Rue de Passy

La rue de Passy se situe dans le 16e arrondissement de Paris.

16e arrt
Rue de Passy

Rue de Passy vue de la place de Costa-Rica.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier Muette
Morphologie
Longueur 700 m
Largeur 20 m
Historique
Dénomination 1867
Ancien nom Grande rue de Passy
Route départementale no 2
Géocodification
Ville de Paris 7015
DGI 7087
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès

Elle mène de la chaussée de la Muette (près du jardin du Ranelagh) à la place de Costa-Rica (près du palais de Chaillot).

Elle est desservie par la ligne , à la station Passy et par la ligne , à la station La Muette.

Origine du nom

Elle porte ce nom car c'était la rue principale de l'ancienne commune de Passy.

Historique

La rue de Passy est l’une des deux plus anciennes rues de l’ancien village de Passy avec l’actuelle rue Raynouard. Le chemin qui contournait par le nord le village au XVIe siècle pour gagner la forêt de Rouvray ou bois de Boulogne est à l'origine de la rue. Ce parcours de la haute société parisienne pour gagner le château de la Muette dans le prolongement du Cours la Reine, du quai de Chaillot (actuelle avenue de New-York) et de la rue de la Montagne (actuelle rue Beethoven) en pente très raide devient la rue principale et prend le nom de « Grande rue » puis « rue Haute » qui était celui de la rue Raynouard plus importante jusqu'au XVIIe siècle, la rue Raynouard prenant celui de «rue Basse» qu’elle conserve jusqu’en 1867.

La rue était bordée de plusieurs hôtels particuliers.

Au no 16, à l’emplacement de l’actuelle rue Claude-Chahu, l’hôtel de la Folie démoli en 1890 qui avait été loué par Louis XV à partir de 1761 pour une de ses maîtresses, Anne Couppier de Romans, mère de Louis-Aimé de Bourbon, seul enfant illégitime reconnu du roi. La rue Claude-Chahu et une partie de la rue Eugène-Manuel furent ouvertes à l'emplacement du jardin de cet ancien hôtel particulier[1].

Aux nos 70 et 72, l'hôtel construit vers 1760 propriété de l’Amiral d’Estaing. Un grand parc s’étendait à l’arrière de cet hôtel jusqu’à la rue de la Tour. Ce parc engloba la partie ouest de la rue des Carrières qui rejoignait la rue de la Pompe. La propriété fut vendue en 1854 par les héritiers de son dernier propriétaire M. Guichard pour créer un lotissement sur lequel furent ouvertes les rues Guichard, Faustin Hélie et Desbordes-Valmore et Paul-Delaroche, la rue Cortambert et la partie de la rue Nicolo entre la rue Guichard et la rue de Tour.

Au no 80, l’hôtel de Bandeville acheté vers 1763 par Anne-Marie Bigot de Graveron veuve de Pierre-François Doublet, marquis de Bandeville. La propriété fut agrandie en 1774 et ses jardins s'étendaient jusqu'à des carrières. Après la mort de la marquise de Bandeville cet hôtel eut plusieurs propriétaires successifs et fut démoli en 1912[2].

Au no 84 l’hôtel acheté en 1751 par Madame de Pompadour fut revendu en 1761 à Louis XV qui le transforma en cabinet de physique avec des instruments rassemblés par l’abbé Nollet placés sous la garde d’un savant bénédictin Dom Noël dit «le père Noël». En 1774, cette responsabilité fut confiée par Louis XVI, très intéressé par ces expérimentations scientifiques, à deux membres de l’Académie des sciences, Marie-Alexis Rochon et Jean-Baptiste Leroy. Ces instruments furent transférés à l’Observatoire en 1790. Le général de la Morlière fut propriétaire de cet hôtel habité vers 1850 par le naturaliste Jussieu[Lequel ?]. L’ hôtel fut détruit vers 1912 pour le percement de l’avenue Paul-Doumer[3].

La rue est de longue date une des deux principales voies commerçantes de Passy avec la rue de l'Annonciation. Au XIXe siècle et au cours de la plus grande partie du siècle suivant, les biens et services disponibles étaient très diversifiés couvrant l’essentiel des besoins quotidiens alimentaires et comprenant également dès le milieu XIXe siècle de nombreux commerces destinés à une population aisée tels que magasins d’habillement, de meubles, librairie, pharmacie, opticien, etc.
En 1860, les métiers de bouche ne représentaient que 36 % et les artisans 6 % de l'ensemble contre respectivement 45 % et 25 % pour la rue de l'Annonciation.

