Saint-Laurent (navire)

Le Saint-Laurent était un bâtiment de 60 canons de la marine royale, construit par René-Nicolas Levasseur, de 1746 à 1748 à Québec, en Nouvelle-France, et mis en service en 1748[1]. Le Saint-Laurent fait partie d’une petite série de navires militaires construits à Québec entre 1742 et 1756. Victime de pourrissement, il ne servit que cinq années dans la Marine Royale.

Saint-Laurent

Vaisseau sur cale à Québec dans l'anse du Cul-de-Sac vers 1750-1760. Le Saint-Laurent a sans doute été construit sur ce chantier naval.
Type Vaisseau de ligne
Histoire
A servi dans  Marine royale française
Quille posée [1]
Lancement [1]
Armé [1]
Caractéristiques techniques
Longueur 47,09 m[1]
Maître-bau 12,67 m[1]
Tirant d'eau 5,87 m
Déplacement 1 000 t[1]
Propulsion Voile
Caractéristiques militaires
Armement 60 canons[1]

Caractéristiques et carrière

Vaisseaux désarmés à Toulon, à l’époque où le Saint-Laurent y séjournât.

Depuis 1738, à la demande des autorités locales, le Ministère de la Marine avait cherché à développer les lancements militaires au Canada, pensant tirer profit des énormes forêts de la région[2]. Un ingénieur constructeur, René-Nicolas Levasseur, fut envoyé à Québec pour prendre en charge le chantier naval et les constructions[2]. Le Saint-Laurent fut sans doute mis sur cale dans le chantier de l’anse au Cul-de-Sac près de la place Royale[3].

Le Saint-Laurent était un vaisseau de ligne à deux ponts. Avec ses 60 pièces d’artillerie, son gabarit était un peu plus petit que les 64 canons qui sortaient à l’époque des arsenaux métropolitains, mais les calibres étaient identiques, soit :

Les sources nous donnent un équipage de 436 hommes, soit 400 marins et 6 officiers[1], bien qu’en temps de guerre celui-ci devait sans doute pouvoir être porté jusqu’à 600 hommes[4].

Le Saint-Laurent entra en service juste après la conclusion de la paix avec l’Angleterre. Ses qualités nautiques ne sont pas connues. Après sa traversée de l’Atlantique, on le retrouve à Toulon où un rapport de 1751 le signale « en bon état »[5]. Pourtant, en 1753, il fut retiré du service et reclassé en ponton[1]. Les bois de Nouvelle-France, en effet, séchaient mal à cause du climat, ce qui entrainait leur rapide pourrissement[2]. Ce mal affectait presque toutes les unités militaires construites à Québec. On ne connait pas la date de la mise à la casse du Saint-Laurent.

Notes

  1. Article French Fourth Rate ship of the line Le Saint Laurent (1748), sur le site anglophone Three Decks - Warships in the Age of Sail d'après Demerliac 1995.
  2. Mathieu 1980.
  3. L’ancien chantier naval se trouvait sur les berges de la rivière Saint-Charles, qui traverse la ville de Québec. Le nouveau chantier s’était installé au Cul-de-Sac en 1746 car il donnait directement sur le fleuve Saint-Laurent ce qui facilitait les lancements. Mathieu 1980.
  4. Le ratio habituel, sur tous les types de navire de guerre au XVIIIe siècle était d’en moyenne 10 hommes par canon, et ce quelle que soit la fonction de chacun à bord. L'état-major était en sus. Ce chiffre pouvait varier considérablement en fonction des pertes au combat et/ou par maladie et/ou par désertion. Acerra et Zysberg 1997, p. 220. Voir aussi Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 105.
  5. Tableau de la flotte française en 1751, (d'après Roche 2005).

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0, notice BnF no FRBNF38825325). 
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, notice BnF no FRBNF35734655)
  • Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
  • Martine Acerra et André Zysberg, L'essor des marines de guerre européennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, notice BnF no FRBNF36697883)
  • Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)
  • Alain Demerliac, La Marine de Louis XV : Nomenclature des Navires Français de 1715 à 1774, Nice, Oméga,
  • Jacques Mathieu, Levasseur René-Nicolas, Dictionnaire biographique du Canada, vol. IV (1771-1800), Université Laval, (lire en ligne). 
  • Onésime Troude, Batailles navales de la France, t. 1, Paris, Challamel aîné, 1867-1868, 453 p. (lire en ligne)
  • Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, Honoré Champion éditeur, (1re éd. 1902) (lire en ligne)

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