Royaume alaman

Les dénominations de royaume barbare d'Alémanie ou de royaume des Alamans ne désignent pas un territoire unifié dirigé par un seul et unique roi, mais une confédération de petits royaumes cohabitant dans un espace géographique dénommé Alémanie (Alamannia dans sa forme latine[1]) pour la première fois en l'an 289. Il a donné le nom moderne d'Alémanique.

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Expansion des alamans du IIIe siècle au VIe siècle

La zone correspond à la province romaine de Germanie supérieure, avec des territoires situés aujourd'hui en Suisse, au pays de Bade et en Alsace. Si ce royaume ne se lance pas dans les Grandes invasions, le peuple Alaman étant déjà présent dans l'empire romain, il y reste néanmoins souvent rattaché.

Les cartes des tableaux synoptiques de l'Histoire de Maurice Griffe l'identifient comme bordant le domaine gallo-romain sous Syagrius en 476, le royaume des Alamans s'est donc étendu en Gaule romaine.

Toute son aristocratie périt dans un massacre organisé en 746 connu sous le nom de massacre de Cannstatt.

Résumé historique

Les Alamans étaient originellement une alliance de plusieurs peuplades appartenant toutes au rameau germanique occidental et qui se situaient avant leur migration aux alentours du Main supérieur, l'un des plus grands affluents du Rhin de l'Allemagne. Une des plus récentes sources les concernant est le cognomen Alamannicus adopté par Caracalla, qui dirigea l'Empire romain de 211 à 217, se proclamant ainsi leur vainqueur. La nature de cette alliance et leur affiliation d'antan restent incertaines. L'alliance était agressive et ceux-ci attaquèrent la province romaine de Germanie supérieure dès que l'occasion se présenta.

À partir du Ier siècle, le Rhin devint la frontière entre la Gaule romaine et les peuples de Germanie. Les peuples germaniques et Celtes étaient situés le long des deux rives. Les Romains séparèrent ces territoires en deux parties, la Germanie supérieure au sud et la Germanie inférieure au nord, toutes deux appartenant à l'espace géographique du Rhin Supérieur.

La Germanie supérieure s'étendait entre le Rhin supérieur et le Danube supérieur, incluant la Forêt-Noire qui était plus vaste qu'elle ne l'est de nos jours (cf. forêt hercynienne). Les Romains la nommèrent les champs Décumates, nom d'origine inconnue. Certains archéologues ont traduit ce nom par « les dix cantons », l'entité à laquelle ces cantons auraient été rattachés demeure inconnue.

Les Romains créèrent le limes de Germanie, un ensemble de fortifications mis en place sur la rive ouest du Rhin dans la province de la Germanie supérieure. Les guerriers alamans traversaient fréquemment le limes pour piller la province puis se retiraient dans les champs Décumates une fois leurs raids accomplis. C'est sous la forme d'une confédération qu'ils s'installèrent à la fin du IVe siècle, sur le Plateau suisse ainsi que dans une partie de l'actuelle Bavière, du Vorarlberg et plus à l'ouest dans les Vosges alsaciennes, jusqu'à atteindre les vallées alpines au VIIIe siècle.

Lodhanri, roi des Alamans, entouré d'un évêque, un duc et un comte. Vallée de la Loire (?), 803-814. BnF, Manuscrits, Latin 4404 fol. 197v.

Liste des rois alamans

Parmi ces rois alamans (entre début IVe siècle et fin Ve siècle), citons :

  1. Chrocus en 306 ;
  2. Mederich (père de Agenarich et frère de Chnodomar (latinisé en Chnodomarius) ;
  3. Vestralp ;
  4. Ur ;
  5. Agenarich (latinisé en Serapio) ;
  6. Suomar ;
  7. Hortar ;
  8. Gundomad et Vadomar ;
  9. Ursicin ;
  10. Makrian ;
  11. Rando ;
  12. Hariobaud ;
  13. Vithicab et Gibuld vers 370 ;
  14. Lodhanri.

Notes et références

  1. Le Gaffiot, édition 2000

Voir aussi

Articles connexes

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