Précédemment appelée « grande rue de Passy », cette voie de l'ancienne commune de Passy est annexée à la voirie de Paris par un décret du comme partie de la « route départementale no 2[4] ».
Elle prend sa dénomination actuelle par un arrêté [5].

La rue est depuis le XIXe siècle très bien desservie par les transports dès 1854 par la ligne d'Auteuil à la station Muette, par des lignes d'omnibus puis de tramways à fréquence élevée reliant les quartiers d'affaires de Paris. La station de métro Passy sur la ligne 2-Sud est l'une des premières ouvertes du réseau en 1903. La desserte est complétée en 1922 par la station Muette de la ligne 9.

À partir de la fin du XXe siècle, ces commerces ont progressivement été remplacés par des boutiques franchisées de grandes marques de mode ou de luxe (habillement, chaussures, horlogerie, etc.) entraînant la fermeture des commerces spécialisés ou originaux qui avaient fait la réputation du quartier et de la plupart des commerces de bouche[6],[7].

Les besoins alimentaires quotidiens des habitants sont assurés par les commerces de la rue de l'Annonciation, par le marché de Passy et par le supermarché du centre Plaza Passy.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Longue de 700 mètres, c'est une rue très commerçante où se trouve le seul cinéma de l'arrondissement (en 2010)[Passage à actualiser]. On y trouve aussi une grande galerie commerçante : Passy Plaza, d’une surface d’environ 8115 m²[8].

  • No 13 : ici habitait le photographe Séraphin-Médéric Mieusement.
  • No 18 : le cinéma Majestic Passy (anciennement Royal Passy, puis quelque temps Broadway, est devenu un commerce avant de redevenir un cinéma).
  • N° 63 : une plaque rappelle que Gustave Nadaud y est décédé.
  • No 67 : mairie de la commune de Passy entre 1836 et les années 1870[10].
  • No 80 : emplacement de l'ancien hôtel de Bandeville. Magasin Franck et fils. Il s'agit d'une boutique de prêt-à-porter féminin fondée en 1897 par une Lorraine, Emma Franck (dont la petite-cousine, davantage fortunée, créa les Galeries Lafayette). Le magasin s'appelle à l'origine Les Galeries parisiennes et ne compte qu'une petite boutique avec, au fond d'une cour, un atelier qui réalise en moins de 24 heures les commandes faites par les clients. Rencontrant le succès  Emma Franck invente les quinzaines promotionnelles puis les soldes en un jour , la boutique s'agrandit et devient une institution du quartier. À son terme, elle couvre une surface de 2 700 m2 et possède également des départements mode homme et arts de la table. L'entreprise familiale, que dirigeait alors Michel Franck, est vendue en 1994 au Bon Marché, bien que Franck et fils poursuive ses activités de vente de vêtements[11]. La boutique ferme ses portes le et est remplacée par une annexe de la Grande Épicerie du Bon Marché[12] depuis fin 2017.
  • Nos 80 à 84 : la Ville de Paris impose en 1926 un retrait de 8 mètres.

Notes et références

  1. Léopold Mar, « L'ancien Hôtel de la Folie », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, (lire en ligne)
  2. Léopold Mar, « L'hôtel de la Présidente de Bandeville », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, (lire en ligne)
  3. Léopold Mar, « Le cabinet de physique du roi », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, (lire en ligne)
  4. « Rue de Passy », www.v2asp.paris.fr.
  5. Géraldine Texier-Rideau et Michäel Darin (dir.), Eric Alonzo (collab.), Places de Paris, XIXe-XXe, préface de Bertrand Delanoë, Action artistique de la ville de Paris, coll. « Paris et son patrimoine », 2003, 275 p.
  6. Robert Pick, Du village de Passy à la rue de Passy Cent cinquante ans d'histoire commerciale, L'Harmattan, (lire en ligne)
  7. Maurice Garden et Jean-Luc Pinol, Seize promenades historiques dans Paris, Paris, éditions du Détour, , 270 p. (ISBN 979-10-97079-16-1), p. 30 à 43
  8. « Eurocommercial cède le centre commercial Passy Plaza à un assureur institutionnel », next-finance.net, juin 2013.
  9. Catalogue de la 27e Exposition d'Amiens de 1885, organisée par la Société des Amis des arts de la Somme, p. 12.
  10. « Mairie du 16e arrondissement » (consulté le 19 avril 2017).
  11. Ariane Bavelier, « Michel Franck, la musique au cœur », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 20 et dimanche 21 mai 2017, p. 37, www.lefigaro.fr.
  12. Philippe Bertrand, « Franck et Fils va céder sa place à une deuxième Grande Épicerie du Bon Marché », 24 juin 2016, www.lesechos.fr.
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