Galeries Lafayette

Les Galeries Lafayette sont une enseigne de grands magasins appartenant au groupe Galeries Lafayette qui est membre de l'Association Internationale des Grands Magasins depuis 1960.[1],[2]

Logo Galeries Lafayette.

Présentation

Magasin historique

Théophile Bader et son cousin Alphonse Kahn s'associent en 1893 pour reprendre un « magasin de nouveautés » et ouvrent leur premier magasin en 1894 au 1, rue La Fayette[3] dans un local de 70 m2 qu'ils appellent « Les Galeries »[4]. Tous deux sont des commerçants juifs alsaciens venant de l'univers de la confection, alors que leurs concurrents Boucicaut, créateur du Bon-Marché, ou Jaluzot, fondateur du Printemps, ont été précédemment vendeurs dans des magasins. Leur magasin (aujourd'hui les Galeries Lafayette Haussmann) fait au départ 70 m2 et s'agrandit au fur et à mesure avec l'achat de l'immeuble entier trois ans après son ouverture. Le magasin est alors rebaptisé « Galeries Lafayette »[4]. En 1905, les immeubles des 38, 40 et 42 boulevard Haussmann, ainsi que le 15 rue de la Chaussée d’Antin, sont également acquis[4]. Une immense coupole est construite en 1912.

Le principe de bazar de luxe imaginé par ses fondateurs Théophile Bader et Alphonse Kahn est un succès à Paris. Les deux cousins décident d’exporter le principe dans d’autres pays, notamment le Maroc, en 1895. Leurs gendres, propriétaires de la société de droit français « Paris-Maroc », disposent déjà d’un immeuble nouvellement construit plein centre-ville de Casablanca, place de France, à deux pas du défunt cinéma Vox. Ils y installent au rez-de-chaussée les « magasins modernes », avec l’annotation en bas : « succursales des Galeries Lafayette Paris ». L’histoire des Galeries de Casablanca sera, depuis, très liée à celle de l’immeuble. Œuvre des « pères du béton », les célèbres frères Perret, concepteurs entre autres du théâtre des Champs-Élysées, ce joyau architectural est alors « l’un des premiers bâtiments du Casa moderne ». Son chantier a été d’ailleurs ouvert en même temps que celui du grand théâtre des Champs-Élysées à Paris. De nombreux magasins ont ouvert, que ce soit ailleurs dans Paris, en France et même à l'étranger.

Après la débâcle de 1940, les Galeries Lafayette subissent un traitement d’« aryanisation » : Théophile Bader, Raoul Meyer, Max Heilbronn, les administrateurs du magasin ainsi que 129 employés juifs sont contraints de démissionner. Les familles Bader, Meyer et Heilbronn sont dépossédées de leurs biens. Protégés par les Allemands, le Suisse Aubert et l’industriel français Harlachol dirigent tout le groupe des Galeries Lafayette. Heilbronn et Meyer s’engagent alors dans la résistance. Arrêté par la Gestapo, puis déporté à Buchenwald, Max Heilbronn revient en France en avril 1945. Après maintes activités clandestines, Raoul Meyer prend une part importante à la libération de Paris en 1944. En conséquence, un conseil d’administration particulier des Galeries Lafayette se réunit le , Aubert et Harlachol sont renvoyés et Les Galeries Lafayette remises aux mains de Raoul Meyer, en espérant le retour de Max Heilbronn. Entretemps, Théophile Bader s’était éteint à Paris en 1942, paralysé et spolié de ses biens. Aujourd’hui, les Galeries Lafayette sont le dernier grand magasin français dirigé par les descendants directs de son fondateur.

Principe

Le principe des Galeries Lafayette est de proposer sur un seul et même espace des centaines de grandes marques de vêtements (glissement des Galeries Lafayette vers la mode avec la révolution du prêt-à-porter dans les années 1950), de maroquinerie, de bijoux, de décoration et linge de lit, et bien d'autres. Toutes les marques, qui diffèrent selon le magasin, sont présentes sur la surface sous forme de petits stands qui offrent une sélection d'articles réalisée par les acheteurs des Galeries[5].

Innovations et évolutions

En 1951, Édith Piaf donne un concert devant les Galeries du boulevard Haussmann où est inauguré le plus haut escalator d’Europe. En août 1974, la rénovation du rez-de-chaussée entraîne la dépose de l’escalier d'honneur[6] conçu par Théophile Bader en 1912[7]. En 1952, les Galeries Lafayette créent un bureau de style et recrutent Ghislaine de Polignac.

