Rudolf Spielmann

Rudolf Spielmann, né le à Vienne et mort le à Stockholm, est un joueur d'échecs autrichien. Il était à la fois surnommé « le maître de l'attaque » et « le dernier chevalier du gambit du roi ». Son jeu était régulièrement ponctué de sacrifices et de thèmes nouveaux qui imposaient à son adversaire de jouer pour le gain. Par exemple, lors du tournoi de Carlsbad en 1923, aucune de ses parties ne s'est terminée par une nulle.

Rudolf Spielmann
Rudolf Spielmann vers 1903
Naissance
Vienne
Décès
Stockholm
Nationalité Autriche
Profession
Joueur d'échecs

Biographie et carrière

Malgré la forte opposition, dans les années 1910 et les années 1920, d'Alekhine, de Capablanca, de Lasker, de Tarrasch, de Rubinstein, de Nimzowitsch et de Tartakover, Spielmann obtint de bons résultats dans plusieurs tournois, gagnant 33 des 120 tournois auxquels il participa, dont notamment :

Rudolf Spielmann (après 1920).
  • Stockholm en 1919 (devant Rubinstein, Bogoljubov et Réti) ;
  • Tœplitz-Schœnau 1922 (ex æquo avec Réti, devant Grünfeld, Tartakover, Rubinstein, Teichmann, Mieses et Tarrasch)
  • Semmering en 1926 (devant Alekhine, Tartakover, Vidmar, Nimzowitsch, Rubinstein, Janowski, Réti et Tarrasch) ;
  • Vienne 1926 ;
  • Magdebourg en 1927 (congrès allemand d'échecs, gagné devant Bogoljubov).

En 1929, il finit deuxième ex æquo avec Capablanca du fort tournoi de Carlsbad remporté par Aron Nimzowitsch. En 1909, il avait terminé troisième du très fort tournoi de Saint-Pétersbourg. En 1922, il fut deuxième à Bad Pistyan (devant Alekhine, Réti, Tarrasch et Euwe, tournoi remporté par Bogojubov).

Juif, Spielmann dut fuir l'Autriche après l'Anschluss en 1938. Il demande en l'aide de la Fédération suédoise des échecs et vient s'installer en Suède. Il meurt dans une grande pauvreté à Stockholm lors de la Seconde Guerre mondiale.

Spielmann est l'auteur du classique Richtig opfern! (L'Art du sacrifice aux échecs) publié en 1935 et traduit en français aux éditions Payot.

Résultats contre Capablanca

Spielmann est l'un des rares joueurs à avoir gagné plus d'une partie contre Capablanca, joueur très difficile à battre, et plus rare à avoir un bilan nul contre lui (+2 -2 =8). Il a obtenu ses deux victoires presque immédiatement après qu'Alekhine eut pris la couronne des mains de Capablanca en 1927 : à Bad Kissingen (1928) et à Carlsbad en 1929. Voici l'une des victoires de Spielmann :

Capablanca-Spielmann

Tournoi de Bad Kissingen, 1928

1.d4 d5 2.c4 c6 3.Cc3 Cf6 4.Cf3 dxc4 5.e3 b5 6.a4 b4 7.Ca2 e6 8.Fxc4 Fe7 9.O-O O-O 10.b3 c5 11.Fb2 Fb7 12.Cc1 Cc6 13.dxc5 Ca5 14.Ce5 Cxc4 15.Cxc4 Fxc5 16.Cd3 Dd5 17.Cf4 Dg5 18.Fxf6 Dxf6 19.Tc1 Tfd8 20.Dh5 Tac8 21.Tfd1 g6 22.Txd8+ Dxd8 23.De5 Fe7 24.h3 Tc5 25.Da1 Ff6 26.Td1 Td5 27.Txd5 exd5 28.Ce5 Dd6 29.Cfd3 Fa6 30.De1 Fxe5 31.Cxe5 Dxe5 32.Dxb4 Fd3 33.Dc5 Db8 34.b4 Db7 35.b5 h5 36.Dc3 Fc4 37.e4 De7 38.exd5 Fxd5 39.a5 De4 0-1

Publications

  • (de)Rudolf Spielmann, Ein Rundflug durch die Schachwelt, Walter de Gruyter, Berlin 1929
  • Rudolf Spielmann, L'Art du sacrifice aux échecs, éd. Payot-Diffec, 1977

Citations

  • Selon Richard Réti, Rudolf Spielmann démontrait des « capacités inhabituelles dans les situations complexes, situations où il évoluait avec aise » (traduction libre de (en) unusual resourcefulness in complicated situations, in which he felt perfectly at home).
  • Spielmann affirmait qu'« un bon sacrifice est celui qui, sans être nécessairement correct, laisse l'adversaire dans la confusion et l'étonnement » (traduction libre de (en) A good sacrifice is one that is not necessarily sound but leaves your opponent dazed and confused).
  • Spielmann a affirmé : « Jouez l'ouverture comme un livre, le milieu de partie comme un magicien et la fin de partie comme une machine » (traduction libre de (en) Play the opening like a book, the middle game like a magician, and the endgame like a machine)[1].

Notes et références

  1. David Shenk, The Immortal Game: A History of Chess, 2006, Doubleday, p.104.

Annexes

Bibliographie

Livres en anglais
  • (en) Neil McDonald, The Masters: Rudolf Spielmann Master of Invention, Everyman (ISBN 1-85744-406-X)
  • (en) David Shenk, The Immortal Game: A History of Chess, 2006, Doubleday (ISBN 0-385-51010-1)
  • Michael Ehn, Rudolf Spielmann, Portrait eines Schachmeisters in Texten und Partien, Koblenz, 1996 (ISBN 3-929291-04-5)

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