Sébastien Soriano

Sébastien Soriano, né le , est un haut fonctionnaire français.

Sébastien Soriano

Sébastien Soriano en 2015.
Fonctions
Directeur général de l'IGN
En fonction depuis le
(8 mois et 8 jours)
Prédécesseur Daniel Bursaux
Président de l'ARCEP
Prédécesseur Jean-Ludovic Silicani
Successeur Laure de La Raudière
Biographie
Date de naissance
Nationalité Française
Diplômé de École polytechnique et Télécom ParisTech

De 2015 à janvier 2021, il est président de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP).

Il est nommé en Conseil des ministres du directeur général de l’Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), à compter du [1].

Formation

Fils d'une juge pour enfants et d'un père psychanalyste d'origine péruvienne[2], il poursuit sa scolarité à Dijon puis obtient une licence d'administration publique de l'université Paris I-Panthéon Sorbonne. Il se passionne très tôt pour les mathématiques pures et en particulier la théorie des distributions de Laurent Schwartz. Après avoir intégré l'École polytechnique (X1996, classé 25e option M')[3], il envisage une carrière universitaire centrée sur la recherche fondamentale en mathématiques[4], mais il choisit finalement de se tourner vers le corps des Télécommunications (aujourd'hui intégré au corps des Mines).

Carrière

Sébastien Soriano occupe plusieurs postes dans des autorités administratives indépendantes liées à l'essor des télécoms.

De 2001 à 2004, il est rapporteur permanent et membre de la cellule économique au Conseil de la concurrence.

À partir de 2004, il intègre l'ART (Autorité de Régulation des Télécommunication) - devenue l'ARCEP en 2005 - comme chef de l'unité marchés mobiles, puis de l'unité Fttx (Fiber to the x) et dégroupage (2006-2007).

En 2007, il devient directeur de la régulation des marchés haut et très haut débit et des relations avec les collectivités territoriales.

En 2009, il réintègre l'Autorité de la concurrence comme rapporteur général adjoint.

Carrière politique

En 2011, Sébastien Soriano intègre l'équipe de campagne de François Hollande - alors candidat à la présidentielle - auprès du directeur Pierre Moscovici sur les thématiques axées sur les enjeux numériques [5]. Il rencontre Fleur Pellerin qu'il accompagnera au fil des remaniements. Il contribuera, entre autres, à la création du réseau thématique French Tech.

En , il est nommé directeur de cabinet de Fleur Pellerin, alors ministre chargé des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique.

En 2014, il devient son conseiller spécial quand elle est nommée secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger.

Lors de la nomination de Fleur Pellerin en tant que ministre de la Culture et de la Communication, il devient conseiller spécial, chargé notamment du secteur presse.

Président de l'ARCEP (2015-2021)

En , il est pressenti par François Hollande pour succéder à Jean-Ludovic Silicani à la présidence de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), dont le mandat prend fin en [6].

Auditionné le [7],[8] par les commissions des affaires économiques de l'Assemblée nationale et du Sénat qui émettent un avis favorable[9], il est nommé président de l'ARCEP par décret du président de la République le [10] pour un mandat de six ans. Son mandat à l'ARCEP prend fin le .

Selon la Cour des Comptes, la rémunération du poste est estimée selon un salaire brut de 191 543 euros annuels, soit 15 961 euros par mois[11].

À partir de 2016, Sébastien Soriano est élu d'abord en tant que vice-président puis président à partir de 2017 - et de nouveau vice-président en 2018 - de l'organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE)[12].

Transition de la TNT

Sébastien Soriano déclare "inéluctable" le basculement de la TNT (Télévision Numérique Terrestre) au profit de modes de diffusion alternatifs de la télévision, comme le satellite ou la télévision par ADSL (prochainement remplacée par la fibre optique)[13]. Selon une étude de l'Arcep, le taux de pénétration au sein des foyers était de 55 % pour la télévision par IP à la fin 2017, contre près de 51 % pour la TNT[14].

