Robert Lindet

Jean-Baptiste Robert Lindet, né à Bernay, probablement le , mort à Paris, le , est un révolutionnaire et un homme politique français.

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Biographie

Né dans une famille de commerçants (son père est marchand de bois), Lindet est avocat, puis procureur du roi à l'élection de Bernay en 1776, bourg rival d'Évreux. Au début de la Révolution, il est élu maire de Bernay en 1790. L'année suivante, il est élu député de l'Eure. Alors que son frère (Thomas Lindet) fut élu député à l'assemblée constituante en , il devint représentant du peuple à l'Assemblée législative en . Membre du club des Jacobins, il siège sur les bancs de la Montagne. Réélu en 1792 à la Convention nationale, il présente son Rapport sur les crimes imputés à Louis Capet le [1] devant la Convention, votant ensuite la mort du roi, sans sursis.

Portrait présumé de Jean-Baptiste Robert Lindet,
par Jacques-Louis David, 1795, Musée des beaux-arts du Canada.

Il est ensuite désigné comme rapporteur du projet de loi concernant la création du tribunal révolutionnaire (). Le , il est désigné par la Convention comme représentant du peuple dans l'Eure et le Calvados, il s'oppose aux menées des députés girondins, qui essaient de soulever la Normandie contre la Convention. Nommé au comité de salut public lors de sa création, le , il le quitte lors du renouvellement du , avant de le réintégrer en juillet. Dans le comité où le travail est collectif, il s'occupe particulièrement des finances, des subsistances et de la correspondance. Représentant en mission en Normandie depuis le 4 juillet, il réprime avec souplesse et modération les troubles fédéralistes dans l'Eure, puis dans le Calvados. De retour au comité, au mois d'octobre, il accomplit un important travail dans les domaines de l'agriculture, des transports, du commerce, pour lutter contre la famine qui menace Paris. En mars 1794, il refuse de signer le décret d'arrestation de Danton, déclarant à Saint-Just : « Je suis ici pour secourir les citoyens, non pour tuer les patriotes », et fait prévenir le chef des Indulgents. Il préside la Convention du 1er floréal au 16 floréal, ne joue aucun rôle le 9 thermidor et quitte le comité de salut public au mois d'.

En 1794, pris d'une maladie supposément incurable, il est soigné par le prêtre réfractaire Gilbert Soury, qu'il fait ainsi relâcher de sa prison[2].

Le soutien qu'il apporte au comité lui vaut d'être attaqué par les thermidoriens, même si, le 20 septembre, il annonce la fin de l'économie dirigée instituée par le gouvernement révolutionnaire de l'an II et le retour de l'économie libérale. Il est décrété d'arrestation le 12 prairial an III et incarcéré aux Quatre-Nations. Libéré le 12 thermidor an III, Lindet est élu au conseil des Cinq-Cents, mais écarté, car déclaré inéligible. Il refuse ensuite les postes que lui offre le Directoire. Compromis dans la conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf, il parvient à s'enfuir. Par la suite, il se fait, comme nombre de babouvistes, disculper.

Nommé brièvement en juillet 1799 ministre des Finances, il quitte la vie politique après le coup d'État du 18 brumaire, qu'il réprouve, et reprend son activité d'avocat. Il est remplacé au ministère par Gaudin. Condamné à l'exil en 1816, il parviendra cependant à rester à Paris jusqu'à sa mort.

Postérité

Deux rues de Paris portent son nom : la rue Robert-Lindet et la villa Robert-Lindet, toutes deux dans le 15e arrondissement.

Références

  1. Auguste Amic, Choix des discours et des rapports les plus remarquables prononcés dans nos Assemblées parlementaires: avec ... le résumé des discussions les plus importantes et des notices biographiques sur les principaux orateurs dont les discours sont reproduits dans cet ouvrage, Volume 2, Mairet et Fournier, 1841
  2. M. Desdouits, « Le bienfaiteur de l’humanité souffrante », La Vie et l’Art en Normandie, no 37, .

Écrits

  • Correspondance politique de brumaire an IV à 1823, recueillie et annotée par François Pascal, Paris, éditions SPM, 2011.

Bibliographie

Liens externes

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