Les Galeries Lafayette ont également leurs créations personnelles avec les marques Galeries Lafayette, Cadet Rousselle (nouveau-nés et enfants jusqu'à 5 ans), Kid's Graffiti (fille-garçon, allant de 3 à 14 ans), Avant Première et Miss Avant Première (8–16 ans), Jodphur, Jodphur Weekend et Jodphur enfant (avec des articles pour nouveau-nés depuis et enfants jusqu'à 14 ans), et Briefing.

Une nouvelle marque propre, Version Originale, destinée à concurrencer des enseignes de prêt-à-porter, a fait son apparition en août 2008.

En septembre 2013, l'entreprise se dote d'une place du marché Mirakl[8].

Début 2014, Nicolas Houzé, petit-fils de la propriétaire des Galeries Lafayette, remanie le conseil exécutif de l'entreprise en renouvelant cinq des sept membres de ce conseil[9].

Depuis 2014, les Galeries Lafayette développent une offre de déstockage avec les magasins Galeries Lafayette Outlet, qui sont aujourd'hui au nombre de huit sur le territoire.

Depuis 2017, les Galeries Lafayette accélèrent leur internationalisation avec l’ouverture d’un nouveau magasin à Istanbul (Turquie), développé en franchise avec DEMSA. Des ouvertures de nouveaux magasins à Shanghai[10], au Luxembourg[11], à Koweït City et à Istanbul[12] sont également annoncées.

En 2018, le réseau de magasins français Galeries Lafayette évolue avec l’annonce un projet d’affiliation de 22 magasins, principalement situés dans les cœurs de villes de province, à la Financière Immobilière Bordelaise (FIB). Cette opération vise à poursuivre la transformation du modèle de l’entreprise[13].

Le 52-60 avenue des Champs-Élysées, qui abritait un Monoprix et jusqu'en 2013 un Virgin Megastore, est racheté en 2012 par le Qatar à Groupama[14]. Les travaux de restauration sont menés à partir de 2016 par le cabinet d'architecture de Bjark Ingels[15]. L'objectif du groupe est de réinventer le commerce physique face à l'émergence du commerce en ligne. Le , le nouveau magasin est inauguré[16]. Le grand magasin recense 650 marques disponibles à la vente[17] dans un espace de 6 500 m2, qui a pour but d'accueillir plus de 10 000 visiteurs par jour[18],[19],[20].

En juillet 2019, le groupe annonce le rachat d'une partie majoritaire du capital de la marque de joaillerie Mauboussin[21].

Difficultés durant la période de pandémie de covid-19

Comme pour de très nombreuses entreprises, la pandémie de covid-19 génère des pertes importantes pour la société. Les fermetures cumulées lors des deux confinements en France, d'un total de 100 jours, et l'absence quasi totale de touristes dans l'hexagone, provoquent une chute du chiffre d'affaires d'environ 1,7 milliard d'euros sur l'année. L'entreprise demande et obtient cependant en fin d'année un prêt garanti par l'État (PGE) de 300 millions d'euros afin d'aider l'organisation à passer ce cap difficile[22]. Dans la foulée, un plan de 189 suppressions de postes, au sein du siège social et par le biais de la fermeture de la branche voyages de l'enseigne, est annoncé en janvier 2021[23].

En 2021, alors que 30% de ses magasins sont fermés, le groupe estime pouvoir atteindre à nouveau son niveau de 2019, avant la crise, en 2024 seulement[24].

En août 2021, les Galeries Lafayette annoncent l'affiliation de 7 nouveaux magasins, situés à Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims, à la Société des Grands Magasins, ainsi que 3 autres magasins, situés à Pau, Rosny et Tours, à la Financière immobilière bordelaise et enfin 1 autre magasin, située à Avignon, aux affiliés gérées le magasin de Béziers[25].

Points de vente

En France

Le groupe compte cinquante-sept magasins en France, dont :


Anciens magasins

En 1919, les Galeries Lafayette s'installent à la place des Grands magasins des Cordeliers à Lyon. Le bâtiment, agrandi en 1925, est fermé quand les Galeries Lafayette sont transférées dans le nouveau centre commercial de La Part-Dieu, ouvert en 1975[27].