Neutralité du net (ou du réseau)

Importée d’outre-Atlantique dès le milieu des années 2000, la neutralité du net est garantie par le droit européen depuis le printemps 2016[15]. Lors de son audition pour la présidence de l'ARCEP, Sébastien Soriano a affirmé son point de vue concernant la préservation de la neutralité du net pour les utilisateurs, en défendant l'intérêt de l'innovation sur les services liés à la bande passante[16]. Selon lui, la neutralité du Net a permis de mettre un terme définitif à toutes les pratiques de blocage et de bridage techniques. Le cadre juridique a permis de réguler et de mettre en conformité les contraintes techniques imposées aux acteurs, conduisant à une neutralité du réseau en France plus grande que celle des partenaires européens[17].

À la fin de 2017, à la suite de la décision prise par la commission fédérale des communications, initiée par Ajit Varadaraj Pai, de mettre un terme à la neutralité du net aux États-Unis, Sébastien Soriano déclare que cette décision n'a pas d'influence sur les cadres européen et français.

Dans un rapport intitulé Les terminaux, maillons faibles de l'ouverture d'Internet[18], il avertit de la nécessité de réguler également les terminaux mobiles (smartphones...) parce que la consultation d'Internet s'effectue majoritairement via cet usage, suivi par la consultation par des terminaux fixes (ordinateur de bureau...)[19].

Ouverture du marché des télécoms

Sébastien Soriano est favorable à l'ouverture de la concurrence des télécoms en développement le marché aux entreprises, (faciliter l'accès physique et tarifaire à la fibre optique, multiplicité de choix des opérateurs) en limitant ainsi la position monopolistique de l'opérateur d'Orange[20]. De même, il est favorable à la transparence de la couverture mobile des réseaux par opérateur afin de favoriser le choix des utilisateurs facilitant ainsi le changement d'opérateur[21].

Lucide sur la volonté des opérateurs des télécoms de diversifier leurs services aux consommateurs (par exemple l'opérateur SFR dans les médias ou Orange dans la banque), il est néanmoins partisan de rendre prioritaires les investissements dans les technologies liées aux télécoms, principalement la 5G[22]. Il définit la commercialisation de la 5G comme étant un véritable enjeu industriel au-delà des marchés des télécoms[23]. Celle-ci étant prévue dès 2020, Sébastien Soriano souhaite faciliter l'accès au marché aux nouveaux acteurs comme par exemple l'ouverture d'expérimentation via des guichets afin de ne pas se limiter aux opérateurs classiques[24].

Internet 

Sébastien Soriano défend une conception d'Internet comme "bien commun"[25], affirmant qu'il convient de réguler les positions dominantes des GAFA (Google-Amazon-Facebook-Apple). Lors de la condamnation de Google par la Commission Européenne pour abus de position dominante, il salue une décision importante pour le développement des innovations : « la Commission a rappelé que les innovateurs d’hier ne devaient pas profiter de leurs succès passés, aussi éclatants soient-ils, pour étouffer les innovateurs de demain[25] ».

Lors de l'audition de la commission des Affaires économiques, il a rappelé la nécessité de réguler les GAFA, dont l'effet de concentration a des impacts significatifs sur l'ensemble du système économique et social ainsi que de mieux informer les utilisateurs sur l'utilisation des données personnelles[26]. Selon lui, les actions de régulation sont multiples (développement de l'open-source et l'open-data, interopérabilité...). Néanmoins, l'impératif de contrôle et de gouvernance doit être davantage axé sur les terminaux lié au développement à venir de l'Internet des objets [27].

Ouvrage

  • Un Avenir pour le service public. Un nouvel État face à la vague écologique, numérique, démocratique, Odile Jacob, 2020.


