Robert Peel

Robert Peel (1788-1850), 2e baronnet, est un homme d'État britannique du XIXe siècle.

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Robert Peel

Sir Robert Peel
(portrait par Henry William Pickersgill)
Fonctions
Premier ministre britannique
Monarque Guillaume IV
Prédécesseur Duc de Wellington
Successeur Vicomte Melbourne
Monarque Victoria
Prédécesseur Vicomte Melbourne
Successeur Lord Russell
Leader de l'Opposition du Royaume-Uni
Monarque Guillaume IV
Victoria
Premier ministre Vicomte Melbourne
Prédécesseur Vicomte Melbourne
Successeur Vicomte Melbourne
Chancelier de l'Échiquier
Monarque Guillaume IV
Premier ministre lui-même
Prédécesseur Baron Denman
Successeur Baron Monteagle de Brandon
Secrétaire à l'Intérieur
Monarque George IV
Premier ministre Comte de Liverpool
Prédécesseur Vicomte Sidmouth
Successeur William Sturges Bourne
Secrétaire en chef pour l'Irlande

(6 ans)
Premier ministre Robert Jenkinson
Prédécesseur William Wellesley-Pole
Successeur Charles Grant
Député britannique

(1 an, 4 mois et 28 jours)
Circonscription Westbury
Prédécesseur Manasseh Masseh Lopes
Successeur Alexander Grant

(11 ans et 8 mois)
Circonscription Chippenham
Prédécesseur Charles Abbot
Successeur Thomas Grimston Estcourt

(4 ans, 7 mois et 22 jours)
Circonscription Oxford University
Prédécesseur John Maitland
Successeur John Maitland

(3 ans, 6 mois et 11 jours)
Circonscription Cashel
Prédécesseur Quinton Dick
Successeur Sir Charles Saxton
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ramsbottom,
Lancashire
Date de décès
Lieu de décès Londres
Nationalité  Grande-Bretagne (1788-1801)
 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (1801-1850)
Parti politique Tory
Père Sir Robert Peel, 1er bart.
Conjoint Julia Floyd (fille du général Sir John Floyd)
Enfants sept, dont Arthur
Diplômé de Christ Church d'Oxford
Religion Anglicanisme


Premiers ministres du Royaume-Uni
Écu de la famille Peel
Insigne des baronnet.

Premier ministre du Royaume-Uni de 1834 à 1835 et de 1841 à 1846, il favorisa le passage de l'économie de son pays au système du libre-échange.

Jeunesse

Né près de Bury dans le Lancashire, héritier de Sir Robert Peel (1er baronnet), industriel et parlementaire[1][source insuffisante], il fait ses études au Christ Church à Oxford. Le jeune Peel fait son entrée en politique à 21 ans, candidat conservateur, à la Chambre des communes pour le « rotten borough » (petite circonscription dont on peut contrôler l'électorat) irlandais de Cashel, dans le comté de Tipperary.

Avec seulement 24 électeurs inscrits dans cette circonscription, il est élu sans opposition. Son soutien à l'élection, outre son père, est le général Arthur Wellesley, futur duc de Wellington. Son premier discours aux Communes fait sensation, et est décrit par le speaker de la Chambre des communes comme « le meilleur premier discours depuis celui de William Pitt, le jeune ». Il entre au gouvernement en 1811 en qualité de sous-secrétaire d'État à la Guerre et aux Colonies. Secrétaire d'État pour l'Irlande de 1812 à 1818, il réprime l'agitation provoquée par les catholiques irlandais. Ensuite, il préside le comité chargé de stabiliser les finances britanniques après les guerres napoléoniennes. Il est peu à peu considéré comme l'étoile montante du parti Tory, et est nommé en 1822, secrétaire d'État à l'Intérieur. Il met en œuvre une série de réformes importantes du droit pénal britannique.

Peel sucède, en 1830, dans le titre de baronnet, à son père.

Secrétaire d'État à l'Intérieur

Il démissionne du gouvernement lorsque Lord Liverpool, frappé d'incapacité en 1827, cède sa place à George Canning. Canning, favorable à l'émancipation catholique qui accorde aux catholiques romains l'égalité politique, trouve en Peel un farouche adversaire. Canning meurt moins de quatre mois plus tard, et après un bref cabinet Goderich, Peel retourne au ministère de l'Intérieur dans le gouvernement de son allié de toujours, le duc de Wellington. Il devient, à ce moment-là, le numéro 2 du parti Tory, derrière Wellington lui-même. Les pressions exercées sur le nouveau gouvernement par les avocats de l'émancipation catholique sont grandes et Peel prend progressivement conscience du caractère explosif de la situation irlandaise. Il fait voter en 1829, l'acte d'Émancipation. Robert Peel, était fermement opposé depuis 1815 à l'idée d'émancipation (il provoque en duel Daniel O'Connell, le plus farouche partisan de l'émancipation), ce qui lui a permis, en 1817, d'obtenir facilement un siège aux Communes dans le « rotten borough » de l'université d'Oxford. Seulement, son revirement, l'oblige en 1830, à changer de fief, un autre rotten borough, Westbury.