En 2004, le groupe Galeries Lafayette / Nouvelles Galeries a décidé de fermer les enseignes des six villes suivantes : Châteauroux (Indre), Nouvelles Galeries de Saint-Étienne (Loire), Épernay (Marne), Montargis (Loiret) et Thionville (Moselle). Plus tôt, il avait été décidé de fermer l'enseigne de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les Nouvelles Galeries de Mont-de-Marsan ont également fermé en 2008 et celles de Lille en .

Hors de France

Notes et références

  1. « Galeries Lafayette », sur www.iads.org (consulté le )
  2. « News releases - www.stockmanngroup.com », sur www.stockmanngroup.com (consulté le )
  3. Laurence Benaïm, « Les Galeries à l'instant du centenaire », Le Monde,
  4. Marzel Shoshana-Rose, « Théophile Bader, co-fondateur des Galeries Lafayette (Dambach-la-Ville (Bas-Rhin), 24 avril 1864 – Paris, 16 mars 1942) », Archives Juives, vol. 37, , p. 135-138 (lire en ligne)
  5. Philippe Verheyde, Les grands magasins parisiens, Balland, , 239 p.
  6. Amateur d'opéra, Bader s'inspire de cette architecture pour ses magasins.
  7. Dates clés des Galeries Lafayette.
  8. « Les Galeries Lafayette croient au MIRAKL pour leur marketplace », sur ITespresso.fr, (consulté le ).
  9. Changement à la tête des galeries http://www.lefigaro.fr/societes/2014/01/14/20005-20140114ARTFIG00574-galeries-lafayette-nicolas-houze-remanie-le-comite-executif.php
  10. « Les Galeries Lafayette arrivent à Shanghai », sur lesechos.fr
  11. « Les Galeries Lafayette ouvriront au Luxembourg en 2019 », sur lsa-conso.fr
  12. (en) « Galeries Lafayette to open stores in Istanbul and Kuwait », sur reuters.com
  13. « Galeries Lafayette cède 22 de ses grands magasins de Province », sur premium.lefigaro.fr
  14. Le Qatar s'offre l'immeuble hébergeant le Virgin Megastore des Champs-Élysées, pour 500 millions d'euros, Huffigton Post.fr, 5 juin 2012.
  15. « Les Galeries Lafayette débarquent sur les Champs-Élysées », sur challenges.fr, (consulté le )
  16. « Les Galeries Lafayette se jettent dans l’arène des Champs-Élysées », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  17. « Les Galeries Lafayette Champs-Élysées ou le grand magasin du XXIe siècle », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  18. « Sur les Champs-Élysées, les Galeries Lafayette ouvrent en grande pompe », sur Libération.fr, (consulté le )
  19. « Un magasin Galeries Lafayette ouvre sur les Champs-Élysées, malgré un contexte triste et inquiétant », sur Europe 1 (consulté le )
  20. « Galeries Lafayette Champs-Élysées : visite guidée du grand magasin de demain », sur Madame Figaro, (consulté le )
  21. « Les Galeries Lafayette investissent dans Mauboussin | Journal du Luxe.fr Actualité du luxe » (consulté le )
  22. « Les Galeries Lafayette obtiennent leur PGE de 300 millions d'euros », sur Les Echos, (consulté le )
  23. « Un plan de 189 suppressions d'emplois se confirme aux Galeries Lafayette », sur Les Echos, (consulté le )
  24. « Les Galeries Lafayette visent 2024 pour retrouver leur niveau d'avant-crise », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  25. Antoine Boudet, « Les Galeries Lafayette se délestent à nouveau de grands magasins en province », sur Les Echos,
  26. Galeries Lafayette cède 22 de ses grands magasins de province, lefigaro.fr, 6 février 2018.
  27. « Cordeliers », sur Bibliothèque municipale de Lyon – Guichet du savoir, (consulté le )
  28. « Les Galeries Lafayette ouvrent à Istanbul », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  29. « Les Galeries Lafayette ouvrent leurs portes à Luxembourg », sur LaLibre.be, (consulté le )
  30. « Les Galeries Lafayette ouvrent leurs portes à Shanghai », sur Les Échos, (consulté le )
  31. (en) « Galeries Lafayette opens in Qatar », sur iloveqatar.net (consulté le )
  32. (en-US) « Galeries Lafayette – Doha » (consulté le )
  33. « Les Galeries Lafayette avancent en Chine avec un troisième magasin », sur Les Èchos, (consulté le )
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