Références

  1. « Sébastien Soriano est nommé directeur général de l’IGN », sur decryptageo.fr,
  2. « Qui est Sébastien Soriano, le nouveau gendarme des télécoms? », sur bfmbusiness,  : « Ce fils d'une magistrate et d'un psychanalyste d'origine péruvienne est décrit comme un ambitieux et un fin politique: "c'est un adepte des coups de billards à trois bandes. Il est difficile de savoir ce qu'il pense vraiment", dit un opérateur. »
  3. Arrêté du 5 septembre 1996 portant nomination des élèves admis en 1996 à l'École polytechnique (lire en ligne)
  4. « Sébastien Soriano, quand les maths s’invitent en politique », sur http://www.clubparlementairedunumerique.fr/,
  5. « Arcep : Sébastien Soriano, un profil multicarte En savoir plus sur », sur lesechos.fr,
  6. « Un proche de Fleur Pellerin appelé à réguler les télécoms », Les Échos, 23 décembre 2014
  7. « Commission des affaires économiques : compte rendu de la semaine du 12 janvier 2015 », sur www.senat.fr (consulté le )
  8. « Assemblée nationale ~ Compte rendu de réunion de la commission des affaires économiques », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  9. « Le nouveau « gendarme » français des télécoms officiellement investi », Le Monde, 15 janvier 2015
  10. Décret du 14 janvier 2015
  11. « Quand les patrons du CSA et de l'AMF gagnent plus que Macron », sur https://www.challenges.fr/, (consulté le )
  12. « Télécoms : Sébastien Soriano (ARCEP) chapeautera les régulateurs européens en 2017 », sur www.nextinpact.com,
  13. « Sébastien Soriano : « Le modèle de la TNT est à bout de souffle » », sur https://www.lesechos.fr, (consulté le )
  14. « Arcep-CSA : grand retour du débat sur une possible fusion », sur www.latribune.fr, (consulté le )
  15. « En Europe, la neutralité du Net est garantie par la loi mais risque d’être écornée », sur lemonde.fr, (consulté le )
  16. « La neutralité du net selon Sébastien Soriano : la fermeté souple », sur Numerama,  : « "Il faut être extrêmement ferme sur la neutralité du net", a-t-il ainsi déclaré, en aménageant immédiatement les ouvertures de portes dans lesquelles les opérateurs pourront s'engouffrer. Il plaide en effet pour "laisser place à l'innovation" dans des services gérés qui pourraient ne pas être soumis aux mêmes règles de neutralité, à deux conditions : 1-Qu'une partie de la bande passante soit "réservée" à Internet tandis que l'autre serait utilisable pour les services gérés proposés par les opérateurs ; 2-Que les offres soient proposées aux abonnés de façon "transparente", notamment sur cette répartition de la bande passante entre services gérés et Internet. »
  17. « Sébastien Soriano, président de l’Arcep : « L’Internet français est plus neutre qu’ailleurs » En savoir plus sur », sur lemonde.fr, (consulté le )
  18. « Les terminaux, maillon faible de l'internet ouvert », sur arcep.fr,
  19. « Les Gafa règnent sur nos smartphones, reprenons le contrôle ! », sur Les Gafa règnent sur nos smartphones, reprenons le contrôle !, (consulté le )
  20. « Télécoms : le régulateur veut "secouer le cocotier" sur le marché des entreprises », sur latribune.fr,
  21. « Sébastien Soriano (Arcep) : "Maintenant, chacun peut choisir son opérateur en connaissance de cause" », sur franceinfo.fr,
  22. « "Le manifeste pour la 5G signé par les opérateurs se conclut par un chantage" », sur http://www.journaldunet.com,
  23. « Sébastien Soriano, Arcep : « Il ne faut surtout pas prendre de retard sur la 5G » », sur https://www.nextinpact.com, (consulté en )
  24. « L'Arcep annonce l'essai de la 5G dès cette année », sur www.nextinpact.com, (consulté en )
  25. « Sébastien Soriano : « Il est temps de renverser les seigneurs de l’Internet féodal » », sur lemonde.fr,
  26. « Télécoms : l'Arcep appelle l'Assemblée Nationale à élargir ses missions », sur lesechos.fr, (consulté le )
  27. « Gafa : « Il faut prendre la Bastille numérique » », sur alternatives-economiques.fr, (consulté le )

Articles connexes

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