Sous son ministère, en 1829, il procède à la réorganisation des forces de police métropolitaines de Londres, dont les membres seront ensuite appelés « Bobbies », de son prénom. De même, en Irlande, les policiers seront appelés « Peelers ». Cependant, Wellington, opposé à toute réforme parlementaire, mène une politique réactionnaire qui le fait surnommer « duc de fer ». Son refus de toute réforme ayant déclenché des troubles sociaux, il est contraint de démissionner, en 1830, en faveur des Libéraux. Les années suivantes sont extrêmement agitées, la proximité des élections et le sentiment que suffisamment de réformes ont abouti, amène le roi Guillaume IV à inviter le parti Tory dans la formation d'un nouveau gouvernement, en 1834. Wellington décline l'offre du roi et Peel est choisi naturellement comme Premier ministre. Alors qu'il est en Italie, Wellington assure l'intérim pendant trois semaines. Ce nouveau ministère Tory est un gouvernement minoritaire dont l'existence dépend de la bonne volonté libérale. Les Tories sont battus aux élections générales de janvier 1835.

Peel s'attache pendant les six années suivantes à réorganiser le parti Tory y attirant notamment Disraeli et Gladstone. Le manifeste de Tamworth publié par Peel pendant la campagne pour les élections générales de 1835 est considéré comme le point à partir duquel le parti Tory est devenu parti Conservateur. En mai 1839, le nouveau monarque, Victoria propose à Peel de former un nouveau gouvernement. Cependant, face à la majorité libérale, Peel juge nécessaire un autre signe de confiance de la reine. Lord Melbourne est un confident de la reine Victoria depuis plusieurs années, et plusieurs des postes les plus élevés dans l'entourage royal sont tenus par des épouses et des parents de leaders Libéraux. Peel a le sentiment que Victoria est très étroitement liée au parti Libéral. Il propose alors qu'une partie de cet entourage soit remplacée par des proches du parti Conservateur, provoquant la « crise de la Chambre à coucher » (Bedchamber Crisis). Victoria refuse la proposition malgré les plaidoiries du duc de Wellington, et compte sur les appuis des Libéraux. Peel refuse de former un gouvernement, et les Libéraux gardent le pouvoir.

Premier ministre

Statue de Sir Robert Peel à la place de George Square, Glasgow

Aux élections de juillet 1841, les conservateurs remportent la majorité et Peel est nommé Premier ministre d'un gouvernement exclusivement conservateur. Il fait voter l'impôt sur le revenu et la révision des lois bancaires britanniques. En 1844, la loi sur le travail limite le temps de travail des enfants et des femmes en usine, et fixe des normes de sûreté pour les machines. D'abord opposé à la liberté du commerce et favorable au protectionnisme, il modifie sa position sous l'influence de Cobden et obtient l'abolition des Corn Laws (lois sur les céréales), ouvrant ainsi la voie au libre-échange. Cette coupure radicale avec le protectionnisme des conservateurs est déclenchée par l'épouvantable famine irlandaise. Cette mesure soutenue par les libéraux, peu efficace face au désastre humanitaire en Irlande et violemment combattue par les partisans de Derby et Disraeli, provoque une scission au sein du parti conservateur et entraîne la démission de Peel.

Par la suite, Peel continue à animer un noyau dur des défenseurs du libre-échange, groupe connu sous le nom de Peelites, jusqu'à être courtisé en 1849, par la coalition Whig/Radical. Il continue à tenir ses engagements conservateurs et refuse la proposition. Néanmoins, il reste influent sur plusieurs questions importantes, notamment la promotion du libre échange britannique avec l'abrogation des Lois de navigation. Le , Peel fait une grave chute en allant à cheval le long de Constitution Hill à Londres, il décède trois jours plus tard à l'âge de 62 ans. Ses partisans conduits par Lord Aberdeen et William Gladstone, après une première coalition en 1852, finiront par rejoindre le camp libéral.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Paul Adelman, Peel and the Conservative Party : 1830-1850, London and New York, Longman, , 7e éd., 135 p. (ISBN 978-0-582-35557-6, LCCN 88038407)
  • (en) George Kitson Clark, Peel and the Conservative Party : A Study in Party Politics 1832-1841, 2nd ed. Hamden, Connecticut, Archon Books, The Shoe String Press, Inc,
  • (en) William Cooke Taylor, Life and times of Sir Robert Peel, Londres, Peter Jackson,
  • (en) Norman Gash, Mr. Secretary Peel : The Life of Sir Robert Peel to 1830, New York, Longmans,
  • (en) Norman Gash, Sir Robert Peel : The Life of Sir Robert Peel after 1830, Totowa, New Jersey, Rowman and Littlefield, , 743 p. (ISBN 978-0-87471-132-5, OCLC 533953, LCCN 72171399)
  • Anna Augustus Whittall Ramsay, Sir Robert Peel, Freeport, New York, Books for Library Press, 1928, 1969
  • (en) Donald Read, Peel and the Victorians, Oxford: Basil Blackwell Ltd, New York, Basil Blackwell, Inc, , 1re éd. (ISBN 978-0-631-15725-0, LCCN 87012147)
  • Sir Leslie Stephen and Sir Sidney Lee (editors). The Dictionary of National Biography: From the Earliest Times to 1900. Volume XV Owens-Pockrich. Oxford University Press.

Articles connexes

Références

Liens externes

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