Rue de la Santé

La rue de la Santé est une voie marquant la jonction des 13e et 14e arrondissements de Paris. Par métonymie, « rue de la Santé » est devenue l'équivalent de la célèbre prison qu'elle abrite.

13e, 14e arrt
Rue de la Santé

Vue de la partie nord avec la façade arrière de l'hôpital Cochin.
Situation
Arrondissement 13e et 14e
Quartier Croulebarbe
Montparnasse
Montsouris
Début 95, boulevard de Port-Royal
Fin 140, rue de la Glacière et 2, rue d'Alésia
Morphologie
Longueur 1 280 m
Largeur 16 m
Géocodification
Ville de Paris 8451
DGI 8809
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Origine du nom

Elle doit son nom à la maison de santé ou hôpital Sainte-Anne, fondé par Anne d'Autriche[1].

Historique

Cette voie est présente sur le plan de Jouvin de Rochefort de 1672 sous le nom de « chemin d'Arcueil ».

La partie située entre le boulevard Saint-Jacques et la rue de la Glacière était autrefois l'ancien « chemin de Gentilly », une voie de la commune de Gentilly. Le , elle est rattachée à la voirie de Paris.

Dans la première moitié du XXe siècle, le trottoir situé devant la prison de la Santé, à l'angle de la rue de la Santé et du boulevard Arago devient le lieu d'exécution publique parisien de la peine capitale[2]. En trente ans, de 1909 à 1939, l'une des deux guillotines, habituellement remisée dans un local de la prison voisine depuis 1911[3], y est montée une quarantaine de fois. La première exécution, en ce lieu, d'un condamné à être guillotiné est celle du parricide Georges Duchemin (), la dernière celle de l'assassin Max Bloch (). Celle-ci fut l'avant-dernière exécution publique en France[réf. nécessaire]. La guillotine continua néanmoins à fonctionner derrière la muraille de la prison.

En 1933, le médecin et écrivain Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) évoqua dans une lettre en partie inédite[4] l'exécution publique de l'assassin Roger Ducreux (), boulevard Arago, à laquelle il aura « bien plaisir d'aller au matin blême cueillir la tête ». Son ami le peintre Henri Mahé (1907-1975) en commenta un extrait et relata, de mémoire, la réaction de Céline dans La Brinquebale avec Céline, paru en 1969[5]. Selon un journaliste présent lors de l'exécution de Ducreux, Céline aurait dit « C'est encore ce qu'on a trouvé de plus propre pour donner la mort. La guillotine, voyez-vous, c'est le prix Goncourt du crime... »[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire


Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de Minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol.  [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 502.
  2. De 1851 à 1899, les exécutions publiques avaient lieu devant la « La Grande Roquette » (11e).
  3. Jusqu'en 1911, les guillotines — dont une servait pour les exécutions en province — étaient entreposées dans un hangar de la rue de la Folie-Regnault (Cf. Ludovic Pinchon, Code de la guillotine, introduction, librairie générale de Droit et de Jurisprudence, 1910, p. 2 (en ligne) sur le site gallica.bnf.fr de la BnF.
  4. Lettre de Céline à Henri Mahé, octobre 1933, citée dans Le bulletin célinien, No 146, 1994, p. 7.
  5. Henri Mahé, La Brinquebale avec Céline, La Table Ronde, 1969, réédition L'Archipel, 2013
  6. Journal Marianne (rubrique échos) du 25 octobre 1933, cité dans Le bulletin célinien, No 146, 1994, p. 7.
  7. Collectif, Étrangers célèbres et anonymes du 14e arrondissement, Mairie du 14e arrondissement de Paris, octobre 2011, p. 8.
  8. « Inscription scolaire », sur mairie13.paris.fr (consulté le ).
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