814 1825 Auguste Sannegon    
    1825 1831 Auguste de Talhouët Conservateur
    Monarchiste
    Militaire, marquis de Talhouët
    1831 1843 Louis Noël    
    1843 1855 Étienne François    
    1855 1857 Sébastien Malet    
    1857 1865 François Miloni    
    1865 1866 Louis Fagot    
    1866 1871 Pierre Ketterer    
    1871 1892 Louis Fagot    
    1892 1893 Jules Ketterer    
    1893 1894 Ernest Moreau    
    1894 1897 Jules Lalouelle    
    1897 1908 Charles Daumont    
    1908 1911 Henri Durantel    
    1911 1932 Jules Ketterer    
    1932 1944 Émilien Jamart    
    1944 1945 Simon Moreau    
    1945 1965 Léon Durantel    
    1965 1971 Robert Jamart    
    1971 1983 Léon Durantel    
    1983 1989 Bernard Rauscher    
    1989 mai 2020 Jackie Barrois[12],[13] PS[14]
    mai 2020[15],[16] En cours
    (au 2 décembre 2020)
    Catherine Fontanesi   Directrice générale des services d’une collectivité
    Vice-présidente de la CC des Paysages de la Champagne (2020 → )

    Jumelages

    Saint-Martin-d'Ablois est jumelée avec :  Avessac (France) depuis le

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[18].

    En 2018, la commune comptait 1 414 habitants[Note 3], en diminution de 2,88 % par rapport à 2013 (Marne : −0,45 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0411 1781 2131 2361 4171 4751 5071 5331 525
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 3411 4031 4101 3731 4471 3651 3531 2861 230
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2161 2121 1471 2229609029069511 001
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    1 0451 0351 0211 2211 4311 4011 4571 4651 473
    2013 2018 - - - - - - -
    1 4561 414-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Exemple d'une meule à grain.

    Les meules à moulin

    Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, le village est réputé pour ses meules à moulin. Les meules d'Ablois sont à l'époque extraites de bancs de meulières, enterrées sous un sol sableux, dans la forêt d'Enghein, à l'ouest de Saint-Martin-d'Ablois et, dans celle d’Épernay, au nord du village[9].

    Ces meules à grains sont blanches, grises ou rouges et font entre 1,53 m et 2,09 m de diamètre et de 35 à 42 cm d'épaisseur. Transformées à Saint-Martin-d'Ablois, elles étaient ensuite acheminées principalement par la Marne, à Port-à-Binson ou Épernay, en direction de toute la Champagne mais également de toute la France et même jusqu'aux États-Unis[9].

    Culture locale et patrimoine

    Château d'Ablois

    Le château d'Ablois.

    Le château de Saint-Martin-d'Ablois, date du XVIIIe siècle. Depuis 2009, il appartient à la famille Breul, rénové c'est la maison principale du Champagne Patrick Breul, où l’accueil des visiteurs se fait sous forme de visites et de dégustations.

    Le refuge des cheminots

    En 1928, Georges Rosset, président de la Fédération des retraités du chemin de fer, créé le « Refuge des cheminots » à la Foulerie, au nord-est du bourg principal. Le but de l'institution, inaugurée en 1928 par le Ministre des travaux publics, André Tardieu, est d'héberger des employés des chemins de fer[9].

    Le bâtiment se modernise au fil des années et accueille jusqu'à 62 retraités en 1956. Il est détruit en 1986. Dans l'ancien parc de la Foulerie se trouve aujourd'hui l'école primaire du village[9] et l'on trouve en dessous de celle-ci la rue Georges-Rosset.

    Le parc du Sourdon

    Un parc de trois hectares où jaillit la source du Sourdon, un ruisseau qui parcourt 1,2 km en traversant le village de Saint-Martin-d'Ablois avant de se jeter dans le Cubry, ruisseau rejoignant la Marne à Épernay. Un sentier suit le ruisseau qui parcourt le parc en suivant des cascades artificielles. Le parc, aujourd'hui propriété communale, a été créé à la fin du XIXe siècle. C'est un site naturel inscrit depuis le  ; il figure en outre sur la liste des parcs et jardins remarquables du ministère de la Culture[20],[21]. Le parc est ouvert au public en accès libre du 1er avril au de 9 h à 19 h et possède quelques aménagements pour le pique-nique.

    Héraldique

    Les armoiries de Saint-Martin-d'Ablois se blasonnent ainsi :
    « Taillée : au premier d'or à la branche de vigne pamprée de sinople, fruitée de deux pièces de pourpre, au second d'azur à la double cotice potencée et contre-potencée d'or soutenue d'une roue de moulin d'argent mouvant du flanc senestre, issant d'une plaine ondée du même. »

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Auguste Longnon, Dictionnaire topographique de département de la Marne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Dictionnaire topographique de la France », , p. 1-2lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k39298v/f269.image.
    9. « Historique », sur Commune de Saint-Martin-d'Ablois (consulté le ).
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. « L'Histoire Ablutienne au fil du temps », Le village, sur http://www.saintmartindablois.fr (consulté le ).
    12. Réélu pour le mandat 2008-2014 : Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, [xls], consulté le 22 décembre 2008
    13. Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne (consulté le ).
    14. Annuaire des mairies de la Marne, EIP/ Les Editions Céline, coll. « Annuaire des mairies de France », 2006-2007 (ISBN 978-2-35258-151-2), p. 170.
    15. Maxime Mascoli, « Municipales 2020. Catherine Fontanesi, conseillère sortante remet le couvert à Saint-Martin-d’Ablois : Avec Catherine Fontanesi à sa tête, la liste, dont sont issus cinq anciens membres du conseil municipal de Saint-Martin-d’Ablois, veut développer les transports et redynamiser la commune », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
    16. « Municipales 2020. Le conseil installé à Saint-Martin-d’Ablois », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
    17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. [PDF]http://sig.champagne-ardenne.ecologie.gouv.fr/sites_paysages/sites_pdf/pdf_SitesCI_51/SI118_fiche.pdf
    21. [PDF] http://www.culture.gouv.fr/champagne-ardenne/4publications/jardins/parcs-jardins-proteges/MA_st_martin_d_ablois_sources_du_sourdon.pdf
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