Rue de l'Abbé-de-L'Épée (Paris)

La rue de l'Abbé-de-L'Épée est une voie publique du quartier du Val-de-Grâce dans le 5e arrondissement de Paris.

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5e arrt
Rue de l'Abbé-de-L'Épée

Vue de la partie haute de la rue de l'Abbé-de-L'Épée.
Situation
Arrondissement 5e
Quartier Val-de-Grâce
Début 48, rue Gay-Lussac
Fin 1, rue Henri-Barbusse et place Louis-Marin
Morphologie
Longueur 240 m
Largeur Entre les rues Gay-Lussac
et Saint-Jacques : 20 m
Ailleurs : 8 m
Historique
Création Entre les rues Saint-Jacques et Henri-Barbusse : 1567
Entre les rues Saint-Jacques et Gay-Lussac : 1880 (DUP)
Dénomination
Ancien nom Ruelle Saint-Jacques-du-Haut-Pas
Ruelle du Cimetière-Saint-Jacques
Rue des Deux-Églises
Géocodification
Ville de Paris 0004
DGI 0006
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

Orientée globalement est-ouest, la rue de l'Abbé-de-L'Épée débute 48, rue Gay-Lussac, croise la rue Saint-Jacques et débouche au niveau du 1, rue Henri-Barbusse sur la place Louis-Marin. Elle est desservie à proximité par la gare du Luxembourg de la ligne B du RER.

Origine du nom

Le nom attribué à cette voie en 1846 honore la mémoire de l'abbé Charles-Michel de L'Épée (1712-1789), fondateur de l'Institut national de jeunes sourds de Paris, celui-ci étant mitoyen de la rue.

Historique

La rue de l'Abbé-de-L'Épée est constituée de deux parties. La première partie est ouverte en 1567 entre la rue Saint-Jacques et la rue d'Enfer (partie absorbée par le boulevard Saint-Michel dans les années 1860-1870). Elle est dénommée « ruelle Saint-Jacques-du-Haut-Pas », puis « ruelle du Cimetière-Saint-Jacques », en référence à l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas et du séminaire de Saint-Magloire, et est fermée la nuit. Elle prend ensuite le nom de « rue des Deux-Églises » car elle se trouvait entre l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas et l'église Saint-Magloire[1],[2]. En 1846, elle est renommée « rue de l'Abbé-de-L'Épée[3] ».

En 1866 est déclaré d'utilité publique le percement d'une rue dans l'axe de la rue de l'Abbé-de-L'Épée entre le la rue de boulevard Saint-Michel et la rue de l'Ouest (actuelle rue d'Assas)[4] ; en 1873, cette nouvelle voie est incorporée à la rue de l'Abbé-de-L'Épée[5], mais cette section est en 1885 renommée « rue Auguste-Comte[6] ».

Le percement de la seconde partie, entre la rue Saint-Jacques et la rue Gay-Lussac, est déclaré d'utilité publique en 1880[7]. Un projet de prolongement de la fin du XIXe siècle de la rue de l'Abbé-de-l'Épée de la rue Gay-Lussac à la rue Censier ne fut que partiellement réalisé : rue Érasme, rue Pierre-Brossolette, rue Jean-Calvin et rue de Mirbel.

En 1867, le carrefour de la rue de l'Abbé-de-l'Épée avec la rue Henri-Barbusse et le côté impair du boulevard Saint-Michel est renommé « place Louis-Marin ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Dans cette rue furent trouvés en 1986 lors de fouilles deux dépôts monétaires du IIIe siècle apr. J.-C.[8].

Philippe Marquis nous apprend que : « L'ensemble des 2 000 m2 explorés lors de cette fouille, constituaient une réserve archéologique protégée par les jardins du couvent des Feuillantines, puis par les constructions de la Maison des examens. Ils ont permis de déceler des habitations avec des pièces exiguës faites de bois et torchis de la première moitié du Ier siècle auxquelles succédèrent des constructions de maçonnerie pourvues de pièces en sous-sol partiellement détruites au IIIe siècle[16]. »
Durant la Libération de Paris en , le « colonel Fabien » y a son quartier général ; une plaque lui rend hommage.

Enfin, le grand jour arriva, et nous nous retrouvâmes tous dans les salles gigantesques et sinistres de la rue de l'Abbé-de-L’Épée, ou de la bibliothèque Sainte-Geneviève, pour ces séances de tortures de six à huit heures, où, presque à pile ou face, se jouait notre destin. [17]

Notes et références

  1. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 194 [lire en ligne].
  2. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), Paris, plan 48e quartier « Observatoire », îlot no 5, échelle 1/714, cote F/31/96/05 ; îlot no 7, échelle 1/416, cote F/31/96/07.
  3. Ordonnance du 4 novembre 1846 [lire en ligne].
  4. Décret du 14 août 1866 [lire en ligne].
  5. Arrêté du 10 novembre 1873 [lire en ligne].
  6. Décret du 3 décembre 1885 [lire en ligne].
  7. Décret du 29 novembre 1880 [lire en ligne].
  8. Dominique Hollard et Michel Amandry, « Les trésors monétaires de la rue de l'Abbé-de-L'Épée », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1993, no 14, p. 59-90, 3 planches.
  9. Cher Maître. Lettres à Auguste Rodin 1902-1903, Éditions Alternatives, p. 24, « Paris, le (27 octobre 1902) ».
  10. Bérénice Bouvier, « Pour l'histoire de l'architecture des librairies : le Quartier latin de 1793 à 1914 », Histoire et architecture, année 2001, vol. 2, no 2, p. 9-25.
  11. Patric Blanc, « Les peintures murales gallo-romaines du 12, rue de l'Abbé-de-L'Épée, notre technique de conservation et la restauration des fragments… », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1994, no 15, p. 159-165.
  12. Hélène Eristov et Solange de Vaugiraud, « La cave gallo-romaine no 4 du 12, rue de l'Abbé-de-L'Épée… les décors muraux », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1997, no 19, p. 17-45, 41 fig., 6 pl. coul. hors texte.
  13. Hélène Eristov et Solange de Vaugiraud, « Les peintures murales gallo-romaines du 12, rue de l'Abbé-de-L'Épée, cave I », Cahiers de la Rotonde , Paris, 1994, no 15, p. 65 à 168, 45 fig., 15 planches dont 14 en coul.
  14. Françoise Joseph, « La cave gallo-romaine du 12, rue de l'Abbé-de-L'Épée. Remontage des enduits peints », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1997, no 19, p. 11-16, 7 fig., 1 pl. coul.
  15. Hélène Eristov, « Les enduits peints d'époque gallo-romaine découverts rue de l'Abbé-de-L'Épée », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1978, no 2, p. 13-29, 13 fig. dont 1 en coul. hors texte.
  16. Philippe Marquis, « Les peintures murales gallo-romaines du 12, rue de l'Abbé-de-L'Épée : données archéologique », Cahiers de la Rotonde, Paris, 1994, no 15, p. 57-64, 4 fig.
  17. Jean d'Ormesson, Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, Paris, Edition Gallimard, , 485 p. (ISBN 978-2-07-017829-2), page 151
  18. « Biographie », www.helmut-newton.com.
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